Chevalier Montrachet 1996 Niellon, Vin de paille Chave... Même en vacances, je n'arrête jamais

Et voila, même en vacances on continue de déguster... Surtout que l'on se trouve proche de Marseille, fief de Libe, mon compagnon de route pour déguster les plus grands vins de la planète... Je vous en avais parlé la semaine dernière et maintenant c'est fait... Le Louis XV est désormais une expérience qui n'est plus dans les projets mais qui fait parti du passé : Le temps passe inexorablement.

Commençons par un vin rare trouvé par hasard dans la cave de Carrefour La Ciotat... Je cherchais une bonne bouteille à ouvrir pour inviter Libe dans notre appartement de vacances, hé bien voila qui devrait lui plaire !

MONBOUSQUET Blanc 2004

Un vin très rare, moins de 400 caisses pour le monde entier, alors que son producteur Gerard Perse est un des vignerons les plus célèbres actuellement.... Cela me prouve donc qu'on peut encore trouver des choses intéressantes en grandes surfaces !!!!

Ce blanc nécessite une longue aération car il est encore très perlant... Aïe pas de carafe dans l'appartement... Pas de panique, je le transvase dans un pot, l'aère, puis le reverse dans la bouteille et ce 2 fois de suite... Cela lui fait du bien et il va continuer de s'oxygéner dans la bouteille maintenant... Le nez expressif rappelle la noisette, la poire pochée et le fût vanillé. En bouche, l'ampleur est énorme tandis que la texture est celle d'un liquoreux mais sans le sucre, fort heureusement... Les épices, le zan et les fruits très macérés noient les papilles de longues secondes ! Malheureusement, je trouve ce vin trop lourd, trop alcooleux... Certes il est très impressionnant, mais comme certains vins de garage en rouge, on peine à finir la bouteille... D'ailleurs, on ne la finit même pas... C'est mauvais signe tout de même ! C'est sur que le temps ne joue pas en sa faveur : Il fait horriblement chaud et le vin se réchauffe vite. Mais bon je mets en garde ceux qui souhaitent à tout prix goûter l'un des seuls blanc de la rive droite : Bon mais pas inoubliable... peut être au long vieillissement ? 90+/100

L'ARGILE 2007 DOMAINE DE LA RECTORIE

Nez enthousiasmant de zan, de fenouil et de citrons. En bouche, c'est une vraie décoction de bâton de réglisse, d'anis étoilé, et d'agrumes avec une belle minéralité en finale... Bien fait, et 2007 s'annonce pas si mal finalement ! 90/100. A noter, un restaurant très sympa sur Marseille, 29 place aux huiles, le 29... Cuisine soignée avec un réel effort de présentation, sur un menu à moins de 20 euros... Ce restaurant est également bar à vin.

Bon, en route pour le Louis XV à présent...

Le cadre est comme on l'imagine, baroque et rococo à souhait. Mais c'est beau et le personnel à l'aise contribue à rendre le lieu d'emblée accueillant....

Comme toujours, pas d'apéro mais la carte des vins, vite !!!!!! Nous avons même droit à une carte des vins chacun... D'emblée je suis déçu car je vois que les prix ne sont pas étudiés pour les passionnés mais plutôt pour une clientèle très riche qui n' a plus besoin de regarder le nombre de 0..... Et en plus je ne suis pas fan, mais alors pas du tout, de ce qui semble être une nouvelle mode en haute gastronomie : Les vins rares ne sont plus à vendre mais juste là à titre de collection... C'est tout ce que je déteste dans le vin !!!!!!! Ce breuvage est fait pour être bu et non pour etre regardé dans une vitrine. De plus, on rencontre de plus en plus de gens qui collectionnent le vin, font monter le prix de façon délirante et ne boivent... Rien, privant ainsi les vrais passionnés... Je peux éventuellement comprendre que l'on garde comme la Tour d'Argent quelques précieux flacons remontant avant 1850 (et achetés à l'époque !) et qui ne possèdent pas le prestige ou la qualité pour être encore buvable ; mais là , les Krug 1928, 1961 ou encore Petrus 1945 sont des vins qui bien conservés sont encore en pleine forme ! Alors pitié, ne les laissez pas mourir Monsieur Ducasse !

Donc, malgré les prix inaccessibles (Meursault Genevrières 1964 Leroy à 2800 euros !!!), je ne panique pas car chaque carte à toujours une faille !!!! Il faut juste beaucoup de connaissances et le budget pour la trouver... Après une longue lecture attentive, je regarde Libe avec le sourire. Je crois que j'ai trouvé : un Chevalier Montrachet 1996 de Niellon... Je n'ai jamais pu me procurer un vin de chez Niellon, surtout sur ce millésime mythique, et je suis persuadé que pour 450 euros c'est une bonne affaire (on vérifiera par la suite pour constater que la cote Idealwine est effectivement supérieure et que le prix pratiqué sur Wine Searcher, par les quelques cavistes qui en possèdent, est presque au double... Il y a toujours une faille) !!!

CHEVALIER MONTRACHET 1996 Niellon

Le sommelier nous fait goûter. Je demande à carafer le vin, il est fermé. Après un quart d'heure, on nage dans le très grand !

Le nez, très classe et distingué comme un dandy timide, offre des arômes de pain toasté, de noisette finement grillée, de beurre caramel et de pomme blette façon Ramonet. Pas explosif, mais très complexe ! En bouche, l'attaque est sublime, huileuse, mais surtout très précise sur la paille sèche, le zeste de citron et l'abricot pour Libe... On se regarde immédiatement car le milieu de bouche crépite sur de l'acidulé... Ca nous rappelle étrangement un certain Corton Charlemagne 96 de Coche Dury (le plus grand blanc jeune jamais bu 100/100). La trame minérale est fidèle au terroir tandis que la finale nous évoque la granny smith et le zeste d'orange. Ce n'est pas tout à fait au niveau du fameux Corton Charlemagne mais c'est sublime... Une vignification soignée et méticuleuse, sorte de chaînon manquant entre Ramonet et Leflaive... 97/100

Deux fous , ça n'a jamais fait bon ménage ! On ne résiste pas à la tentation de boire ce vin très rare pour le dessert ; c'est l'autre faille de la carte des vins.

HERMITAGE VIN DE PAILLE 1989 Chave (1/2 bouteille)

Le nez jaillit littéralement du verre... Il mérite un 100 pour un tel nez ! La truffe explose, puis la terre humide et pour Libe la menthe fraiche et les agrumes confits : "Un vrai vin pâte de fruits". En bouche, l'attaque est très ample, puissante... Libe s'attendait à plus colossal au vu de ce que promettait le nez, mais nous divergeons sur ce point : Pour moi c'est monstrueux mais la sucrosité est un miracle d'équilibre ! Le miel, le coing, le citron et surtout les épices rares d'un tajin et d'une pâtisserie orientale... C'est immense et quelle rareté pour 250 euros ! introuvable nul part sur Internet ! 97+/100

Au niveau de la cuisine, on est bien en 3 étoiles avec des produits parfaitement sélectionnés... Les fraises des bois en dessert m'ont presque mis les larmes aux yeux... L'esprit est très français, mediterranéen. Bref une cuisine de rêve qui revient aux origines avec juste une touche de modernité... J'adore ! Un des très grands que j'ai fait ! Service impeccable, chocolats et café offerts....

Et voilà, la fin d'été risque d'etre plus calme. Quoique !