Assemblée des féculiers - 23 juin 1934

L'assemblée des féculiers coopérateurs et particuliers du 16 juin à Epinal
Cette manifestation préliminaire a obtenu un vif succès, devant le danger de la concurrence des maïs et amidons de maïs étrangers qui viennent concurrencer nos fécules de pommes de terre dans la plupart de ses débouchés ; à l'unanimité, les féculiers ont émis le vœu d'obtenir du gouvernement une protection efficace contre l'invasion scandaleuse de ces produits étrangers, au détriment de tous nos planteurs de pommes de terre.La fécule française est protégée par des droits de douane sur les fécules étrangères d'une façon rationnelle, il n'y a aucun motif que le maïs et amidons de maïs étrangers ne soient pas frappés d'une taxe semblable.Environ 400000 quintaux de maïs étrangers viennent prendre la place de nos produits, limitant ainsi la possibilité de la plantation de la pomme de terre, par suite du manque d’écoulement de nos fécules pourtant bien françaises.De cette situation paradoxale, les féculeries devront reporter un chiffre important sur la prochaine campagne.Le maïs remplace également et concurrence la betterave employée par les distilleries du Nord, par suite de la fabrication de glucose de maïs.Les producteurs de blé trouveront un avantage sérieux à ce que l’on taxe suffisamment le maïs étranger, écouleront alors une quantité considérable de blé pour remplacer le maïs.11 faut également aider les planteurs bretons à monter des féculeries pour écouler les pommes de terre qu'ils ne peuvent plus exporter.M. le sénateur Barbier assistait à la réunion, les autres parlementaires empêchés et représentés, ont enregistré la volonté de la féculerie et des planteurs de pommes de terre pour les défendre énergiquement contre cette invasion, protéger notre culture nationale, qui ne doit pas être sacrifiée à l'appétit de l'étranger.Pour obtenir la revendication de nos droits, une réunion générale de toutes les féculeries aura lieu le mercredi 27 juin, à 9 heures du matin, à Epinal, où sont cordialement invités tous les féculiers et planteurs de pommes de terre.
Article publié dans le journal Le Télégramme des Vosges