Pompiers garde-chasses - 13 septembre 1888

Les pompiers garde-chasses d’Aydoilles. — On nous écrit :Nous chassions au chien courant, sous bois et sur le territoire de Dompierre. L'un de nous suivait la lisière. Tout à coup deux pompiers en tenue se dressent devant lui.— Halte-là | Votre permis ? — Hein ? depuis quand les pompiers sont-ils chargés de la police de la chasse.— Ce n'est pas votre affaire. Il est défendu de chasser sur le territoire de la commune d'Aydoilles.— Tiens, première nouvelle. Je croyais que le conseil municipal n’avait point voté la mesure.— Peu importe. C’est dans les journaux. Nous ne savons pas qui l'y a fait mettre mais ça suffit. C'est dans l'intérêt de l’agriculture, du reste.— Bah ! et ces messieurs, qui chassent là-bas et auxquels vous ne dites rien, est-ce aussi dans l’intérêt de l’agriculture qu’ils courent dans les avoines ?— Ça c'est différent. Ces messieurs sont de la chasse de M. Figarol.— Il ya donc des grâces d'Etat pour M. Figarol, dans la Commune d’Aydoilles ?— Cela ne nous regarde pas. Votre permis, vous dit-on ? — Mais, braves gens, nous sommes sur le territoire de la commune de Dompierre.— Ah! c’est égal...Notre ami eut toutes les peines du monde de se débarrasser de ces importuns coureurs de chasseurs, qui voulaient probablement gagaer leurs 40 sous.Îls s’en sont allés à la fin, mais regrettant, paraît-il, de n'avoir pas désarmé notre récalcitrant ami !Le nemrod que M. Figarol traite dédaigneusement de: Un braconnier.M. Figarol n’était point dans « la chasse de M. Figarol », Nous passons acte volontiers. Au surplus, cela n’enlève rien aux faits.
Article publié dans le journal Le Mémorial des Vosges