LE FOOTBALL AU FEMININ

INTRODUCTION

ENTRAINEMENT

L'intérêt pour le football féminin se développe aussi bien du point de vue des joueurs que des spectateurs. Les audiences importantes lors de chaque Coupe du Monde et l'avènement du jeu professionnel démontre cette popularité grandissante. Cependant, il existe des différences au niveau du jeu entre le football masculin et féminin, surtout au plan physiologique, qui influences les performances. Cet articles tentera d'analyser le jeu féminin et d'offrir quelques grandes lignes de conseils à destination des entraîneurs et des joueuses.

PHYSIOLOGIE

Comme dans tout sport, il est important d'étudier les caractéristiques physiologiques des athlètes féminines. Les femmes ont non seulement une taille corporelle plus réduite et des niveaux de force et de puissance plus basse que ceux des hommes, mais il existe d'autres différences que nous allons étudier.

En général, les femmes ont une capacité aérobic maximum plus basse que celle des hommes (65-75% de la puissance aérobic masculine). Ceci est dû à des niveaux d'hémoglobine plus bas et à une plus grande quantité de tissu adipeux (graisse). L'intensité d'exercice de VO2 Max est de 70% au cours des matchs.

Les schémas de rythmes cartiaques sont similaires chez les femmes et chez les hommes durant le match. Les femmes enregistrent des valeurs maximales de rythme cardiaque de 89-91% pendant les 2/3 du match. Cependant, les niveaux d'intensité plus faibles généralement associés avec le jeu féminin sont dus à un capacité physique moindre chez les femmes. Il a été suggéré que le système anaérobic des footballeuses était mieux développé que leur système aérobic.

Des évidences scientifiques montrent que les athlètes féminines tendent à avoir des niveaux de graisse corporelle plus élevés que chez leur homologues masculins et que le poids et la taille varient énormément entre les joueurs. Cependant, les athlètes féminines semble pouvoir brûler la graisse corporelle mieux que les hommes (à cause d'effets hormonaux différents), ce qui explique pourquoi elles excellent souvent lors d'évènements d'endurance sur longues distances.

Malheureusement, l'anémie est souvent récurrente dans les sports d'endurance. Les femmes qui sont physiquement actives sont plus susceptibles de connaître des carences en fer. Celles qui souffrent de règles abondantes peuvent perdre assez de fer pour que cela cause des problèmes pour le transport d'oxygène vers les muscles. Il en résulte une fatigue à la fois sur et en dehors du terrain. Une serveillance régulière et un régime approprié aideront à prévenir ces problèmes.

De même, les femmes qui s'entraînent intensément pourront connaître des périodes d'aménorrhée (absence de règles). Les perturbations du cycle menstruel sont courantes dans les sports d'endurance, surtout quand la quantité de graisse corporelle est réduite. Arrêter ou réduire l'entraînement permettra un retour à la normal. Les changements hormonaux affectent l'état émotionnel des joueuses et peuvent conduire à des sautes d'humeur, et de faibles niveaux de concentration et de coordination. Les athlètes souffrant d'aménorrhée sont aussi plus à risque pour les fractures et la fragilité osseuse. Le risque de blessure traumatique est augmenté lors des règles. L'utilisation de pillules contraceptives peut réduire ce risque de blessure. L'entraîneur doit se montrer compréhensif lors de problèmes émotionnels et doit conserver les informations concernant les différentes phases menstruelles des joueuses.

Enfin, il a été prouvé que les joueuses souffrent plus que les hommes de dommages des ligaments croisés du genou. Un entraînement spécifique pour renforcer les quadriceps peut aider à réduire ce risque. De même, les femmes enceintes doivent éviter autant que possible de jouer au football en raison des risques probables de chocs mais des sports tels que la natation peuvent aider à maintenir la forme physique et même aider à la naissance.

NUTRITION

Il a été montré que les joueuses peuvent perdre jusqu'à 2.3 kg au cours d'un match et que le total de l'énergie dépensée s'élève à environ 4600 KJ, ce qui est inférieur aux données masculines. Un régime mal adapté est souvent trouvé, à tous les niveaux dans le football et un joueur avec de faibles niveaux de glycogène dans les muscles à cause de mauvaises habitudes alimentaires connaîtra probablement des difficultés au cours du match.

Cela montre l'importance d'avoir une nutrition correcte. Davis & Brewer, du Centre d'Entraînement National de Lilleshall en Angleterre, recommande que les régimes alimentaires des joueuses soient basés sur une forte prise d'hydrates de carbone (50-65% de l'apport calorique) et un faible apport de graisse (pas plus de 35% de l'apport total de calories).

Le calcium (produits laitiers) est aussi nécessaire pour maintenir une bonne force osseuse et peut prévenir l'ostéoporose. Enfin, les protéines ne doivent pas être sur-consommées : approximativement 1.5g pour 1kg de masse corporelle par jour.

L'après-saison doit être utilisée comme période de récupération même si les joueuses doivent être encouragées à maintenir des niveaux de forme physique élémentaires. Des sports sans contact tels que le cyclisme, la natation et le tennis sont utiles pour l'entraînemnt aérobic accompagnés de travail léger sur la flexibilité. Circuit training est utile au tout début de l'avant-saison. Si la forme physique aérobic a bien été maintenue, une période d'entraînement anaérobic peut être introduite dans le milieu de l'avant-saison. Les femmes peuvent atteindre une bonne condition physique en jouant des matchs de compétition bien que seul le niveau de forme physique acquis lors de l'avant-saison a une réèlle importance. Des méthodes telles que l'entraînement à l'aide de poids et pliométrique doivent seulement être utilisées par des joueurs ayant terminé leur croissance physique et si de bons standards de forme physique ont déjà été atteints.

Au cours de la saison de compétitions, les niveaux de forme physique ne doivent pas être maintenus en jouant des matchs. Des sessions d'entraînement supplémentaires doivent alors être introduits. La fréquence et l'intensité de l'entraînement doivent être basées sur le nombre de matchs joués. Il est aussi important de mettre en place un entraînement individuel spécifique étant donné que les femmes ont moins de temps libre (peu d'équipes féminines sont des équipes professionnelles). Par conséquent, le temps passé à l'entraînement doit être aussi bien adapté que possible aux besoins individuels. Enfin, des contrôles de forme physique réguliers sont nécessaires pour s'assurer de la bonne santé des joueuses.

PERFORMANCE DE JEU

Les demandes physiques du football féminin ne sont pas différentes du football masculin même si pour les hommes, plus de force, de puissance et de rapidité sont requis. Dans l'ensemble, l'intensité d'un match est moindre pour les femmes bien que les joueuses courent des distances similaires. Bangsbo a calculé que un international danois court 9.5 km en 80 minutes (ce qui équivaut à 10.7 km sur 90 minutes), avec des profils d'activité similaires pour les femmes et les hommes.

Très peu d'analyses statistiques sur la performance des joueuses de football ont été menées. Cependant, le travail entrepris à l'Université de Kobe, Japon, montre que les femmes ne supportent pas des mouvements de passes aussi longs que pour les hommes. De plus, l'étude à montré que le pourcentage de temps où le ballon est en jeu est plus faible que pour dans le football masculin avec 50% d'actions réussies, ce qui a été attribué à une technique limitée.

Ted Copeland, le manager de l'équipe de football féminin d'Angleterre a mentionné que les joueuses avaient des problèmes pour frapper le ballon sur de longues distances, pour les passes en arrière et pour distribuer le ballon sur la distance avec rapidité. Les femmes peuvent aussi avoir des problèmes pour effectuer des têtes (technique ou peur?). Les entraîneurs impliqués dans le jeu, indiquent également que le jeu est trop statique avec trop peu de mouvements effectués sans le ballon. Ceci étant dû à un mauvais entraînement et de faibles niveaux de forme physique.

Enfin, Davis & Brewer ont indiqué à partir de données scientifiques que la joueuse s'adapte mieux au jeu de possession lent qu'au jeu direct qui requiert un effort physique plus important. Une sélection de période de jeu à forte intensité avec des temps de récupération au cours desquels l'équipe conserve la possession du ballon et ralentit le rythme du jeu pourra retarder l'apparition de la fatigue.

Le football féminin est encore en développement tant sur le plan physique que technique. Il est essentiel que les joueuses et les entraîneurs aient une bonne connaissance des sciences médicales et sportives de façon à tirer le maximum de leur potentiel. Cependant, de nombreuses études restent à faire pour ce jeu qui est passionnant à regarder et qui présente fréquemment de grands moment de technicité.

Les joueuses, quelque soit leur taux de forme physique, doivent à tout moment être surveillées attentivement et conseillées pour réduire le risque de blessure et s'assurer d'une bonne santé continue. Les entraîneurs doivent être discrets et compréhensifs avec les joueuses et il peut s'avérer utile d'avoir une femme dans l'encadrement technique afin de permettre de discuter de problèmes personnels éventuels.

CONCLUSION

Des sessions supplémentaires de 30 minutes peuvent être ajoutées 2 à 3 fois par semaine.

Deux sessions d'entraînement de 90 minutes par semaine est une bonne base pour acquérir une certaine forme physique, en privilégiant le travail technique et des jeux réduits. Le football à quatre est reconnu pour être un bon stimulant à l'entraînement pour les femmes (les joueuses montrent des taux de VO2 Max de 74% et aide à augmenter

Il y a très peu de différence entre le potentiel d'entraînement des hommes et des femmes. Jens Bangsbo, Danemark, a montré qu'après un entraînement supplémentaire, les membres de l'équipe nationale danoise de football avaient des niveaux de masse corporelle et de graisse plus faible, un V02Max plus important, qu'ils pouvaient sauter plus haut et courir plus longtemps. Il a aussi indiqué que les joueurs masculins et féminins devaient s'entraîner de façon similaire, même si en raison de possibles changements lors des cycles menstruels, l'intensité de l'entraînement pour les femmes devait être progressivement augmenté.