Cette femme différente est née Leo, en 1981 à Belo Horizonte, ville industrielle du sud du Brésil. La famille de quatre enfants est aisée. Il y a quelques mois, les tabloïds du pays annonçaient que Leo/Lea était la fille de Toninho Cerezo, joueur de football et star de la Seleção dans les années 70.
Leo grandit malheureux, « trop maigre, trop fragile, trop ambigu »
Lea est née en 2004. A Milan, un ami lui montre des habits dessinés par un jeune homme fraîchement diplômé de la célèbre école Central Saint Martins à Londres, Riccardo Tisci. L’allure est sombre, gothique et surtout très ambiguë.
Leo devient Lea, commence un traitement hormonal et une psychothérapie. Le corps change, les traitements de substitution d’œstrogènes, en patch ou en pilules, modifient le tempérament. Elle subit une série d’interventions chirurgicales, se fait refaire le nez et les pommettes.
Loin du monde de la mode, Lea T vit aujourd’hui dans la réalité, dans « sa » réalité. Elle habite à Milan, vit grâce à l’aide financière de sa famille. Si tout ne va pas pour le mieux avec ses parents, elle espère qu’un jour « les choses iront bien ». Elle ne travaille pas, ne sort presque plus, vit dans un amas de paperasses administratives et attend l’autorisation officielle pour une phalloplastie.
Le look rock, short en jean élimé-maquillage outrancier, que les jeunes filles croient copier à Courtney Love ou Kate Moss est en réalité pastiché à Candy Darling, superstar warholienne qui qualifiait son pénis de « petit défaut ». Loin de l’androgynie sobre des années 90 défendue par les créateurs Helmut Lang ou Calvin Klein, la transsexualité serait devenue le nec plus ultra de la féminité.
La marque suédoise Acne a lancé cet automne une ligne de chemises, Cross Dressing, qui mêle les vestiaires masculin et féminin. Un Espagnol, Luis Venegas, édite la revue de mode Candy, qui « célèbre le travestissement, la transsexualité, le cross-dressing et l’androgynie ».
« la mode est une affaire de camouflage, de travestissement. On joue avec l’identité, avec les notions de vrai et de faux ».
http://next.liberation.fr/mode/01012316570-les-mues-d-une-muse
L'actrice australienne Nicole Kidman va incarner à l'écran le rôle du premier transexuel, au côté d'une autre lauréate d'un Oscar, la sud-africaine Charlize Theron, a rapporté lundi le quotidien spécialisé The Hollywood Reporter.
Le film s'appellera "The Danish girl" et s'inspirera de l'histoire vraie des artistes danois Einar et Greta Wegener. Einar, un homme, avait subi en 1931 une opération chirurgicale pour devenir une femme, devenant le premier transexuel.