Tribunal correctionnel - 30 décembre 1939
Epilogue du double accident mortel d’Aydoilles
Nos lecteurs se souviennent sans doute du pénible accident mortel qui s’est déroulé le 1er novembre dernier, sur la route d’Aydoilles à Fontenay.
Rappelons brièvement les faits.
Le 1er novembre, Mme Sayer, propriétaire à Aydoilles, cherchait un chauffeur pouvant se rendre à Fontenay pour effectuer le plein d’essence de sa voiture, Mme Sayer ne possédant pas son permis de conduire et son mari étant aux armées, fit appel à la bonne volonté d’un jeune homme du village, le nommé Lamouche Fernand, 24 ans, actuellement aux Armées. Celui-ci acceptait aussitôt et prenait place au volant de l’automobile de Mme Sayer. Cette dernière se mettait à côté du chauffeur. Aussitôt démarré, Lamouche « pressait sur le champignon » et prenait de la vitesse. Il se fit rappeler à l’ordre par la propriétaire de la voiture.Alors qu’il roulait à 50 kilomètres à l’heure et qu’il venait d’aborder un virage à 800 mètres du point de départ, Lamouche vit arriver une automobile en sens inverse. Le chauffeur prenait la droite de la chaussée. Il vint rouler sur le gazon et ne put redresser son véhicule. C est alors que débouchait d’une ferme, Mme Aubry Marie, 68 ans, célibataire, à Aydoilles, tenant dans ses bras sa nièce, la jeune Aubert Denise, âgée de 2 ans et demi. Pour des raisons que l’on connaît pas, mais que l’on peut attribuer soit à un manque de réflexe, soit à une trop grande vitesse du véhicule, le chauffeur ne put éviter la collision. Après avoir heurté un arbre et renversé un poteau indicateur de direction placé sur un bloc de béton, le véhicule de Mme Sayer renversait les deux piétons qui se tenaient sur la droite de la chaussée, bien à l’abri des dangers de la route.Le choc fut des plus violents. L’automobile fut sérieusement endommagée et les deux piétons avaient été tués sur le coup.Après avoir commis son double accident, le chauffeur n'arrêtait son véhicule que sept mètre après le point de choc. Les témoins déclarent que la vitesse du véhicule était abusive et que le chauffeur n’était pas maître de sa direction. L’attitude du prévenu à l'audience démontre combien il est frappé par le souvenir de cet accident qu’il regrette profondément. Me Najean, défenseur de Lamouche, rend hommage à la mémoire des deux malheureuses victimes de ce tragique accident. Puis il reprend les circonstances de l’accident et tente de démontrer que le chauffeur n’a été qu’un jouet de la fatalité. L’avocat de la défense demande au Tribunal de tenir compte des bons renseignements qui sont donnés sur son client pour lui infliger une peine modérée. Le Tribunal condamne Lamouche à un mois de prison avec sursis et 100 francs d’amende et déclare Mme Sayer civilement responsable.
Article publié dans le journal L'Express de L'Est
Nos lecteurs se souviennent sans doute du pénible accident mortel qui s’est déroulé le 1er novembre dernier, sur la route d’Aydoilles à Fontenay.
Rappelons brièvement les faits.
Le 1er novembre, Mme Sayer, propriétaire à Aydoilles, cherchait un chauffeur pouvant se rendre à Fontenay pour effectuer le plein d’essence de sa voiture, Mme Sayer ne possédant pas son permis de conduire et son mari étant aux armées, fit appel à la bonne volonté d’un jeune homme du village, le nommé Lamouche Fernand, 24 ans, actuellement aux Armées. Celui-ci acceptait aussitôt et prenait place au volant de l’automobile de Mme Sayer. Cette dernière se mettait à côté du chauffeur. Aussitôt démarré, Lamouche « pressait sur le champignon » et prenait de la vitesse. Il se fit rappeler à l’ordre par la propriétaire de la voiture.Alors qu’il roulait à 50 kilomètres à l’heure et qu’il venait d’aborder un virage à 800 mètres du point de départ, Lamouche vit arriver une automobile en sens inverse. Le chauffeur prenait la droite de la chaussée. Il vint rouler sur le gazon et ne put redresser son véhicule. C est alors que débouchait d’une ferme, Mme Aubry Marie, 68 ans, célibataire, à Aydoilles, tenant dans ses bras sa nièce, la jeune Aubert Denise, âgée de 2 ans et demi. Pour des raisons que l’on connaît pas, mais que l’on peut attribuer soit à un manque de réflexe, soit à une trop grande vitesse du véhicule, le chauffeur ne put éviter la collision. Après avoir heurté un arbre et renversé un poteau indicateur de direction placé sur un bloc de béton, le véhicule de Mme Sayer renversait les deux piétons qui se tenaient sur la droite de la chaussée, bien à l’abri des dangers de la route.Le choc fut des plus violents. L’automobile fut sérieusement endommagée et les deux piétons avaient été tués sur le coup.Après avoir commis son double accident, le chauffeur n'arrêtait son véhicule que sept mètre après le point de choc. Les témoins déclarent que la vitesse du véhicule était abusive et que le chauffeur n’était pas maître de sa direction. L’attitude du prévenu à l'audience démontre combien il est frappé par le souvenir de cet accident qu’il regrette profondément. Me Najean, défenseur de Lamouche, rend hommage à la mémoire des deux malheureuses victimes de ce tragique accident. Puis il reprend les circonstances de l’accident et tente de démontrer que le chauffeur n’a été qu’un jouet de la fatalité. L’avocat de la défense demande au Tribunal de tenir compte des bons renseignements qui sont donnés sur son client pour lui infliger une peine modérée. Le Tribunal condamne Lamouche à un mois de prison avec sursis et 100 francs d’amende et déclare Mme Sayer civilement responsable.
Article publié dans le journal L'Express de L'Est