Riesling SGN 1976 Hugel, Lanson années 20 ; Une belle entrée en matière pour 2010.

Après tous les excès de fin 2009, nous commençons cette nouvelle année un peu timidement pour ne pas trop brusquer les organismes. En somme, un début façon diesel !

CHAMPAGNE NOMINE RENARD Blanc de Blanc

Un champagne non millésimé d'une vingtaine d'année qui atteint ce soir un niveau absolument déroutant. Le nez surpuissant de pain grillé, d'anis étoilée, et de fruits confits me fait penser à un très grand vin des années 60. La bouche vineuse, presque sucrée tant elle est gourmande, me rappelle le citron, l'orange, le tout subtilement épicé. Inconnu, mais incroyable ! 92/100

LANSON 1/2 SEC Années 20

J'ai eu envie de prendre le risque d'acheter ce Champagne sans étiquette au niveau parfait, car le livre de cave indiquait "fin des années 20". J'étais presque sûr que c'était un brut non millésimé. Mais l'espoir était là... Et si c'était un 28 ou 29 ? La bouteille est très lourde confirmant la décennie, et la capsule est à encoche, typique des Lanson d'avant 1940. Sur le bouchon, on lit juste Lanson 1/2 sec. Après une petite déception, je retrouve le sourire en constatant qu'il est encore sous gaz.

Le nez est à se damner, évoquant l'orange sanguine, l'orangette, et le gâteau sec. En bouche, on frôle le monument. L'attaque possède l'ampleur d'un grand Loire de 1921. C'est un véritable OVNI, car il est extrêmement liquoreux avec une bulle fine.Le fruité est d'une pureté d'école sans la moindre trace de madérisation. On note tour à tour du citron confit, de l'orange caramélisée, et de l'écorce. Le gaz est subtil et picote agréablement la langue. J'ai une petite pensée pour François en terminant ce vin , car je me souviens de l'émotion qu'il avait eu en buvant le Cordon vert des années 20. Ici la complexité est moins étonnante, mais la puissance liquoreuse est inégalée. Un très grand vin. 96/100

CHÂTEAU MAYNE D' OLIVET 2000

Un Bordeaux blanc de la rive droite. J'ai peu d'expérience sur cette rive, étant donné leur rareté... Ma dernière expérience remonte à l'an dernier avec un Monbousquet blanc 2004. Le nez un peu timide peine à se livrer sur l'amande, le miel et la noisette grillée. La bouche est nettement dominée par ce dernier arôme. Il me manque la complexité et l'allonge... A part ça, c'est un vin plaisant. 85/100

CHÂTEAU PAVILLON BLANC 1983

Bouchonné à bloc malheureusement... NN

CHÂTEAU LATOUR 1979

Le nez laisse à penser que le vin est au sommet de sa trajectoire... Un vrai parfum ! On note tour à tour le cèdre, le cuir, la fourrure, et les fleurs des champs. En bouche, la réglisse et le menthol domine la palette, tandis que les fruits noirs et les épices prennent le relais pour la finale. Impeccable. 92/100

CHÂTEAU CANON LA GAFFELIERE 1961

J'ai peu d'espoirs quant à la qualité du breuvage, car le niveau est mi-épaule, donc sérieusement à risque. Je n'achète jamais ce type de flacons habituellement, mais le hasard à fait que je me suis retrouvé en possession de cette bouteille aux conditions sanitaires douteuses... Le nez puissant est assez typique de certains St Emilion de cette période : Fourrure, sauce pour gibier et cerise noire très mûre, presque pourrie. On note également une nuance de vernis à ongle. Je m'attends tellement à percevoir une acidité de vin abîmé en bouche, que je m'y reprends à 2 fois pour analyser l'attaque. Il n'y a pas un brin d'acidité, juste de la crème de cassis et une sensation de chaleur très marquée. Un vrai 61 en somme ! Le milieu de bouche est très marqué par le gibier écorché, l'anis et la fumée. Un rive droite antique qui me rappelle Soutard par certains aspects. Canon La Gaffelière est inexistant dans la littérature, lorsqu'il s'agit des vinifications antérieures à 1970. Je suis donc heureux de donner une référence plus ancienne aux amateurs. Je suis certain que ma deuxième bouteille en parfaite condition sera encore supérieure. 90/100

CLOS VOUGEOT 1993 Engel

C'est l'un des millésimes Bourguignon auquel je crois le plus pour l'avenir... Le nez superbe de rose, de violette et d'épices est un enchantement pour les narines. La bouche est beaucoup moins plaisante, car stricte et fermée. Les groseilles et les framboises sont mûres, c'est certain, mais la minéralité est tranchante, tandis que le boisé un peu sec et le goût de brindilles en finale nous laissent sur notre faim. A revoir dans 20 ans. 89+/100

RIESLING SGN 1976 Hugel

Le nez brutal de pétrole, de fumée, de lait de coco et d'orange sanguine sonne comme une belle promesse pour la suite... La bouche est à la hauteur, avec une sucrosité bien dessinée, mais subtile. Des arômes de poudre de coco, de clémentine, d'écorce, et d'épices orientales agrémentent délicatement la finale. Un bel exemple du très haut niveau  que peuvent atteindre les vieux Alsace. Pourtant, malgré toutes ces qualités, il se fait littéralement balayer dans tous les registres ( puissance, complexité et longueur ) par le fameux Clos Zisser 1959. 93/100

Allez vivement la suite maintenant !