Petrus 1976, Corton Clos de la Vigne aux Saint 1959... Repas improvisé qui vaut tout l'or du monde !

L'ami Mespou s'est forgé une solide réputation de collectionneur de Petrus. On lui doit quelques belles émotions avec ce cru mythique. Ce soir là, à peine descendu de voiture après 500 bornes, il surprend tout le monde et ne dément pas la légende.

CHÂTEAU PETRUS 1976

C'est pourtant mon année de naissance, mais je n'ai jamais osé me lancer sur l'achat de ce vin car j'étais persuadé qu'il ne serait jamais à la hauteur de son prix. Et pourtant... De magnifiques senteurs de cèdre, d'eucalyptus, de tabac, puis de truffe et d'herbes sèches s'échappent du verre. Après quelques minutes, il devient même presque floral. La bouche, crémeuse à souhait gomme totalement les défauts de l'année : Ici, il n'est pas question de dureté ni de sécheresse. On ne perçoit que la mûre, les fraises macérées, une touche de sous-bois et comme toujours chez Petrus, une puissante pointe d'anis nous régale jusqu'au final. Beaucoup de dégustateurs professionnels, dont Parker évidemment, chantent les louanges de Lafite-Rotschild et d'Ausone pour ce millésime ; mais je crois qu'ils commettent une grosse erreur en oubliant Petrus. Il est largement au niveau de ces deux vins, et peut-être même supérieur. N'oublions pas que ce vin déroutait totalement à l'aveugle. 95/100

CHÂTEAU MALARTIC LAGRAVIERE 1916

Je savais que Mespou possédait ce vin puisqu'il l'avait acheté sur mes conseils. Je ne pensais par contre pas qu'il oserait faire subir à ce vieillard un tel choc : La voiture, et l'absence d'ouverture préalable à sa dégustation.

Le nez est somptueux sur le caramel brun, la morille et la noix de coco avec une touche de framboise. A l'aveugle, je le reconnais, influencé sans doute par le fait de savoir qu'il l'a en cave. La bouche est très pure ; on perçoit le cèdre, le graphite, la framboise juteuse et autres petits fruits rouges. Un peu dans le goût du Haut-Brion 1945, mais sans les mêmes tanins monstrueux. Comme vous avez pu le découvrir dans ma grande dégustation de début 2008, ce vin m'avait déjà passionné bien qu'il soit éphémère. Cette fois, je le trouve encore plus complexe mais surtout beaucoup plus solide puisqu'après une demi-heure, il est toujours impeccable. Je demande donc à voir le bouchon, et constate avec surprise qu'il est d'origine ! Cette bouteille n'a donc jamais été reconditionnée comme l'était la mienne. Et je comprends donc à présent un peu mieux, les dégustateurs tâtillons à propos de cette méthode. Deux points de plus cette fois-ci. 97/100

Mespou a placé la barre très haute, et comme je le répète souvent, nous avons la main et je ne souhaite bien sûr pas casser ce cercle vertueux. Je décide donc de partir sur un pinot que j'avais chambré intuitivement quelques heures avant.

CORTON CLOS DE LA VIGNE AU SAINT 1959 Louis Latour

Le nez brutal jaillit du verre sur le croûton de pain digne d'un grand chardonnay, ainsi que la framboise et la myrtille très macérées. L'ouverture en bouche est comme un petit-lait : La groseille à maquereau puis une liqueur douce de mûre. Pas un brin de sucre résiduel et une acidité pure d'écorce d'orange qui équilibre l'ensemble. Un très grand Côte-de-Beaune et pour soixante euros, à acheter d'urgence ! 94/100

MONTBAZILLAC 1976 Xxxxxxxx xxxxx

Il est très bien préservé mais les arômes sont grossiers et ne m'intéressent pas vraiment. 86/100