Chose et objet

En plus de Sartre donc, Latour utilise cette opposition. La chose est un percept naïf (« ce qu'on peut jeter à la tête du conférencier »). Le problème est de s'en dégager, de cesser de confondre concept et percept, et de comprendre que c'est de concepts que se compose la réalité (les États-unis, l'argent, l'atome, etc.).

Latour souligne l'opposition dans l'étymologie : res qui se rapporte à Ding, opposé à ob-jactum. Il considère l'expérience du point de vue scientifique, comme l'une des extrémités d'une chaîne d'explications, chaîne en fait infinie (on peut toujours expliquer plus avant).

Ce qui m'intéresse donc ici, c'est l'action qui aboutit déjà à isoler le percept, en vue de l'objectiver, de le conceptualiser. Mais ce travail, les grenouilles le font déjà en voyant des mouches, et pourtant elles s'arrêtent quelque part en chemin, puisqu'elles ne forment pas de représentation. Cette description est-elle déjà anthropomorphique et fondamentalement criticable ?