Observation : La conservation du ballon en chiffres

Le " football total " n’a aucun secret : il est fondé sur la possession de la balle et la situation des joueurs sur le terrain. Il s’agit, lorsqu’un joueur reçoit le ballon, qu’il ait plusieurs options de passe et que, même s’il choisit la pire, l’équipe adverse continue à devoir poursuivre le ballon.

Pour jouer de cette manière il faut des joueurs de qualité qui enchaînent des actions de base parmi lesquelles on trouve les duels (30 à 35%) et les passes (60 à 65%). Cette suite d’actions constitue ce que nous appellerons " une séquence d’enchaînement d’actions de base ", plus simplement une " Séquence ".

LES PASSES

La passe est le moyen de dialogue entre les joueurs. Elle détermine le jeu collectif d’une équipe par son aspect tactique et social.

Au sein d’une équipe les joueurs recourent à un jeu collectif à visée tactique pour avoir la facilité de marquer un but.

En s’appuyant sur des études antérieures, M.RAILO soutient qu’une équipe se montre plus efficace et possède un meilleur jeu collectif si tous ses joueurs éprouvent de la sympathie les uns pour les autres.

Des études, sur le basket-ball, ont montré que deux tiers des passent aboutissent à un joueur que l’on accepte alors qu’un tiers aboutit à un joueur non accepté.

Le jeu de connivence à une grande importance. Et même, si les joueurs ne sont pas tous des amis, les conflits réagissent sur le jeu de passes. La passe est aussi un révélateur de comportement social.

LE DIAGRAMME DES PASSES

Le diagramme des passes visualise de façon graphique les relations et la fréquence des passes entre les joueurs durant le match. Il révèle la communication existante dans le jeu.

    1. L’entraîneur y détecte des renseignements sur :le jeu social,

    2. Le(s) joueur(s) qui reçoit le plus le ballon,

    3. Le leader qui a le plus d’influence sur l’équipe,

    4. Les conflits s’il y a plusieurs leaders.

Lors la saison 1990-91, les diagrammes de passes de l’AS CANNES, établis pour chaque match de championnat joué à domicile, ont permis d’analyser les liaisons entre les joueurs afin de réorganiser le jeu et de replacer des joueurs. C’est ainsi que F.DURIX est devenu demi-défensif, que le couple GUERIT - ZIDANE a occupé le côté droit et que DANIEL - FERRI ont occupé le côté gauche.

Les diagrammes de passe successifs nous permis de voir évoluer les relations dans l’équipe pour arriver à déterminer une équipe type.

De la même façon, le lecteur peut analyser les diagrammes des passes des équipes d’AUXERRE, VALENCIENNES, MONACO, LILLE, ST ETIENNE.

Nota: L’épaisseur des flèches est proportionnelle à la fréquence des passes entre les joueurs. Il est ainsi plus facile de visualiser le squelette de la communication dans l’équipe, d’en déterminer les leaders ou les joueurs clés.

Figure1

: EURO 92-Diagrammes des Passes du DANEMARK

Figure 2 : CM90 - Diagrammes des Passes de la RFA

Les traits fins visualisent un nombre de passes compris entre 5 et 10.

Les traits gras représentent un nombre de passes supérieurs à 10.

LE TYPE DE PASSE

Comme un vecteur, une passe est caractérisée par son origine (l’endroit d’où elle est effectuée), sa longueur (longue ou courte c’est à dire <20m, >20m), et sa direction (avant, droite, gauche, en retrait).

La vitesse de maniement du ballon par le joueur est déduite en tenant compte du nombre de contrôle effectué avant chaque passe.

Le nombre moyen de passes dans un match varie entre 380 et 400. Cette moyenne dépend essentiellement du style de jeu de l’équipe. Le nombre de passes sans contrôle est de 25%

Tableau 1

: Les différents types de passes

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Les équipes qui perdent :

    • effectuent légèrement plus de passes (2,5%),

    • utilisent plus de passes longues (7,5%),

    • utilisent plus de passes avec contrôle ( 3%).

Les écarts sont trop faibles pour être significatifs. Le type de passe n’a pas d’influence particulière sur le résultat.

La passe n’implique pas que les joueurs concernés, elle nécessite la participation et la collaboration des autres joueurs qui, en combinaison avec la perception du jeu, rendent possible la réalisation de bonnes passes.

BERNARBIA disait, lors d’une interview " Je mets le ballon ou mon partenaire doit être ", précisant par ces paroles que la passe n’est pas uniquement l’exécution d’une action technique. Faire une passe c’est aussi la penser, la souhaiter, la réaliser, analyser le résultat.

Que considère-t-on comme bonnes passes ? Pourquoi le jeu de passe est plus efficace pour certaines équipes ?

Le résultat défini par la qualité de la passe est un paramètre que le spectateur associe au jeu collectif d’une équipe. Mais, le rapport d’efficacité (passe bonne / passe mauvaise) pour les matchs de haut niveau n’est pas corrélé au résultat du match, bien qu’à la suite d’une mauvaise passe, le ballon soit rendu à l’adversaire et lui procure une chance de marquer.

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LA QUALITE DE LA PASSE

Tableau 2

: Rapport d’efficacité

Le rapport des passes mauvaises /passes bonnes est compris entre 15 et 35 %.

Chez les plus jeunes (pupilles à 11), le rapport est plus élevé. Il peut arriver jusqu’à 50%. Ce qui signifie qu’une passe sur deux est mauvaise.

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Ces résultats tendent à confirmer que le jeu de passe influence peu, en tant que tel, le résultat.

Néanmoins, la passe reste importante dans la relation entre les joueurs. C’est un outil du football.

Tout ouvrier qui sait s’en servir et en tirer le meilleur parti peut postuler à être le meilleur ouvrier.

Avant le but, la passe existe comme articulation du jeu, comme accélérateur du mouvement, du temps et de l’idée.

La dernière passe n’enlève rien au buteur mais justifie le jeu collectif. La dernière passe détruit le système de jeu de l’adversaire.

LA DERNIERE PASSE

Tableau 3

: Type des passes qui amènent à un tir ou but ** Statistiques issues du dossier de la FFF rédigé par T.MARZALEK

Bien passer, c’est donner un bon ballon, au bon moment sur le bon joueur, cela nécessite une complicité qui se travaille à l’entraînement et aussi dans la " tête ".pour anticiper les trajectoires.

L’efficacité d’une équipe est liée à la relation qui existe entre le buteur et le passeur. Nous verrons au chapitre FINITION que 54% des buts sont marqués suite à une passe.

LES SEQUENCES DE PASSES

Y = A x e*-Rx

HISTOGRAMME DES SEQUENCES

Intuitivement, on peut penser que l’équipe qui effectue le plus grand nombre de passes maîtrise mieux le jeu et affiche une plus grande efficacité. En fait, nous venons de voir que le résultat n’est pas si probant.

Alors que veut dire J CRUYFT quand il dit " tant que mon équipe possède le ballon, l’adversaire ne l’a pas ".

Pense t-il que la conservation du ballon par le jeu de passe est un critère d’efficacité ou que cela enlève toute opportunité de marquer à l’adversaire ? Ces critères sont bien différents, lequel vise t-il ?

Chaque séquence comporte un nombre de passes dont la fréquence constitue des histogrammes de séquences de passes (nombre de passe dans une séquence).

Par exemple, les histogrammes, présentés fig.14, sont ceux des équipes nationales de RFA et de FRANCE lors de la coupe d’Europe 92.

Figure 3: Nombre de passes par séquences

La courbe théorique des histogrammes des séquences de passes suit la courbe de " Vie " dont l’équation est de la forme :

Il est donc tentant de calculer les coefficients d’Amplitude (A) et de régression (R).

A représente la valeur de la courbe à l’origine, R le coefficient de régression et Y la fréquence de séquences pour le nombre de passes défini par X.

Ces coefficients calculés pour la RFA et la FRANCE à partir des données observées sont :

Les coefficients A et R caractérisent le style de jeu et le pouvoir de conservation du ballon.

Lorsque le coefficient d’amplitude A est élevé, les séquences comportent peu de passes, elles sont courtes. L’équipe joue un jeu direct et a tendance à utiliser le contre et des passes longues pour accéder au but adverse.

L’équipe qui tend à conserver le ballon en faisant des passes a un coefficient A plus faible. Cette équipe utilise un jeu de position comme BARCELONE de CRUYFT ou la ROUMANIE avec HAGI. Les coefficients A faibles sont significatifs d’un jeu de position.

Le coefficient R détermine la pente de régression de la courbe. Comme le coefficient A, ce coefficient est significatif du pouvoir de conservation du ballon.

Nota : La cassure après la troisième passe dans la courbe de la FRANCE indique une équipe qui alterne jeu court et jeu long. La courbe de la RFA plus uniforme est plus représentative d’un jeu de position plus uniforme.

Les moyennes des coefficients A et R calculés sur l’échantillon des 128 équipes observées sont en tenant compte du résultat des matchs :

Tableau 4

: Moyenne des coefficients A et R

Le coefficient C " corrélation " détermine le rapprochement (corrélation) entre les données observées et les données théoriques. Il sert à vérifier que la donnée calculée ne s’écarte pas trop de la donnée réelle.

Lorsque le coefficient C se rapproche de 1, les valeurs deviennent identiques et la relation est corrélée.

A partir des valeurs moyennes des coefficients A et R, on trace les courbes théoriques caractérisant la conservation du ballon pour les équipes qui gagnent et les équipes qui perdent .

Figure 4: Courbes des valeurs moyennes de A (Amplitude) et R (Régression)

Les écarts, entre les matchs gagnés et perdus, sont significatifs pour les séquences inférieures à 3 passes. Les équipes qui gagnent présentent des histogrammes dont le nombre de séquences courtes (1, 2 ou 3 passes) est plus faible.

L’EFFICACITE DE LA CONSERVATION DU BALLON

La conservation du ballon poursuit plusieurs objectifs : soustraire le ballon à l’adversaire pour ne pas lui donner l’occasion de marquer un but et préparer une ouverture dans la défense adverse pour marquer un but.

Chaque paramètre pris séparément est difficilement quantifiable car pour percer une défense il faut aussi soustraire le ballon à l’adversaire. Néanmoins, pour évaluer l’efficacité de la conservation du ballon nous établirons la relation entre le nombre de buts marqués et le coefficient d’amplitude A . Puis pour évaluer l’efficacité de la soustraction du ballon à l’adversaire on se servira du temps de possession du ballon dans le jeu.

La différence entre les distributions des matchs et des buts (fig. 16) en fonction des coefficients d’amplitude A est très faible. En conséquence, l’étude d’un seul des deux paramètres par exemple le nombre de buts suffira pour déterminer l’efficacité de la conservation du ballon.

De la même façon 50% des buts sont marqués par des équipes qui ont des séquences dont le coefficient A est inférieur à 50.

Ces indications pourraient déjà nous inciter à ébaucher des conclusions sur la conservation du ballon. Mais, Les distributions des buts en fonction des résultats de la figure 17 présentent une anomalie pour les coefficients A compris entre 45 et 75.

Figure 5: Distribution des Buts et des matchs

En effet, pour les coefficients A compris entre 45 et 75 , les distributions des buts des équipes qui gagnent ou qui perdent sont identiques. Dans cette zone les distributions s’écartent de la distribution théorique. Et elle a peu de chance de s’ajuster à la loi Normale.

Figure 6 : Distribution des BUTS en fonction des résultats

Figure 7: Répartition des BUTS en fonction du coefficient A

(128 matchs 64 gagnés et 64 perdus)En effet, la répartition des buts marqués des matchs gagnés présente deux maximums, de valeur inégale, centrés sur A=[25-35] et sur A=[75-85] et ne respecte pas la forme de la courbe " en cloche " bien connue caractérisant la courbe de la loi de Gauss.

Par contre, la répartition des buts pour les matchs perdus ne comporte qu’un seul maximum qui est centré sur A=[45-55].

On remarquera que le maximum de but des matchs perdus correspond au minimum de buts des matchs gagnés.

Une équipe complète alterne donc les deux types de séquences pour obtenir une meilleure efficacité.

Figure 8 Nombre de but en fonction du coefficient A

On retrouve au travers de la distribution des buts des équipes qui gagnent , les deux stratégies utilisées pour marquer : une bonne maîtrise du ballon (coefficient A inférieur à 35) qui favorise la réalisation des buts et le jeu direct à base de contre-attaques (coefficient A compris entre 75 et 85).

Est ce que le nombre de buts marqués dans un match varie en fonction du coefficient A ?

Quel que soit le nombre de buts marqués, le coefficient de conservation A des équipes qui gagnent est inférieur à 55 et varie très peu en fonction du nombre de buts marqués. . Par contre, pour les matchs perdus, le coefficient A décroît avec le nombre de buts marqués

En conséquence, le nombre de buts marqués par match n’est pas corrélé au coefficient d’amplitude A comme le montre la figure 8. La conservation est un critère nécéssaire pour gagner mais pas suffisant.

Les coefficients d’amplitude A inférieurs à 55 traduisent une utilisation et une bonne maîtrise du jeu de passe qui favorise la réalisation des buts, mais le nombre de buts par match ne dépend pas du coefficient A.

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n bon jeu de passe est donc nécessaire pour gagner mais il n’est certes pas suffisant . Effectivement, de bonnes relations techniques et psychiques entre les équipiers qui se traduisent par un jeu de passes construit, au service de l’équipe, offre une plus grande probabilité de marquer des buts.

L’alternance des deux stratégies (jeu de position et jeu direct) favorise une meilleure efficacité.

TEMPS DE POSSESSION DU BALLON

Le temps de possession évalué à partir d’un échantillon de 30 équipes ayant participées à la coupe du Monde 98 et à l’Euro 2000 est en moyenne de 35 minutes par match avec un intervalle de confiance des moyennes à 95% qui est de 2,5 pour les matchs gagnés et 3,6 pour les matchs perdus.

Tableau 5

: Temps de possession du ballon

La différence des moyennes entre les matchs gagnés et les matchs perdus est trop faible pour affirmer que le temps de possession du ballon soit un paramètre significatif.

L’efficacité d’une équipe ne dépend donc pas du temps de possession du ballon.

Le Temps de possession peut aussi être considéré comme étant le temps de soustraction du ballon à l’adversaire. Par analogie, on estimera que le temps de soustraction du ballon à l’adversaire n’a pas d’impact mesurable sur le résultat du match.

Le " temps de jeu " représente le temps durant lequel le ballon est en jeu. Le " temps de repos " correspond au temps pendant lequel le ballon n’est pas jouable.

Alors pourquoi s’intéresser plus avant au temps de jeu si la possession du ballon n’est pas un paramètre agissant sur le résultat ?

Intuitivement on relie la durée des temps de jeu à la physiologie des joueurs. Et une meilleure connaissance de la durée du jeu peut améliorer la gestion de ces temps de jeu et de possession du ballon lors d’un match. De plus, cette connaissance complète les informations pour l’entraînement physique des joueurs.

La durée de chaque période (temps de jeu - temps de repos) est aléatoire comme le montre les 45 premières périodes du match MILAN AC - BAYERN MUNICH.

Un match comporte entre 100 et 160 alternances : temps de jeu - temps de repos.

Figure 9 :Temps de jeu et temps de repos : 45 séquences

Les temps de jeu ou de repos sont très variables et ne sont pas corrélés (C=0,08). Chaque temps de jeu ne dépend pas du temps de repos précédent et vis versa. Sur la figure 9, on remarque que les temps de repos sont plus faibles et relativement constants.

Figure 10 : Répartition des temps de JEU et des temps de REPOS

La distribution des temps de jeu (Tj) d’un échantillon de 975 séquences (fig.22) montre que le football est un jeu où 70% des temps de jeu sont inférieures à 30 secondes qui sont entrecoupés par des temps de repos d’environ 12 secondes.

Le football est un jeu dynamique, rapide qui laisse peut de temps pour maîtriser le ballon. (1 à 2 touches de balle en moyenne par joueur).

Figure 11 : Distribution de la durée des temps de jeu

Durant chaque séquence de jeu, l’équipe alterne en enchaînant des phases offensives et des phases défensives ou vis versa.

LES DIFFERENTES PHASES

TEMPS DE JEU - TEMPS DE REPOS

TEMPS DE JEU EN FONCTION DES ACTIONS

L’alternance de ces phases constitue la dynamique du jeu. Tout se passe comme si le jeu était cadencé par des phases (possession, récupération) durant lesquelles chaque équipe, alternativement, possède ou cherche à récupérer le ballon.

Figure 12: Durée moyenne des temps de jeu et des temps de repos

Le jeu est donc une suite de phases où s’alterne une suite de phases offensives et de phases défensives. Et l’on constate que :

la durée de temps de jeu est proportionnelle aux nombres de phases,

la durée du temps de repos est constante et indépendante du temps de jeu et du nombre de phases

L’équation de la droite des temps de jeu (Tj) en fonction du nombre de phases (nbPh) est égale à :

Tj = 9,2 nbPh - 3,57.

Le Temps de jeu moyen Tj est égal à 9,2 fois le nombre de phases moins la constante de 3,57

La répartition des phases lors d’un match suit une loi exponentielle où :

    • 25 % des temps de jeu ne contiennent qu’une phase. Les temps de jeu sont commencés et terminés par la même équipe,

    • 22 % des temps de jeu contiennent 2 phases, le ballon est joué par les deux équipes.

    • 21% des temps de jeu contiennent 3 phases. L’équipe qui a perdu le ballon le récupère.

On notera (fig. 12) que 80 % de temps de jeu contiennent au plus 5 phases. La moyenne calculée sur toutes les séquences est de 3,2 phases.

Figure 12: Pourcentage des séquences de jeu en fonction du nombre de phases

La durée des phases (durPh) en fonction des temps de jeu (Tj) varie approximativement de façon linéaire Tj = 1,26 durPh + 2,23 pour des séquences inférieures à 30 secondes et devient presque constante (12,5 secondes) après 30 secondes.

Figure 13 : Nombre et moyenne des phases en fonction de la durée des temps de jeu

Pour les temps de jeu inférieurs à 30 secondes, on assimilera la durée moyenne de toutes les phases soit 8 secondes à la durée d’une phase. Ce qui est le cas le plus fréquent puisque 70% de séquences sont inférieures à 30 secs.

Si l’on considère que chaque joueur est impliqué dans chaque temps de jeu, il sera en activité durant au moins 70% du temps d’un match suivant des phases d’une durée moyenne de 8 secondes.

Actions qui débutent les temps de jeu

Pour compléter notre analyse nous avons noté la durée de chaque temps de jeu en fonction du type de l’action qui commençait et qui terminait chaque séquence de jeu.

Tous les temps de jeu débutent par des actions statiques telles que les corners (coup de pied de coin), les touches et les coups de pied de but.

Tableau 6:

Durée des temps de jeu

Le pourcentage des coup-francs est de 42,33 %. Le nombre moyen de phase est de 3 sauf pour les penalties et la durée moyenne des phases est de 8 sec.

De la même façon les temps de jeu s’arrêtent par une mise hors jeu du ballon. Et, 72 % des arrêts sont dus à des fautes, des touches ou des hors jeu.

Actions qui terminent les temps de jeu

Tableau 7

: Durée des temps de jeu en fonction des actions de fin

On remarquera que les temps de jeu qui se terminent par un but sont plus courts (20,65s) avec une durée moyenne des phases plus courtes 6,6 secondes.

73 % des temps de jeu commencent par une faute, une remise en jeu ou une touche et 72% se terminent par une faute, une mise en touche ou un hors-jeu.

La conservation du ballon, basée sur le jeu de passe, l’utilisation de l’espace et les duels avec ballon (dribble), est un élément stratégique du jeu qui dénote une maîtrise technique, tactique et morale.

La passe avec ou sans contrôle est l’action la plus utilisée dans la conservation (65%), elle permet de construire et de préparer la dernière passe ou la dernière action qui va détruire le système de défense adverse.

Il est certes infiniment plus important que le ballon rentre dans le but adverse plutôt que d’être passé entre tous les joueurs. Mais nous avons vu qu’une " bonne conservation du ballon " utilisée par des joueurs en mouvement permet de préparer plus facilement la perforation de la défense adverse.

Dans le but d’améliorer la prestation de son équipe, l’entraîneur doit renforcer son jeu collectif et entraîner la pensée tactique de chaque joueur pour qu’il réalise les meilleures passes qui vont précéder et créer les occasions de but. Il doit favoriser le jeu de connivence entre les joueurs. Car 60% des buts sont marqués suite à une passe.

Le jeu de passe sert aussi de révélateur des relations sociales et communicatives de l’équipe et il définit la qualité de conservation du ballon d’une équipe.

L’alternance des séquences d’action " courtes " et " longues " est nécessaire car 70 % des buts sont marqués suite à des séquences égales ou inférieures à 3 passes. Mais la victoire se construit par une bonne conservation du ballon.

Améliorer la conservation du ballon passe par la progression de la technicité et la vitesse balle au pied des joueurs. On pourrait penser que la conservation du ballon va allonger le temps moyen de la phase de possession du ballon et par conséquent le temps de jeu.

En fait, il n’en est rien puisque le temps moyen des phases est constant quel que soit le résultat. En conséquence, seul le nombre d’actions et la vitesse de ces actions doivent évoluer.

Nos observations confirment les propos de F. CAPELLO

"Les innovations vont venir de la préparation mentale et le jeu va devenir de plus en plus rapide. Vélocité et technique améliorée adaptée à cette vélocité, voilà ce qui figure à mes yeux l’avenir de ce jeu. Les systèmes, les organisations découleront de cette augmentation de la vélocité balle au pied"

Dans le football moderne, le joueur n’est plus un passeur mais un orienteur certains disent relayeur. Il devra anticiper la passe pour orienter le ballon, de façon instantanée, dans la bonne direction avec le bon timing sous la pression de l’adversaire.

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