Relation entraîneur-entraîné de Gerard Précheur

GERARD PRECHEUR " Mes principes pédagogiques - Ma méthode"

Quand je parle de lien " entraîneur - entraîné ", je parle :

  • De relation

  • d'une triple relation

  • de règles

  • d'exigences

  • d'écoute

  • de communication

  • de sanction

  • de motivation

De relation

Je pense très fortement que la relation qui existe entre l'entraîneur et le joueur est génératrice de performance ou non, de progrès importants ou non au même titre voire plus que l'entraîneur et le joueur considérés séparément.

D'une triple relation

Chaque fois que j'entame une relation avec un joueur, j'ai en fait une triple relation. La première s'établit avec l'individu, la seconde avec le collaborateur et la troisième avec le footballeur.

      • Avec l'individu

        • C'est une prise de contact personnelle qui débute par un premier regard positif et se termine par un dernier regard positif. Cette prise de contact souligne qu'il y a une relation. L'individu existe en tant que tel, avec ses joies et ses peines, avant de prendre rang dans le groupe.

      • Avec le collaborateur

        • J'informe sur les objectifs, je fais partager le projet de la structure, de l'équipe pédagogique, du joueur avant que celui-ci ne devienne le footballeur.

      • Avec le footballeur

        • C'est le dernier stade de la relation. Les objectifs sont fixés et ne se discutent plus, il reste à établir le plan opérationnel qui amène aux objectifs. C'est le moment du lancement de séquence où je balise parfaitement l'itinéraire du joueur.

De règles

Elles balisent le parcours du joueur, elles sécurisent, elles permettent de récompenser, d'injecter de l'énergie, elles permettent aussi de sanctionner. Elles sont à la fois le garde-fou qui protège et la barrière à ne pas franchir. Elles ont donc une double signification, à la fois protection et interdit. Nous les définissons ensemble clairement, et surtout je les fais respecter scrupuleusement sans jamais démissionner!

D'exigence.

Je ne crois pas qu'au seul talent. Je crois aussi et surtout au " mental ". J'accorde autant d'importance au cahier de texte qu'au carnet de note. Je sais faire preuve de tolérance lorsque le résultat obtenu n'est pas toujours le résultat escompté. Mais je suis d'une intolérance extrême si tout n'a pas été fait pour qu'il n'en soit pas ainsi. Je suis très rigoureux, je m'efforce d'être le plus professionnel possible, à la limite du perfectionnisme, il n'y a aucun détail qui ne revêt pas d'importance !

D'écoute.

Lorsque l'on souhaite comprendre ce qui marche ou ce qui ne marche pas, il faut apporter du temps d'écoute. Dans le flot de mes activités, je m'efforce de ne pas oublier une attitude fondamentale, la qualité d'écoute. En écoutant les joueurs, je leur accorde estime et récompense. Pour cela, je crée des situations plutôt informelles, plus individuelles que collectives pour amener les joueurs à parler d'eux, de ce qu'ils font. Je m'efforce de ne pas penser à leur place, de ne pas agir à leur place. Je me soucie autant que possible de ce qu'ils pensent.

De communication,

d'influence exercée sur l'autre. A défaut d'être ce que nous faisons le mieux, communiquer est ce que nous faisons le plus souvent. Nous vivons dans l'univers de la communication comme le poisson vit dans l'eau; comme lui nous y sommes immergés en permanence. On ne peut pas ne pas communiquer. Discours ou silence, action ou inaction, calme ou agitation, tout comportement a valeur de message. Ces messages verbaux et non verbaux que nous émettons révèlent quelque chose de nous même et de la façon dont nous vivons la situation dans laquelle nous nous trouvons. Ils sont captés consciemment ou inconsciemment par nos interlocuteurs et exercent une influence sur eux. " Que l'influence que nous avons les uns, sur les autres soit voulue ou non, est secondaire par rapport au fait qu'elle est bel et bien réelle, et on peut considérer d'un point de vue pragmatique que communiquer et influencer sont pratiquement synonymes. Le tout est de savoir comment nous le faisons et à quelle fin. " ? Bien communiquer est une condition indispensable pour favoriser la performance. Je change régulièrement de registre, de ton, d'attitude, naturellement, sans me forcer, quelques fois au feeling, quelques fois d'une manière calculée Je fais preuve d'autorité, de fermeté, à la limite du dirigisme et puis quelques instants après si la situation l'exige, je fais preuve d'une tolérance plus grande, à la limite du laxisme.

De sanction.

Je ne suis pas un adepte de la sanction, je préfère faire appel au bon sens, à l'intelligence du joueur, à sa capacité de raisonner. Mais malheureusement, ça ne marche pas toujours. Dans ce cas, pour ma crédibilité auprès du groupe, et si c'est le seul moyen de compréhension du joueur, je sanctionne, avec au préalable, quelques règles :

      1. Le joueur a bénéficié d'un rappel à l'ordre, d'un avertissement

      2. Elle n'est utilisée que ponctuellement, sinon elle n'a plus de force

      3. Elle est fulgurante. Je ne crois pas au sermon

      4. Elle ne concerne que le non respect d'une règle, d'une consigne et non d'une erreur ou d'un échec. La faute a un certain caractère de gravité, l'échec absolument pas.

En match, si je demande à un défenseur de se replacer rapidement et d'être toujours à distance d'intervention de son adversaire le plus proche et que malgré ces consignes, l'attaquant l'élimine trois fois et crée trois occasions de but, je ne peux pas l'incriminer. Il a respecté les consignes mais s'est malheureusement trouvé dans une situation d'échec. Par contre s'il ne se replace pas assez vite, s'il laisse trop de liberté à son adversaire et que celui-ci en profite admirablement, là il commet une faute, et là il doit y avoir sanction. De même, à l'entraînement, si les joueurs ne parviennent pas à réaliser tel ou tel enchaînement technique malgré le respect des critères de réalisation initialement définis, je ne les incrimine pas, au contraire, je les encourage et c'est ma propre personne que je remets en cause. Si par contre, ils sont en situation d'échec par manque d'attention, d'application, je ne fais preuve d'aucune tolérance !

De motivation.

La capacité de motiver est incontestablement, une constante des managers qui réussissent. La motivation est la clef de voûte du managérat. J'ai évoqué en préambule ma passion, mon enthousiasme, je cherche à les transmettre aux joueurs, je cherche à leur donner de l'énergie, beaucoup de raisons d'être satisfait et content.