Hermitage La Chapelle 1995-1959

Nous partons en Suisse avec Libe pour une dégustation incroyable d'Hermitage La Chapelle. Notre contribution pour rendre cet évènement inoubliable est un 1959. Il devient très difficile actuellement de trouver des vins du domaine aussi vieux. Les prix sont malheureusement devenus totalement stratosphériques et intouchables pour un amateur lambda.

C'est en chemin que nous décidons d'ouvrir notre rare flacon , afin qu'il ait suffisamment le temps de monter en puissance et de s'aérer. Le bouchon est à peine soulevé que je sens des effluves magnifiques de fruits et de fleurs envahir l'habitacle. Nous sommes rassurés : Notre vin est un colosse !!!

Arrivés sur place nous retrouvons avec bonheur Dom et Seb. L'organisation est parfaite, comme toujours ! Alors feux ...

A noter que chaque vin a subit un "double carafage" : Le vin est passé en carafe, puis remis dans la bouteille quelques heures avant la dégustation.

HERMITAGE La Chapelle 1995

Nez somptueux et déjà précis de réglisse, bois précieux et truffe. Bouche dans le même registre avec une minéralité affirmée qui lui donne une sacrée race. Il est moins réputé que d'autres et pourtant il m'épate...

94+/100

HERMITAGE La Chapelle 1991

Nez plus timide mais plus marqué par le fruit ( framboises ), les épices et le lard. Bouche plus confortable, moins tendue. Le moelleux et la matière sont impressionnants. Gros potentiel...

95+/100

HERMITAGE La Chapelle 1990

Le mythe des temps modernes ! Bouchonnés. Quelle poisse...

NN

HERMITAGE La Chapelle 1989

Nez très épicé : Clou de girofle, genièvre, mais aussi fourrure, et fruits noirs très mûrs. Par la suite on perçoit aussi du cacao, du bois précieux et du jambon.

Bouche grasse, très puissante, marquée par le cuir de Russie et les baies. Un monstre en préparation.

96+/100

HERMITAGE La Chapelle 1988

Le nez est de loin le plus "jaillissant" ! Quelle perfection...  La torréfaction semble avoir été touchée par la main d'un maître. On perçoit de la rose, de la fumée, des fruits rouges et du sous-bois en nuance. Je ne me souvenais pas que cette année avait atteint un tel niveau. 

Le fruité en bouche est presque crémeux, mais la trame est tellement limpide que ce vin alterne sans cesse entre puissance et finesse. Une limpidité unique qui permet de lire le terroir quelque soit l'expérience du dégustateur. Ca c'est de la magie !

Il semblerait que l'austérité des débuts se soit totalement transformée ... Immense !

97+/100

HERMITAGE La Chapelle 1985

Encore un nez de folie ! Toast, âtre, café grillé, truffe, bacon et pivoine. La bouche est d'une richesse stupéfiante ! Une vraie confiture de mûres et de framboises qui possède un poil de fraîcheur en moins que l'unique 1988. Mais c'est le plus moelleux de la série. Le futur 1959 ?

97/100

HERMITAGE La Chapelle 1983

Le Janus du domaine. Sur mes quatre expériences, il fut une fois superbe, une fois très décevant, et enfin deux fois bon sans être inoubliable. Dur de se faire une opinion tranchée.

Beau nez de fumée et de fruits et bouche  un peu stricte avec un boisé serré. Tanin un peu chaotique... Attention beau vin tout de même. Je mets juste un peu l'accent sur ses faiblesses.

90/100

HERMITAGE LA Chapelle 1978

Le mythe intermédiaire !:)

Nez bien plus timide que toute la série précédente. Anis, pruneaux et caramel. La bouche offre une acidité tranchante. Le fruit est mangé par ce problème. Pour moi cette bouteille est abîmée et ne vaut pas la peine d'être notée ( aux environs de 78/100 )

NN

Soudain apparaît comme par magie un Thalabert 1978. C'est la 2e fois que le bois, et il est toujours aussi génial

CROZES HERMITAGE Thalabert 1978

Nez superbe de civet, de braise, de mûre et de baies. Bouche encore en pleine forme ! Il transcende son appellation ! Coco, fumée, mûre.... Un festival.

95/100

HERMITAGE La Chapelle 1964

Nez complètement gorgé de soleil ! Les narines sont envahies par de puissantes effluves de fraises, de groseilles, puis d'herbes grillées et de lard fumé.

La bouche offre une charge de fruits inoubliable. Un clone de Pomerol 1947 ou de Pinot de 1962 ! On a l'impression de boire une pâtisserie liquide avec de beaux amers et une acidité parfaite d'orange sanguine. Pour moi supérieur au 78 bien conservé :), ainsi qu'au 66 et 69. Quel grand Rhône !

99/100

HERMITAGE La Chapelle 1962

Nez assez tertiaire qui s'affine un peu à l'air. Belle attaque de fruits macérés, mais la finale se dissipe un peu sur les champignons.

88/100

HERMITAGE La Chapelle 1961

Le mythe originel ! En Gros le plus grand vin de tous les temps, considéré comme tel par la plupart des critiques du monde entier. A ranger aux côtés de Conti 1945, Mouton 1945, Margaux 1900 et Petrus 1947.

Pour avoir une idée, je suis obligé de parler prix aussi. Il commence doucement à frôler les 10 000 euros le flacon !

 Nez un peu troublant par rapport aux précédents : On lorgne plutôt du côté de Bordeaux.

On perçoit l'anis, le cèdre, et le quatre épices.

La bouche tranche aussi nettement avec le reste. Au départ le vin me semble très puissant, avec un tanin fougueux, mais tous mes sens se mettent en alerte au bout de quelques minutes. Déjà, je n'arrive pas à m'emballer, malgré l'influence de l'étiquette et surtout le vin décline à une vitesse impressionnante. Je suis dépité. On sait que plus jamais, certainement, on aura la chance de regoûter une telle rareté, donc c'est la consternation.

Certains parlent à voix basses : Un faux ? Problème de bouteille ? Peu importe après tout... Il faut juste retenir que ce vin est vieux, bon pendant 20 minutes, mais on est loin d'un mythe...

Le directeur du domaine me mine encore plus le moral en m'avouant en privé : " La Chapelle 1961, ça n'est pas ça ! On est même à des années lumières du monstre :)"

91/100

A noter qu'aux dernières nouvelles, la bouteille a été auscultée à froid par le domaine et jugée fausse....

HERMITAGE La Chapelle 1959

Ouf on repart dans la droite lignée du 1964. Nez monumental et explosif de braise, d'âtre, de charbon, de croûton, de bouillon et surtout de rose et de fruits rouges très mûrs.

La bouche est surpuissante, et plus sanguine que le 1964. Moins moelleuse peut être, mais plus précise. Après c'est une affaire de goût. La sucrosité est délicate et jamais envahissante, comme certains très grands Pinots des années 40. Quelle leçon de terroir et de longévité. Reste à savoir si les vins des années 80 et 90 atteindront un jour un tel niveau de perfection...

99/100

Une immense dégustation , malheureusement entachée par ce triste 1961.... Ne pas oublier non plus que finalement les 3 légendes ont été aux abonnés absents avec un 90 bouchonné et un 78 minable. Je prie pour avoir une deuxième chance un de ces jours....