Henri Queuille nous a laissé ce célèbre aphorisme qu'il n'y a pas de problème dont une persistante absence de solution ne finisse par venir à bout.
Par ailleurs, bien des problèmes semblent naître de la solution qui leur pré-existe. On cherche souvent désespérément un problème pour une jolie solution, quelque chose qu'un nouveau gadget résoudrait. Bien des problèmes, autrement plus graves, n'ont émergé qu'après qu'on en ait formulé une solution. Par exemple le travail des enfants, ou les inégalités de sexe : des abus odieux et insupportables dont on s'était accomodé pendant des siècles. Non qu'on les ait résolus depuis, bien sûr.
Même si on peut penser que l'aphorisme de Queuille s'appliquera en fin de compte à la faim dans le monde, et à l'esclavage sous toutes ses formes, les deux approches semblent contradictoires plus que dialectiques.