Sex addict

Sex addict : malade ou délinquant ?

Le sujet est brûlant. Il ne se passe pas une semaine sans que l'actualité ne nous dénonce son lot d'affaires : les puissants, les artistes, les grands de ce monde, mais aussi « monsieur tout le monde » accumulent les aventures sexuelles avec des partenaires (parfois jeunes), consentants (mais pas toujours).

Les mots sont lancés : hypersexuel, sex addict. Mais que signifie exactement ce terme, à qui s’applique-t-il réellement ?

En 8 questions, notre expert le Dr Laurent Karila, psychiatre et addictologue, nous aide à y voir plus clair.

1- « Sex addict » : que se cache t-il derrière ce terme ?

Le sex addict est en chasse séductrice constante, qu’elle soit réelle ou virtuelle (sur internet). Il vit et voit sa vie à travers d’un filtre sexuel permanent. Il peut, lors d’un déjeuner, d’une réunion de travail envisager des scénarios érotiques, sans forcément mettre en œuvre ses fantasmes. Il a une « second life », une vie sexuelle secondaire cachée qu’il vit dans la peur d’être découvert.

2- Comment se manifeste cette addiction ?

Le sex addict recherche une gratification sexuelle immédiate avec tous les supports dont il peut disposer.

Internet est le principal vecteur de gratification à travers les chats érotiques, le porno sur le web, les web cam, mais on peut aussi citer le sexe tarifé (escort-girls..), les salons de massages, les clubs échangistes...

Attention toutefois à ne pas faire d’amalgame : tous les libertins ne sont pas sex addict.

3- Libertin ou sex addict : Où se situe la frontière ?

Le libertin n'utilise pas ses comportements sexuels pour lutter contre une souffrance dépressive ou anxieuse.

Le sex addict utilise son hypersexualité, quels que soient les supports, pour lutter contre ces élements et continue même s’il sait que cela a des conséquences négatives sur sa vie : retentissement sur son couple, sa vie de famille, son travail, sa santé physique et psychique...

4- Est-ce une addiction comme les autres ?

Il s’agit d’une addiction comportementale, elle fonctionne sur le même schéma et a les même manifestations qu’une addiction à la drogue ou à l’alcool. Il s’agit du même processus que pour l’addiction à n’importe quelle substance. Ici le sexe remplace une autre drogue.

5- Est-il possible de dresser un portrait robot du sex addict ?

Il n’y a pas de profil type du sex addict même si cette pathologie est plutôt masculine (elle concerne 3 hommes pour 1 femme).

Les hommes sex addicts ont entre 20 et 60 ans et vivent la plupart du temps en couple (mariés ou en concubinage). Ils ont le plus souvent un enfant et sont issus de toutes les classes sociales.

Les femmes sex addicts ont plus généralement la quarantaine, sont mères célibataires ou fraichement divorcées. Elles redécouvrent une nouvelle sexualité par le biais, principalement des réseaux sociaux.

6- Sait-on d’où vient cette addiction ?

Cette addiction est polysectorielle.

Le sex-addict subit une vulnérabilité personnelle et psychologique. S’il est mis en contact avec le produit de son addiction : le sexe, cela peut déclencher chez lui une pulsion.

Quelques facteurs génétiques peuvent entrer en ligne de compte également. On peut remarquer dans l’histoire des patients qu’ils ont le plus souvent eu un intérêt pour les supports érotiques assez précocément... mais cela n’est pas forcement significatif.

Il est important de noter que l’on ne retrouve pas de cause dans l’enfance des sex-addicts (pas d’abus sexuels, pas de comportements sexuels déviants).

7- Est-ce une maladie et si oui, est-il possible de la soigner ?

Oui, il s’agit d’une maladie, il y a d’ailleurs une consultation spécialisée au sein de l’hôpital.

Un programme de soin peut être mis en place. Ce programme comprend :

    • Une thérapie comportementale.

    • La prescription de médicaments anti-dépresseurs afin de réduire les pulsions et faire baisser l’anxiété.

    • Une thérapie de couple ou une thérapie analytique.

Le traitement se déroule sur une durée de 12 mois et si une abstinence totale n’est pas visée, on attend un retour à une sexualité normale où le patient retrouvera un nouveau répertoire social et sexuel et redécouvrira le plaisir dans ses relations sexuelles.

8- Les sex-addict sont-ils dangereux ?

Non, le sex-addict n'est pas un danger pour les autres. Dans les consultations, on peut noter que tout est toujours fait dans la légalité. On observe ni agression sexuelle, ni harcèlement sexuel. Les seuls risques observés sont ceux, pour le malade, de se retrouver dans des réseaux de pédophiles lors de téléchargements illégaux sur internet.

http://www.aufeminin.com/pratiques-sexuelles/sex-addict-n74210.html

Addiction ou dépendance sexuelle

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La dépendance sexuelle se caractérise par la perte de contrôle de la sexualité et la poursuite du comportement pathologique lié à l'acte sexuel malgré la connaissance de ses conséquences négatives.

La dépendance sexuelle n'est pas encore référencée par le DSM-IV au même titre que l'alcoolisme ou la prise régulière de drogues comme la cocaïne, l'héroïne, le crack ou l'ecstasy. Son admission au sein du DSM-IV ne saurait tarder, tant l'intérêt pour l'addiction sexuelle ne cesse de grandir.

Histoire[modifier]

Le concept de dépendance sexuelle a été introduit pour la première fois au milieu des années 1970 à Boston par un membre des Alcooliques Anonymes (Al Anon). Cette maladie a ensuite fait l'objet d'un ouvrage de Patrick Carnes en 1980 intitulé Out of the Shadows: understanding Sexual Addiction[1].

Typologie et caractéristiques[modifier]

Il existe deux types d'addictions: les addictions/dépendances avec produit, et les addictions sans produit. L'addiction sexuelle fait partie des addictions dites "sans produit", si ce n'est une autre personne (mais pas toujours).

Selon le Dictionnaire des addictions de Laurent Karila[2], l'addiction sexuelle est définie comme "une addiction comportementale dont il existe différentes présentations cliniques comme la masturbation compulsive, la drague compulsive, la consultation compulsive de sites internet classés X, de journaux ou de services téléphoniques à caractère pornographique, la fréquentation de clubs échangistes, de sex shops, de peep shows, de bars lap-dance et l'hypersexualité".

La dépendance sexuelle, comme toute dépendance, comporte des phases (ou cycles). Ils sont au nombre de 4, et s'intensifient à chaque répétition:

    1. phase d'obsession (champ psychique dominé par les préoccupations de recherche de stimulations sexuelles)

    2. phase de ritualisation (précède l'acte sexuel)

    3. phase compulsive (exécution de l'acte sexuel précis, et le sujet ne peut pas arrêter ou dominer son comportement)

    4. phase de désespoir (sentiment d'impuissance devant le comportement)

La dépendance sexuelle répond aux critères du Dr. Aviel Goodman[3] tels que "la perte de contrôle et la poursuite du comportement pathologique malgré la connaissance de ses conséquences négatives pour l'individu" et, comme toute addiction, est dissimulée à l'entourage du sujet. Celui-ci s'adonne donc seul à son addiction, pouvant alors éprouver de la culpabilité et pouvant très souvent privilégier son addiction à son entourage. Les proches se plaindront donc souvent du manque de disponibilité du sujet, et souffriront en tant que "co-dépendants" de l'addiction du sujet, qui restera secret, souvent dans le mensonge malgré sa souffrance.

L'addiction sexuelle est une réelle maladie du système de récompense, et peut être très négative pour le sujet, parfois mener au décès de celui-ci, notamment en cas de conduites dites "à risques" qui peuvent entraîner la contamination par le VIH, ou par le virus de l'hépatite. Des dépendants sexuels ont perdu leur travail à cause de leur consommation d'internet au bureau.

Une étude plus spécifique a été menée par Jean-Benoît Dumonteix sur la prise de risques et la dépendance au sexe bareback des personnes séropositives.

Traitement[modifier]

La dépendance sexuelle, véritable maladie du système de récompense, peut être soignée à l'aide de la psychothérapie et de groupes de paroles. Elle trahit d'autres problèmes plus profonds qu'il est urgent et important de traiter en psychothérapie ou en psychanalyse lorsque le sujet a admis qu'il/elle est dépendant sexuel et qu'il/elle ne peut pas s'en sortir seul(e).

Carnes a créé dans les années 1990 un questionnaire de 25 items afin de dépister les addictés au sexe. C'est un questionnaire aux réponses fermées oui/non. Si, sur les 25 items, 13 au moins ont reçu la réponse affirmative, le praticien peut en déduire que le sujet est bien dépendant et doit être soigné si tel est son désir.

Des centres comme le Rhind Practice (en) à Londres proposent des séjours de "désintoxication" ainsi que des groupes de parole thérapeutique; le site web de Patrick Carnes (en) est aussi très bien documenté.

En France, à Paris, Jean-Benoît Dumonteix, psychanalyste et addictologue spécialisé en dépendance sexuelle et affective, effectue des consultations pour les dépendants de quelque sexualité que ce soit contre la dépendance sexuelle (lien externe).

http://fr.wikipedia.org/wiki/Addiction_ou_d%C3%A9pendance_sexuelle