Concours littéraire 2022-2023

Clères à la Renaissance (1500 - 1520)

La vie quotidienne

Château de Clères - La Cohue
par
Edmond Spalikowski

La plupart des commerçants et artisans s’installent en ville et dans les gros bourgs, selon leur spécialité. Le boulanger lui-même se rencontre peu fréquemment à la campagne en une époque où les ruraux font tous leur pain.

Les jours de marchés voient aussi affluer les marchands ambulants ou colporteurs qui permettent à la population de s’approvisionner en produits que l’on ne trouve pas localement.

Clères étant le fief-moi de la baronnie, c’est donc ici que le baron local installe son administration et sa justice. On y rencontre des officiers, des hommes de loi et leurs subalternes. Certains d’entre-eux sont même domiciliés sur place. Lors des diverses assises, plaids, ordinaires ou pas, et gages-plèges, se rassemblent au château vassaux et justiciables de toute la seigneurie. Se tiennent en cet endroit non seulement la bâtisse que l’on nomme la Cohue, lieu où se rend la justice, mais le Parquet, une ancienne place qui, dès le Moyen Âge, était destinée à rassembler la population. Il existe, ou existait, à Clères un « Mont du gibet », « Côte du gibet » ou « Mont gibet » qui désigne certainement le lieu où se tenaient autrefois les fourches patibulaires.

Un établissement religieux se tient à proximité de Clères, le prieuré de Saint-Sylvestre : on rencontre dans le village plus régulièrement qu’ailleurs des ecclésiastiques. La présence visible de religieux dans l’espace public tient du banal à cette époque.

La construction du château Renaissance au début du XVIe siècle rassemble sur place de nombreux corps de métiers. Et puisqu’il faut s’approvisionner en matériaux qui ne sont pas forcément d’origine locale, le passage de charrois rend l’entretien des chemins plus difficile qu’en temps ordinaire, ceux-ci étant déjà en mauvais état, voire peu praticables la plus grande partie de l’année.

Enfin la vache normande actuelle correspond à un croisement réalisé seulement au cours du XIXe siècle, il est plus commun en ce temps de rencontrer des ovins que des bovins dans les campagnes.