La Mouline 1969, Krug 1966, Margaux 1990... Bilan du premier semestre 2008

Bon, pour tenir jusqu'au mois de septembre et pour bien terminer vos vacances, je vous livre mes commentaires concernant quelques-uns des meilleurs vins dégustés entre fin décembre 2007 et le mois de juillet 2008.

KRUG 1979

Le nez très puissant de citron, de mousseron, de mangue et de chêne ancien est très plaisant. En nuance on peut saisir des effluves de vin élevé sous voile. La bouche ample possède un cordon parfait de finesse avec des arômes de noix, de volvic citron, et de zeste d'orange. Le milieu de bouche est très salin avec une acidité piquante, tandis que la finale est toute de minéralité... Impeccable mais il existe plus grand sur ce millésime. 96/100

PULIGNY MONTRACHET TRUFFIERES 1985 Sauzet

Le nez un peu timide au départ comme beaucoup de Puligny de cette année. Il délivre des parfums de fougère, de beurre et d'agrumes. La bouche est assez déroutante tant elle est puissante et presque asséchante en attaque ; mais elle est fort heureusement très parfumée avec un couple acide-amer quasi parfait. Quelle jeunesse... A ne pas toucher avant 10 ans. 94+/100

A noter que le même vin sur 1989 est le plus grand Puligny 1er cru de ma vie avec 98/100...

MEURSAULT GENEVIERES Hospices de beaune LEROY 1964

Une légende du top 100 Bettane que j'attendais de gouter depuis longtemps... Merci Libe !!!

Le nez très développé s'ouvre comme un ballet sur la truffe, la mousse des bois, le nougat, la guimauve et le citron confit... Somptueux ! En bouche, c'est salin. Une beauté d'amertume noble avec le citron et l'écorce d'orange, mais aussi le maïs et les herbes aromatiques... Mon dieu, quelle jeunesse ! 97/100

ROMANEE St VIVANT 1979 DRC

Le nez incroyable explose sur la fourrure, la poudre à maquillage, la menthe et la tapenade... Quelques accents de syrah me direz vous ! Mais qu'on se rassure, la bouche est bien du pinot, avec du noyau de cerise, de la griotte et une trame minérale à tomber... Un peu plus de longueur et on frôlait 6 étoiles... 96/100

VOUVRAY LE MONT 1ere TRIE 1959 (Huet)

Encore un top 100 Bettane... Libe, tu exagères ! Le nez est une vraie confiture de coing, d'orange avec de superbes parfums de craie... La terre s'exprime !! En bouche, c'est très classieux avec une sucrosité puissante  mais toujours délicate (souvent la cuvée moelleuse normale, déçoit beaucoup par manque de sucrosité.) Belle palette aromatique de réglisse, de miel, de litchi, de sirop d'érable, et d'agrumes épicés... Il me manque juste un peu de volume sur la seconde partie et la finale... 96/100

MORGON 1989 M. Lapierre

Une belle rareté ! Le nez, très vin nature, évoque la griotte, la cerise acidulée et la rose... C'est enivrant ! La bouche très gourmande est toute en finesse sur la groseille piquante et les épices délicates... Revenez d'urgence au Beaujolais ! 93/100

J'en profite pour rappeler qu'un Moulin à Vent de Janin 1964 à atteint 95/100, puis un Château des Jacques 1934, 96/100, le même en 1959, 95/100, et enfin le 1947, la note de 99/100 que j'attribue très rarement !

MONTRACHET"Marquis de Laguiche" 1985 Drouhin

Le nez peine à s'ouvrir... Ce Montrachet n'a pas vraiment l'air content de nous voir ! Des arômes de coquillages et d'iode s'échappent, timides, puis c'est le côté tellurique, presque liégeux qui prend la relève et, enfin, aprés une très longue aération, s'annoncent enfin le pain sec et le café. En bouche, c'est plus facile à saisir : la paille, le citron confit ainsi qu'une minéralité décoiffante ! C'est encore un bébé ! 94+/100

CHATEAU PAVIE 2001

Le nez jaillit du verre sur les fruits noirs macérés, les épices, la crème de mûre et la noisette... La bouche est colossale avec un chêne luxueux, de la noix de coco, de la liqueur mûre-cassis et du cacao et café crémeux en finale... Certes c'est massif, difficile à boire, mais pas surpuissant comme le laissent imaginer certains détracteurs... Je fais parti des rares chanceux à avoir pu goûter un Pavie 1928 (noté 99/100) parfaitement conservé, qui est à ce jour le vieux vin le plus brutal que j'ai jamais dégusté... Une liqueur de café chocolat et fruits noirs. J'ai compris ce jour là que M. Perse avait peut-être réussi à cerner l'essence même du terroir de Pavie...Un géant à qui il faut plus de 50 ans pour devenir presque buvable... Rendez-vous donc dans 50 ans pour constater ce que certains ont déjà compris... Perse a raison ! 94+/100

COTE RÔTIE "Belle Helène" 2001 Ogier

Le nez est superbe de finesse et de complexité avec des parfums de cendre, de fruits noirs compotés, puis après aération, d'une pointe d'abricot et de fruits exotiques. La bouche est un beau ruban qui se déroule sur la groseille, la mûre et le noyau. Dans l'ensemble, le nez est supérieur à la bouche... 94/100

KRUG 1966

Magnifique expression de pain grillé, de fruits blancs, de bergamote, d'épices et de guimauve avec une touche de mangue... Quelle complexité, bon sang ! En bouche, toujours la finesse légendaire de Krug avec ses bulles en dentelle ! La craie écrasée, la pêche, le caramel brun, le citron confit, et le pétrole. La salive coule à flots ! Et quelle finale... 40 secondes sans problème ! Hourra ! Le plus grand Krug, bien supérieur au pourtant sublime 1961 ! 97/100

MEURSAULT"Charmes" 1976 Leroy

Il dévoile des arômes précis et puissants de pain grillé, de croûtons, de noisettes, d'humus, d'agrumes et une touche de truffe. La bouche est glycérinée à souhait, rappelant le pétrole, les minéraux et l'écorce d'orange... Conservation impeccable et la preuve, encore une fois, que Meursault détient le terroir le plus apte au long vieillissement ! 95/100

RIESLING SGN 1976 Hugel

Encore un Top 100 Bettane ! Nez ultra classique d'hydrocarbures, de gâteau et d'abricot. La bouche offre une sucrosité légère et très digeste, qui oriente sa gamme sur le citron et l'orange épicée... Manque un peu de puissance et de complexité à mon palais, mais parfaitement maitrisé... Disons qu'après l'autre Top 100 Bettane goûté en restaurant un an auparavant (Gewurztraminer Clos Zisser 1959 Klipfel, noté 100/100), celui-ci fait un peu pâle figure ! 93/100

BEAUNE MARCONNETS 1959 Bouchard pere et fils

Direction le Château de Gilly pour aller découvrir ce qui fut l'une des plus belles cartes de vins de Bourgogne... Malheureusement un peu pillée depuis. Tout est assez cher et les vieux vins ne sont plus là. Mais comme d'habitude il y a une faille, pourvu que l'on ait le budget disponible...

Le nez hyper expressif, sublime, s'ouvre sur le café grillé, la vanille bourbon, la tourbe, puis c'est le tour des fleurs, du caramel au lait et du pain toasté... Ouah !!! La bouche, chaleureuse, pleine, nous régale de moka, de chocolat noir, de noyau et de chair de burlat. La finale délivre de subtiles épices... C'est vraiment très grand et encore jeune ! L'appellation Beaune semble largement au dessus des Corton et autres Pommard, enfin, à mon palais... 97/100

CHATEAU PRADEAUX 1975

Une belle rareté qui m'avait un peu déçu la première fois, mais aujourd'hui la chance est là !

Le nez accompli mêle la fumée, le bois vanillé et la fourrure, à l'anis, la figue et la mûre... Impeccable, comme un vrai grand Bordeaux ! La bouche offre un très beau grain de tanin encore rapeux ainsi qu'un boisé luxueux, du zan et de la cerise cuite. Je suis ravi ! 93/100

TOKAY PINOT GRIS "Rangen Clos St Urbain" VT 1983 Zind Humbrecht

Difficile à trouver de nos jours, ce VT est une décoction de citron confit, de fruits exotiques et de minéraux. Habituellement, je n'aime pas les vins typés demi doux ou encore moins les vins secs (surtout Riesling) avec du sucre résiduel... Celui-ci balance constamment entre le sec et le sucré, mais je ne sais pas pourquoi, j'aime ! Sans doute car le cachet est exceptionnel et l'ampleur impressionnante, avec une belle reprise des arômes perçus au nez... 96/100

CHATEAU ROL VALENTIN 2005

Lolive est vraiment le maître des carafes et cela ne surprendra personne de savoir que ce 2005 est arrivé ouvert et prêt pour ce jour... Le nez rappelle le cuir ancien, l'anis et les baies compotées. En bouche, c'est très classieux, élégant, mais également marqué de l'empreinte en puissance du millésime. Un futur sans nuages en perspective ! 94+/100

CHATEAUNEUF DU PAPE REINE DES BOIS 1998

La première fois que j'ai goûté ce vin je l'ai aimé, mais je trouvais que Bob Parker avait completement déliré, comme souvent en Châteauneuf, avec ce vin... 100/100, il ne fallait pas éxagerer ; il en valait à peine 94... Mais à présent je ne suis plus aussi sûr, et il semblerait bien que Bobby ai été visionnaire... Merci aussi à Lolive pour son carafage encore une fois parfait ! Le nez explose sur le saucisson, le zan, et la patisserie épicée. En bouche, l'épaisseur est impressionnante avec des baies confites, des griottes et du poivre. La longueur est magique... Dans 20 ans ça risque de décoiffer ! 97/100

CHATEAU MARGAUX 1990

L'Alsace est une région incroyable où l'on peut faire des affaires inimaginables en restaurant pour le prix et la rareté ... Habituellement les restaurants appliquent une culbute sur leurs vins qui fait que le prix est souvent au moins au double du marché ! Oui, mais lorsqu'il est à la moitié de sa cote ? Hé bien j'appelle ceci la reverse (prononcez "riverse" à l'anglaise) culbute ! Alors un Margaux 1990 à 380 euros sur table, franchement on ne résiste pas longtemps avec Tchitch (mon frère)... Après 1/2 heure de carafe, nous goûtons pour suivre son évolution. Le nez est génial et précis, sur le chêne caramelisé, la truffe, les petits fruits rouges gourmands, avec en nuances comme un bouquet de fleurs... En bouche, l'attaque est comme on le souhaite, très puissante et très Rive Gauche... Le zan, le menthol et la mûre mais la finale est encore un peu timide. Il manque également de complexité ce jour. Pour 380 euros, oui, mais pour 700 sûrement pas... C'est sûr qu'il les vaudra un jour, mais je prefère les mettre dans un 1929 pour le moment (noté 97/100 il y a 2 ans). 95+/100

POUILLY FUISSE VV 1979 Chateau de Fuissé Vincent P&F

C'est le genre de moments que l'on oublie jamais de sa vie... Un vin à 20 euros, que l'on espère très bon, mais voilà, là, c'est un autre niveau ; il peut prétendre à une entrée dans mon Top 15 des vins blancs les plus grands de ma vie !!!

Le nez, je vous assure, est d'une perfection qui mériterait 100... Je sais que c'est difficile à croire mais c'est ainsi ! La truffe blanche jaillit du verre, puis c'est le litchi et les agrumes. Bref, l'impossible mariage de la jeunesse et de la vieillesse... La bouche offre une attaque improbable, très primaire, d'ananas, de citron et d'orangeade. La salive coule à flots... Le milieu de bouche délivre un beau couple acide-amer, tandis que la finale, l'une des plus sublime bue depuis longtemps, me donne une impression de Jayer en blanc ! Le pamplemousse rose qui s'éternise quasi 45 secondes... Wow !!!! 98+/100

CHATEAU PICHON BARON 1990

Je l'attendais avec appréhension car le 1989 est un des plus grands vins jeunes du bordelais de ma vie (99/100)... Celui-ci sera juste très grand ! Le nez est une merveille de menthe, de poivron et de mûre... En bouche, le grain de tanin est épais avec de la réglisse et des fruits noirs ainsi qu'une touche subtile de l'élevage... Il est moins confituré que le 1989 et il lui manque également la magie du grain de tanin ! 96/100

RICHEBOURG 1947 A. Rodet

La première fois avait été une énorme déception. Mais j'ai voulu croire en Clive Coates...

Le nez très fin évoque la groseille, la myrtille et la framboise avec une touche animale, mais aussi du café. C'est une vraie gourmandise ! En bouche, les groseilles piquantes, la griotte confite, avec une acidité tranchante qui fait saliver, lui donnent une allure très féminine, impensable sur ce millésime. Pour une fois, je crois que je le goûte mieux que Libe... 93/100

RIESLING Rangen Clos St Urbain 1994 Zind Humbrecht

Parker goûte bien l'Alsace et il fut un des premiers à vanter ce millésime... J'en ai goûté beaucoup et je dois dire qu'il est effectivement plus grand encore que 1989 et1990... Ici nous sommes chez Troigros, et pour 90 euros c'est bien une "reverse culbute". Le nez est sublime, très pur et gourmand de barbe à papa, de pêche, de rhubarbe et de citron... La bouche est une dentelle de citron-citron vert et de thé... Quelle originalité !!! Et pas une pointe de sucre résiduel... Le milieu très rond débouche sur une finale granitique à souhait... L'un des plus grands Riesling sec jamais bu avec le Clos Windsbul 1994 et les Clos St Hune 1971 et 1983. Et puis quelle magie sur le plat de Troigros... C'est la première fois qu'un plat et un vin se répondent si bien... Je suis ému ! 97+/100

MÂCON MILLY "Clos du Four" 2001 Comtes Lafon

La rencontre de Freddy Vifian chez Tan Dihn à Paris est un des grands moment de ma vie de dégustateur... Un précurseur dans le vin (il était déjà chez Comte Lafon dans les années 1970 alors que personne ne s'intéressait encore à ce vigneron), une encyclopédie vivante, mais aussi une personne très cultivée dans bien d'autres domaines, avec qui il est fort intéressant de parler de Keith Harring par exemple... Bon, c'est vrai que la carte des vins est un peu pillée, et Dieu sait qu'elle a dû être monumentale... Mais après 5 ou 6 heures de discussion avec M. Freddy, peut-être qu'il sera un jour d'accord pour me vendre quelques flacons. En tous les cas, c'était déjà adorable de m'offrir une visite privée de cave ! Et quelle bonheur de tenir dans mes mains Yquem 1945 ou Lafleur 1961!!!

Donc sur ses conseils nous attaquons ce Mâcon : Le nez est subtilement truffé avec des notes d'agrumes et de roches broyées... Quel terroir ! La bouche, elle aussi très proche de son sol d'origine, est axée sur le citron, l'orangeade et les mineraux... Une surprise énorme ! 94+/100

Étant donné que je suis d'origine mâconnaise, M. Vifian profitant également de la présence en salle du grand lexicologue Alain Rey, nous offre en clin d'oeil : un incroyable Mâcon Viré Cuvée Spéciale 1986 d'André Bonhome offrant un nez somptueux de caramel et de beurre fondu ainsi qu'une bouche très jeune de citron vert et de minéraux.. Le parallèle est étonnant. Merci !!! 93/100

DOM RUINART 1973

Pour ceux qui ne le savent pas encore c'est une année incroyable en Champagne et, on le verra plus loin, en Bourgogne blanc... Le nez, évolué mais frais, rappelle la pomme, la noisette et les agrumes. En bouche, c'est un beau festival de guimauve, de caramel brun, de chocolat et de pomme au four... Très grand ! 95/100

CHEVALIER MONTRACHET 1973 Leflaive

Il est très très rare de pouvoir se procurer des flacons de ce domaine mythique dans des millésimes antérieurs à 1978... Il est admis que les vins n'ont jamais été aussi grand que de nos jours, mais il existe tout de même quelques rares priviligiés (maintenant j'en fais partis) à avoir pu goûter des vieux vins de ce domaine et donc à pouvoir comparer...

Le nez est un vrai monstre, incroyable de pain grillé, de fruits jaunes très mûrs, de guimauve et de paille cuite au beurre ! Wow !!! La bouche est toute en puissance sur les agrumes très confits, le safran et autres épices rares, avec juste une touche subtile de minéraux. Et une finale dépassant les 40 secondes... Une des plus grandes surprises de ma vie. Une sorte de 1923, mais en blanc. Hulk !!! 99/100 et entrée méritée dans le Top 15.

MAS DAUMAS GASSAC 1983

Avec ce domaine c'est un peu la loi du tout ou rien...1985 demeure l'un de mes plus grands Languedoc jamais bu (95/100), mais juste une fois, les deux autres étant plutôt quelconques...1982 était très bon, mais pas immense (91/100) et 1989 décevant (89/100). Cette fois c'est grand, mais méfiance tout de même ! Le nez très bordelais est tout de tabac, de vanille et de fruits rouges. Il s'oppose au 1985 qui "pinotait". En bouche, le vin est fondu avec des tanins parfaitement intégrés, très Pauillac, et des arômes de bois luxueux, de fruits noirs compotés et une belle minéralité. OK pour intégrer Guibert dans le cercle des grands vignerons... Inconstants. 94/100

TOKAY PINOT GRIS "Heimbourg" SGN 1989 Zind Humbrecht

Encore un Zind difficile à trouver... Nez de gâteau aux pommes, de pain d'épices, de zan et de coing en gelée. La bouche est un sirop équilibré avec du coing à nouveau, de la pêche et des épices... Vivement dans 30 ans car je voudrais voir si ce type d'Alsace pourra ou non égaler des vignifications à l'ancienne comme Clos Zisser 1959 de Klipfel (noté 100/100 au Buerehiesel à Strasbourg). 96/100

TAITTINGER "Comtes de Champagne" 1961

Merci à Tchitch, car ce flacon vénérable est bien preservé. Il offre un nez de café, de vieille pomme, de coquille et de fruits jaunes à l'eau de vie. En bouche, les bulles sont fines, peu intenses, mais bien là. Massif, avec un fruité poché colossal, ce Champagne possède de surcroît une excellente vivacité qui le classe dans les grands 1961 (à noter que j'ai déjà bu sur ce millésime Piper Florens Louis 92/100, Krug Collection 94+/100, Pol Roger 90/100, Veuve Clicquot 88/100, Blason de France 96/100, et Charles Heidsieck 98/100). 94/100

DEUTZ "William Deutz" 1988 Magnum

Un beau Champagne. Encore très jeune avec des arômes de fût humide, de noisette et d'agrumes... Le cordon très fin laisse imaginer un vin plus vieux, mais l'acidité nous ramène dans le monde réel. C'est encore un bébé ! 93+/100

HERMITAGE Blanc 1989 Chave

Le nez explose sur la cire, le pétrole, la pêche de vigne, l'amande et la fumée... La bouche très sèche s'ouvre sur le noyau, puis l'abricot et le miel épicé... C'est très très long et on a l'impression de goûter le futur 1955 !!! 95/100

CHATEAUNEUF Clos Des Papes 1971

Belle rareté ! Nez fumé, nuancé de fourrure, de viande et de griottes macérées. La bouche est très enrobée, presque moelleuse. On se croirait en pinot : la mûre, le zan et les épices délicates... 94/100

HERMITAGE "La Chapelle" 1969 Jaboulet

Le nez est encore très jeune, presque exotique, associé également à la mûre et au tabac. En bouche, on ressent bien le terroir avec cette superbe mineralité, ces épices subtilement fumées, sans oublier la framboise et la cerise noire... Les tanins sont ceux d'un millésime un peu froid, stricts, mais cela donne un cachet incomparable surtout avec cette finale de prune et d'herbes sèches ! Très supérieur au vin qui le précède : Hermitage 1969 Chapoutier (90/100). 96/100

COTE RÔTIE "La Mouline" 1969 Guigal

Un vin que je ne pensais pas boire un jour dans ma vie... Il en reste si peu dans le monde... Merci mille fois à Denis !!! La bouteille est parfaite.

La robe à elle seule mérite le détour : Encre noire ! On dirait un vin d'une dizaine d'années. Le nez est d'une incroyable perfection et d'une distinction très artistocratique. Le caramel au lait, le chocolat, la truffe, la noix de coco (arôme très pur), le zan et l'eucalyptus. Mon dieu quelle complexité, on n'ose pas goûter ! Et pourtant... La bouche est une sorte de 1947, colossale, avec ses arômes entêtants de canard fumé, de cendre, de jambon braisé, mais aussi de griottes et d'une incroyable minéralité qui équilibre le tout à la perfection ! La finale dépasse 50 secondes... Un des vins d'une vie !!!! Il est effectivement encore supérieur, disons plus accompli, que le 1978... 100/100

MEURSAULT 1959 Bouchard Père & Fils

J'avais commandé ce vin chez un marchand anglais ; le problème est que la commande portait sur un Meursault Genevrières 1959 Bouchard P&F et que j'ai reçu un Meursault générique de Bouchard P&F, mais dans leur activité négociant... J'étais furieux ! Le vin avait mis 2 mois pour arriver et ce que j'avais payé 240 euros n'était qu'un générique !!! Pas de réponse aux mails : Incroyable ! Il est vrai que le niveau était parfait et la couleur très claire... Mais ayant déjà goûter des vieux vins peu concluant de Bouchard dans leur activité de négociant, j'avoue que je n'y croyais pas... J'avais tort !

Dès l'ouverture j'ai su qu'il fallait vite prendre mon carnet de note ! Le nez précis et frais rappelle la noisette, l'amande grillée, et les agrumes confits enrobés de caramel... La bouche est d'une conservation et d'une jeunesse stupéfiantes ! Les agrumes, une pointe de chêne et une belle trame minérale avec une finale d'écorce d'orange sont finalement une belle récompense ! Quel négociant peut prétendre vendre des Meursault génériques qui tiendront et se bonifieront sur 1/2 siecle de nos jours ?! 94/100

CHINON VV 2000 P. Alliet

Un 10/10 Bettane en Loire, c'est tentant non ?

Le nez très expressif est axé sur la viande, le cassis frais et la framboise. La bouche, noble, offre une minéralité somptueuse et le velouté d'un grand Rive Gauche... Et que dire de cette nervosité et de cette droiture astringente qui donnent un cachet inimitable au cabernet franc ? Je ne le regarde plus avec les même yeux, depuis Clos Rougeard 1959 ! Bien trop jeune mais futur très grand ! 93+/100

CHATEAUNEUF DOMAINE DES MARCOUX 1978

Je l'ai déjà dit, c'est l'une des rares appellations ou mes plus grands souvenirs sont sur des vins jeunes ! C'est sûr que les Clos des Papes 1978 , Mont Redon 1957 et 1970 ou autre Fortia 1970 étaient tous très bons (aux alentours des 95/100), mais sur certains jeunes, j'avais été plus transporté... Avec celui-ci, on frôle l'immense en vieux, enfin!

Le nez est incroyable de complexité, avec ses arômes de cendre, de jambon fumé, très La Mouline finalement ! Tout comme ces notes de mûre et de cassis. La bouche n'est pas en reste, avec cette envolée glycerinée de poivre, de clou de girofle et de kirsch... Pour 50 euros, c'est le rêve de tout amateur !!! 97/100

CHATEAU PICHON COMTESSE 1975

Un millésime assez spécial qui compte quand même quelques grands vins !

Le nez est superbe sur le chêne ancien, le pruneau, la fumée et la fourrure. La bouche est crémeuse à souhait, presque typée syrah avec ses notes de zan, d'épices, et de mûres... Une introduction parfaite aux monde des grands vins prêts à boire ! 95/100

TAITTINGER Collection Corneille 1990

Le nez puissant de miel, d'amande et de mandarine est décoiffant ! La bouche est d'une richesse digne d'un liquoreux, avec cet effet rebond que j'aime tant ! Les agrumes en attaque, puis le vin semble rebondir sur le miel en milieu de bouche ; et quel intensité de cordon ! Immense ! 96/100

POUILLY FUME Majorum 1990 Redde

Nez très gourmand, et jeune, de pêche de vigne, de fleur d'arbre printanier, avec une touche de barbe-à-papa et de pétrole. La bouche presque moelleuse reste tout de même séche, avec du noyau d'abricot et du citron confit ! Grande classe ! Il n'y a pas que Dagueneau dans la vie ! 94/100

TOKAY PINOT GRIS "Quintessence de Grains Nobles" CUVEE D'OR 1994 Weinbach

Le nez évoque furieusement la Loire avec cette marmelade de coing et de pomme de cellier, ainsi que cette touche d'iode et de coquillage. En bouche, on regarde plus vers l'Allemagne cette fois-ci, avec cette grosse acidité sur les fruits d'été confits et le zan. Impeccable, un peu cher peut-être... 95+/100

ALKIMYA 1997 Cailloux du Paradis Claude Courtois

Un vin rare, produit qu'une seule fois, et bu au restaurant d'Aiguebelette. Le premier coup de nez me rappelle un vieux Champagne qui reprend vie à l'aération, avec cette notion de gourmandise sucrée, qui s'affine sur un vin "légèrement voilé" : noix pruneau, amande et caramel... Déroutant ! Certains vont détester !!!

La bouche surpuissante, très 1997, avec un degré alcoolique détonant et une texture de liquoreux sec, s'ouvre sur l'abricot, les épices, puis la pâte de coing et l'eau de vie. Bien, mais épuisant. 93+/100

CHAMPAGNE PERRIER JOUET Belle Époque 1979

Le nez est un peu évolué, mais encore plaisant de noix ,de nougat et fruits confits .La bouche offre, surprise, une colossale mineralité. Crayeux à en mourir ! Avec en nuance, la pêche et le citron. Au palais, il est encore jeune ! 94/100

CHATEAU GRILLET 1989

Alors là, c'était un de mes secrets que je gardais jalousement ! Grillet est un vin qui se mérite : Bon très jeune, il devient muet pendant des années, avant de devenir extraordinaire... Un vin au cachet inimitable, parmi les grands de ce monde... J'en veux pour preuve 1959 (94/100) 1971(96/100) et 1983 (97/100) ! Mais depuis Bettane et Desseauve sont tombés sur des vieux et ils ont compris ! 9,5/10 pour ce 89... Un peu tard, dommage !

Le nez légèrement réduit au départ se poursuit sur la pomme et le foin. La bouche est comme toujours, sublime sur des vieux Grillet. Violette, fruits d'été, et cette incroyable mineralité qui m'avait tellement mise par terre pour le 1983 ; digne d'un Chablis de Raveneau : La Volvic orange, la craie... Je crois que Blaise et Erica apprécient !!! 94/100

CHATEAU MONTROSE 1989

Au nez, c'est la classe ! Une pureté d'école, un peu dans l'esprit du mythique et toujours inegalé Pichon Baron 1989 (99/100).Tabac, chêne sucré, cuir sauvage, baies...

La bouche est une main de fer dans un gant de velours : La myrtille, le cuir et la fumée se poursuivent jusqu'au grand final interminable. Superbe ! 97/100