Issan 1921, Rayne Vigneau crème de tête 1921, Laville 1962, Barton 1949, Petrus 1961... Un week end à ne pas louper :)

Mespou et Greg nous ont concocté un déjeuner au château des Reynats absolument colossal. Ce repas est d'ailleurs l'un des plus mémorable que je n'ai jamais fait, et le chef ( formé par Thierry Marx ) peut à coup sûr prétendre un jour aux 3 étoiles.

Le choix du produit était bien senti, les accords justes mettaient à chaque fois dans le mille, tandis que l'originalité n'était pas en reste !

Côté vins, nos deux compères ont mis la barre très haute, proposant quelques crus parmi les plus rares du monde. Dans l'ensemble la plupart des flacons étaient de vraies pépites qui nous ont propulsées dans les stratosphères, à la droite de Bacchus.

Quelques jours plus tôt, nous avions échauffé nos papilles avec des monuments de notre fameuse cave. La fin d'année s'annonce comme inoubliable, peut être même spirituelle...

CRISTAL ROEDERER 1983 Magnum

Un vin totalement réjouissant, et de loin le plus grand Champagne de 83 pour moi. Nez de croûton, et de fougère puissant et frais, comme j'aime. Bouche vineuse qui sait aussi nous emporter dans la finesse, grâce aux agrumes nerveux.

96/100

MUMM 1961

Encore une touche de perlant, mais la gamme aromatique est décidément trop abîmée pour espérer nous donner du plaisir. Dommage... NN

CRISTAL ROEDERER 1978

Nez prodigieux de pop corn, de caramel au lait, de pomme golden très mûre, de truffe et d'abricot sec. La bouche est un concentré de pomme d'amour liquide et d'agrumes confits. Mais le cordon reste aérien, et la finale crayeuse amène la finesse. Un immense Cristal, supérieur à mon sens, au 79 et autre 69. C'est dire...

97/100

CHÂTEAU LAVILLE HAUT BRION 1962

Le nez jaillit du verre offrant une sensationnelle extraction de citron, à la limite de l'arôme de synthèse tant la puissance est brutale. La crème de noisette et le toast mettent parfaitement en relief le fruité.

La bouche est un miroir impeccable du nez, reprenant en fanfare la déclinaison d'agrumes, mêlée aux herbes potagères. Quelle fraîcheur mes enfants ! La finale minérale ferme le bal et nous laisse pantois. 100/100

CHÂTEAU HAUT BRION Blanc 1989

La première fois, ce vin avait été une immense déception. Ce coup-ci, il est magnifique ; Oui mais ....

Nez très grillé et beurré d'inspiration Bourguignonne. Une touche de pêche et de lys rappelle qu'on est bien à Bordeaux.

La bouche est plus classique, si ce n'est cette originale touche de feuille de menthe en finale. Bien trop cher évidemment...

95/100

MEURSAULT CHARMES 1961 Drouhin

Inutile de rappeler que c'est mon terroir préféré pour le long vieillissement. Déjà bu avec nos amis Suisse, ce vin avait été une belle confirmation du potentiel trop souvent sous-estimé de Meursault. Cette fois, il frôle le monument. Pourtant cette bouteille provient du même lot que celle de Juillet.

Le nez est une bombe rassemblant un bouquet d'odeurs allant de la poire à la tarte à l'abricot en passant par le croûton et l'amande.

La bouche offre une ampleur unique qui noie les papilles sous un flot de fruits pochés et d'épices toastés.

Mythique. 100/100

MONTRACHET 1945 Roland Thévenin

En phase de mort clinique malheureusement... NN

CHÂTEAU GRUAUD LAROSE 1966

Le nez est la définition du grand Bordeaux ; Un classique indémodable : Poivron, cèdre, fumée, mûre et cuir.

La bouche offre une belle salinité, mais l'ampleur n'est pas au rendez-vous, tandis que l'acidité mange un  peu la finale. Grand écart entre le nez et la bouche donc... 89/100

ECHEZEAUX 1959 DRC

Il faut une petite demi-heure pour que le nez livre tous ses secrets. Mais les dégustateurs patients sont largement récompensés. Le bouquet sort comme les petits coups de pinceaux d'un maître pointilliste : Rose, framboise, mûre, miel et pétrole.

 La bouche peut paraître un peu fluette, délivrant un voile de petit fruits rouges acidulés, mais après un court temps mort en milieu de bouche, le vin rebondit, offrant une immense finale de baies et de groseilles piquantes. J'aurais bien bu la bouteille tout seul, car osons le dire, certains amateurs n'ont pas accrochés du tout, le trouvant presque indigne de son rang. La table se divise donc en deux camps, et pour une fois , je me pose en défenseur du domaine...

Mes commentaires et notes sont le reflet de ce que j'ai perçu à l'aveugle. 95/100

LA TÂCHE 1989

Cette fois, il n'y a qu'une seul et unique camp. Même si après deux bonnes heures d'aération, le nez prend du coffre et arrive presque à nous donner du plaisir, la bouche est une catastrophe sans nom. Le cassis et la roche laisse une trace de quelques secondes sur la langue, retenant à peine la colère qui monte en moi.

La finale est inexistante. Un vin dur, dans le même esprit que Tâche 1993. Quelle honte ! Le prince de Conti doit se retourner dans sa tombe.

78/100

CHÂTEAU HAUT BRION 1990

Nez magique de cendre, de zan, de mûres et de bois précieux. Bouche surpuissante, mais parfaitement équilibrée. Feu de bois, goudron, baies confiturées... Il est à la hauteur du 1989... 97+/100

CHÂTEAU CHEVAL BLANC 1982

Nez pur et sublime de pain d'épices, de framboises, et d'anis étoilée. La bouche offre cette salinité unique que seul Cheval sait donner. Une vraie gourmandise de caramel salé et petits fruits rouges. Aucune bouteille ne se ressemble, et celle-ci est un poil plus faible que celle bue l'an dernier. Je me permets encore de souligner l'instabilité de ce Château qui va du somptueux au décevant pour le même millésime et ce, quelque soit les décennies. Méfiance donc...

97/100

CHÂTEAU PETRUS 1988

Il lui faut deux heures de carafe. En tout point identique à celle bue la semaine précédente. 95+/100

CHÂTEAU PETRUS 1961 (Négoce)

Disons le tout net, on est à des années lumières du même vin en mise château, mais c'est un beau flacon quand même, qui joue plutôt dans le registre de la finesse, déclinant à merveille la fourrure, le chocolat et les petits fruits rouges. Merci les amis pour ce cadeau incroyable ! 91/100

CHÂTEAU L'ARROSEE 1961

C'est dur, mais c'est aussi ça le vin. Petrus prend une claque. Le nez est une essence de cassis et de framboises, avec une touche de sous-bois qui lui va à ravir.

La bouche est un flot de fruits gorgés de soleil, où le chocolat fait à nouveau entendre sa voix ! Grande classe. Seule une pointe acidulée lui fait manquer le fameux 98/100, que je lui avais décerné lors de ma précédente expérience.

95/100

CHÂTEAU RIEUSSEC 1945

Ironie du sort, encore un vin bu la semaine précédente.... Cette fois il est plus sombre, et surtout beaucoup plus grossier. La bougie domine le nez, tandis que la bouche se réveille enfin sur le biscuit, le caramel brun et les agrumes mordants. Il perd 5 points...

94/100

CRISTAL ROEDERER 1988

Nez fin, mais parfumé de Batna, et de fruits secs. Bouche épicée et explosive, d'une jeunesse confondante.

A revoir dans 20 ans !

95+/100

HERMITAGE Blanc 2002 Chave

Nez très marqué par les vapeurs d'alcool, et donc assez grossier. La bouche ressemble plus à une gnole qu'un vin. Fatigant à boire. Où sont passés les vins complexes et équilibrés que faisait le domaine dans les années 60 et jusqu'à la fin des années des années 90 ?

85+/100

PENFOLD'S GRANGE 1995

Il offre un nez puissant de confiture de mûre en cuisson, de groseille et de viande en sauce.

La bouche est très alcooleuse, mais le fruité est suffisant pour le rendre relativement digeste.

Très beau vin. 93/100

QUINTESSENCE DU PETIT MANSENG 1990 ( Cauhapé )

Ce cru est l'une de mes plus grosse déception liquoreuse de ces dernières années. Mais l'idéal est de toujours boire un vin au moins 2 fois, avant d'avoir un jugement péremptoire ; La preuve ...

Le nez somptueux rassemble un bouquet entêtant de litchi, de toast et de truffe blanche.

La bouche très sucrée, puissante est malheureusement assez déséquilibrée. Cependant le volume est impressionnant, et malgré le manque de complexité, on prend du plaisir. 93/100

Quelle série de dingue, n'est ce pas ? Bravo la Dordogne !

CHARLES HEIDSIECK La Royale 1969

Le nez subtil d'amande, de fumée, de tourbe et de pomme réglissée est superbe. Mais je trouve que la bouche n'est pas vraiment à la hauteur du nez ; En effet la salinité et le cordon fin ne suffisent pas à compenser le manque de complexité. Une preuve de plus que cette cuvée prestige est largement moins bonne que le brut millésimé.

91/100

BATARD MONTRACHET 1915 Chanson P&F

Quelle rareté incroyable. La couleur est sombre presque cognac, mais le niveau du vin est parfait. Le nez est un beau festival d'orgeat, de caramel brun, de réglisse et de beurre  fondu noisette.

La bouche est tertiaire, certes, mais les arômes de noix, de fourrure, de pruneau et de miel sont enthousiasmants, tandis que une touche de citronnelle donne du peps à l'ensemble.

97/100

HERMITAGE CHANTE ALOUETTE 1955 Chapoutier

Comme lors de ma première expérience, ce vin offre toujours un nez gigantesque de pain grillé, de tapenade, de truffe et d'abricot sec. La bouche est tellement ample qu'elle en paraît presque sucrée. Un vin totalement fou qui enrobe la langue à merveille. Un mythe absolu.

100/100

CHÂTEAU ISSAN 1921

Le nez est une liqueur de fruit, presque un smoothies de framboises, de cassis et de mûre. La petite touche herbacée lui donne un esprit Bordelais très classe.

La bouche est un festival de pulpe de fruits noirs allié à la nervosité de la groseille. Une fois encore cette inimitable note réglissée fait merveille. Immense vin, 1921 à en mourir...

99/100

CHÂTEAU LEOVILLE BARTON 1949

Nez sanguin qui évolue vite sur le civet, le zan , la fourrure et les baies. La bouche est encore très jeune et puissante avec un peu plus de tabac qu'au nez. Quel monument.  Dans le peloton de tête des 1949 !

98/100

CHÂTEAU RAYNE VIGNEAU Crème de Tête 1921

Quelle rareté !!! Je ne savais même pas que ce vin existait. Le nez est un délire de crème aux marrons, de pralin, d'infusion des marmottes, de vanille bourbon et chartreuse verte.

La bouche est d'une originalité diabolique de menthe, d'absinthe, d'épices délicates , d'abricots secs et d'agrumes confits.

Extraordinaire !!!

100/100

Si les fêtes sont aussi extraordinaires que cet incroyable week-end, on risque de s'en souvenir encore dans 30 ans ! :)