Meursault Charmes 1959, Vogüe 1966, Gruaud 1953 ; L'année 2011 commence en fanfare !

L'année 2010 s'est un peu terminée en eau de boudin, mais celle-ci commence comme une mâtinée ensoleillée, pleine de promesses ! Quelques fois, les meilleurs moments sont organisés sur le pouce, à l'improviste !

C'est ainsi que Samedi soir, après deux ou trois sms, nous décidons de faire une dégustation où chacun amène un plat. Le but est de faire simple pour laisser toute la place aux vins.

VEUVE CLICQUOT PONSARDIN Carte d'or 1973

Le nez d'anis, de miel, et d'épices pour pâtisserie est très engageant ! La bouche est à pleine maturité : Inutile d'attendre plus pour le boire, il est au top ! L'ampleur me rappelle un 1964 ; A l'aveugle cette richesse presque sucrée m'évoque Lanson ou Veuve Clicquot. Le gaz est fin, mais intense. Des arômes gourmands de citrons confits, de kouglof et de réglisse mettent les papilles en appétit pour la suite. 93/100

MEURSAULT CHARMES 1959 Gauffroy Labouriaux

La couleur donne le ton. Vous pourrez le constater sur la photo, on dirait un vin des années 90 ! Le nez d'une pureté inouïe offre des parfums qu'aucun vin jeune ne pourrait donner ; On capte tour à tour des effluves de silex, de fumée, de poire pochée, de truffe blanche et d'anis.

L'attaque en bouche dévoile un densité digne d'un grand Hermitage de Chave avec son lot d'arômes violents : Beurre fondu, toast et fruits jaunes très macérés.

Rapidement le deuxième acte se révèle beaucoup plus fin et frais surtout. Le foin, la craie et les petits minéraux le rendent léger comme une plume, et enfin cette finale dantesque de feuille de menthe froissée laisse une empreinte sur la langue de plus d'une minute. Le plus beau Meursault de tous les temps, qui balaie même sur son passage tous les grands vins de Lafon ou Coche Dury... 99/100

BONNES MARES 1966 Comte de Vogüe

Le nez ne fait pas dans la dentelle : On reconnaît tout d'abord la fourrure, le sang et la chair de saucisse ; Après aération, il s'affine sur des parfums envoutants de lys et de roses... Tout le monde est sous le charme.

La bouche impeccable étale de superbes notes de petits fruits rouges, de tabac et de violette. On a toute la fraîcheur d'un DRC sans toutefois la même salinité. Un grand Bonnes Mares ! 97/100

CHÂTEAU GRUAUD LAROSE 1953

La bouteille est parfaite, bas goulot. Le nez me surprend car habituellement 1953 est un millésime dont le bouquet est toujours l'atout majeur. Ici, c'est l'austérité et la retenue qui domine l'ensemble. On est plus dans le style militaire du Bordelais. On reconnaît le gras de charcuterie, la mûre et le cèdre. En revanche, la bouche est une gourmandise distillant de merveilleux parfums d'airelles, de framboises, de cuir et de chêne neuf. La finale est stricte mais très pure. Je pense que ce vin peut encore gagner en étoffe et se civiliser sur une dizaine d'années ! 93+/100

CHÂTEAU LE GAY 1949 ( Négoce Français )

Ce château est très rare et très réputé aussi, surtout pour la décennie des années 40. Le niveau est haute épaule. Le nez est une pure folie qui nous fait passer d'un repas de chasse (faisan, canard, fourrure ) à un dessert de grand pâtissier (caramel, chocolat, café, fruits noirs ). Il pourrait presque prétendre à la note parfaite. En revanche, la bouche n'arrive pas à reproduire un tel exploit. Pendant vingt minutes on est comblé par cette attaque iodée de grand vin blanc, puis ces notes de mûres et de morilles. La finale est un peu trop acidulée, alors on se rabat encore et encore sur ce nez somptueux ! 93/100

RIESLING NIEDERHAÜSER HERMANNSHÖHLE AUSLESE 2006 Dönnhoff

Les vins de ce producteur sont un bonheur pour terminer un repas ! Le nez frais d'iode, de pamplemousse et d'herbes humides introduit une bouche cristalline et rafraîchissante, elle aussi, qui s'étire longuement sur le pamplemousse rose. Je n'irais pas jusqu'à m'enthousiasmer autant que le Wine Advocate, mais je reconnais la grande qualité de ce liquoreux. 93+/100