Crime - 10 avril 1912

Un crime à Aydoilles
Un cambrioleur est surpris dans son... travail. — Il joue du bâton, se fait remettre un porte-monnaie et disparaît dans la nuit.Une tentative d'assassinat, ayant le vol pour mobile, a été commise à Aydoilles, dans la nuit du 6 au 7 avril.Vers 3 heures du matin, M. Ernest Remy, âgé de 65 ans, contremaître à la féculerie Dufour, fut brusquement réveillé par un bruit insolite, provenant de sa cuisine.I1 se leva en hâte et courut à la porte de sa chambre.Au même instant, cette porte s'ouvrit et un homme apparut sur le seuil.Sans prononcer une parole, le malandrin porta un violent coup de bâton à M. Remyet l’étendit sur le parquet. Comme il continuait à frapper, le contremaître lui cria : « Prenez mon argent, mais ne me tuez pas ! » Et il indiqua son pantalon sur une chaise, à côté de son lit. Le bandit fouilla dans les poches du vêtement, s'empara dun porte-monnaie et disparut par la fenêtre de la cuisine, qu'il avait auparavant escaladée pour pénétrer dans la maison.Peu après, M. Remy réussit à se remettre debout, et il appela du secours.Dès la première heure du matin, M. le Dr Chambelland, d’Epinal, se rendit auprès du blessé.Il constata sept plaies à la tête ; mais il n’y a pas de fracture. Sauf complications, la durée d'incapacité de travail sera d'environ six semaines.M. Remy n'a pu donner qu'un très vague signalement de son agresseur : ce serait un homme d'une trentaine d'années, grand et mince, au visage pâle.Quant au porte-monnaie volé, il contenait exactement une somme de 102 fr. 50, composée de 4 pièces de 20 fr., 1:de 10 fr., 4 de 2 fr., 3 de 1 fr., 2 de 0 fr. 50 et 0 fr. 50 en monnaie de billon.Cette somme provenait de la paie que M. Remy avail touchée samedi soir ; on estime que ce détail ne devait pas être ignoré du cambrioleur, qui serait d'Aydoilles ou d'une commune voisine.M. Ernest Remy est actuellement soigné à Bruyères, chez son fils, adjudant au 44° régiment d'infanterie.
Article publié dans le journal Le mémorial des Vosges