Rôles et statut de l'entraîneur bénévole

  1. L’entraîneur est le représentant de l’esprit de l’équipe, il doit donc adopter des attitudes en conséquences. Il est alors indispensable qu’il vienne à l’entraînement en tenue sportive. Un entraîneur en jean renvoie indéniablement une image négative de laisser-aller et de non implication dans le groupe. De même, sa ponctualité est indispensable.

  2. Les entraînements doivent avoir une mécanique bien huilée et des routines doivent être mises en place dès le début (par exemple les joueurs se regroupent avant le début de l’entraînement, boivent à certains moments clés…). De cette façon le temps est mieux géré et les apprentissages optimisés.

  3. L’entraîneur doit formuler clairement les objectifs : quel est l’objectif d’un exercice, quel est l’objectif de la séance, quel est l’objectif du match (car ce n’est pas toujours la victoire, cela peut être le nombre de points marqués…), quel est l’objectif de la saison, etc. Ces objectifs sont, dans le meilleur des cas, décidés avec les joueurs et éventuellement les dirigeants du clubs.

Quelques conseils à l’entraîneur :

L’entraîneur n’est pas un joueur ni un copain

L’entraîneur est un gestionnaire des émotions

L'entraîneur est un pédagogue

L'entraîneur est un animateur

L'entraîneur est un leader technique

Cet article ne s’adresse pas aux entraîneurs professionnels, dont les missions et surtout les enjeux sont différents de ceux des entraîneurs bénévoles qui officient au niveau départemental chez les seniors ou les jeunes.

Sans être un exemple, l'entraîneur se doit d’avoir un bagage technico-tactique suffisant pour conseiller, orienter ou former ses joueurs. C’est souvent cette " connaissance " qui lui donne son autorité et son crédit (c’est ce que les sociologue appellent " la domination par expertise ").

Son rôle est de mener à bien des objectifs fixés par lui et ses joueurs (par exemple la montée dans une poule supérieure, un nombre minimum de victoire…) sans altérer le plaisir que vont prendre les joueurs sur le terrain. Dans le milieu associatif et amateur, la victoire ne doit pas se faire au détriment du plaisir de jouer, sinon la victoire n’est que temporaire. C’est par le dialogue avec l’équipe que va se mettre en place une organisation (nombre d’entraînements par semaine, objectifs de la saison, méthode de travail).

Il ne doit donc pas uniquement permettre à l’équipe d’atteindre des objectifs en termes de victoire, mais aussi assurer une ambiance de travail sympathique et détendue, des relations cordiales avec et entre les joueurs, une envie de progresser et une cohésion de groupe. C’est pour cela que sa méthode de travail ne peut être complètement imposée à l’équipe, mais au moins " négociée " avec le capitaine ou les joueurs.

Pour gagner, il faut savoir maîtriser plusieurs domaines d’action : les fondamentaux individuels, les fondamentaux collectifs, la lecture du jeu, le mental, le physique.

C’est sur ces points là que l’entraîneur a un rôle a jouer. C’est lui qui possède les clés d’apprentissages des fondamentaux, c’est lui qui initie à la lecture du jeu, c’est

lui qui est chargé de la préparation physique (et éventuellement mentale). Or la connaissance des fondamentaux ne suffit pour pas pour ’enseigner, l’entraîneur doit savoir faire preuve de pédagogie, c’est-à-dire qu’il doit connaître les mécanismes d’apprentissage d’un joueur, mettre en place des stratégies d’apprentissage, construire une programmation et bien sûr faire preuve de nombreuse qualités (patience, calme, attitude empathique (compréhensive), etc.

C’est lui qui, par un peu de psychologie, agit sur le mental, les émotions ainsi que sur la motivation des joueurs. Un entraîneur qui dramatise c’est-à-dire qui ne considère que les problèmes sans retenir les bons côtés d’une défaite notamment) contribue à faire baisser le moral des troupes. Il est aussi responsable pendant les matchs de l’émotivité des joueurs. En effet, pour être performants sur le terrain, ces derniers ne doivent être ni trop énervés ni trop endormis, et le coach gère les changements en fonction de ces données.

L’entraîneur est aussi la source de calme et de sérénité pendant les matchs. Il se doit d’être moins énervé que les joueurs, notamment quand ceux là s’énervent contre un adversaire ou l’arbitre. C’est lui qui va calmer tout le monde et redonner à chacun des consignes techniques pour améliorer la situation. Les entraîneurs qui crient sur les joueurs, l’arbitre ou même la table donne un exemple négatif et un très mauvais esprit à l’équipe. De plus cela fait monter la tension des joueurs qui vont alors s’énerver, paniquer, faire des fautes et se démobiliser. En bref, c’est lui qui apporte la " sagesse " du groupe.

Contrairement à ce que l’on pense, l’entraîneur n’est pas intégré dans l’équipe à l’égal des joueurs. Il reste toujours " l’entraîneur ". Qui n’a pas passé une soirée avec ses joueurs sans que ceux ne l’appelle " coach ", alors qu’entre eux ils ne s’appellent pas " joueur ". Il se peut que la fonction d’entraîneur soit assurée par un joueur, mais cela aboutit en général à lui faire un peu perdre son statut d’ami ou, si ce n’est pas le cas, à en faire un entraîneur un peu discrédité.

Mais cela n’est pas réellement un problème, mais chaque entraîneur doit savoir qu’on ne peut être à la fois totalement entraîneur et copain.