La question à la mode en matière d'intelligence artificielle, l'horizon naturel, est la conscience. C'est l'occasion de réfléchir à la conscience humaine, que l'on ne remet pas en question, mais qu'on échoue pourtant largement à définir (dans l'ontogénie comme la phylogénie).
Il me semble que la conscience a remplacé le souci concernant la liberté : sommes-nous libres (comme le proclame Sartre) ou non (ce que dit Spinoza), et en quoi ?
Pour Sartre, la liberté est consciente, est la conscience, alors que pour Spinoza, la liberté et la conscience ne sont que des illusions.
Sartre n'est pas moins déterministe, pas moins matérialiste, que Spinoza. Il pense donc que la conscience, et la liberté, émergent du déterminisme biologique, et lui échappent. C'est le pour-soi, comme un hologramme, qui constitue une source indépendante de création de sens et de valeur, qui n'est pas déductible de l'en-soi.
C'est une liberté organique, et non pas architectonique, une différence darwinienne que Spinoza ne pouvait pas anticiper.
Émerge un troisième concept, un troisième stade : la raison. En partie en réaction au succès de l'analyse de Daniel Kahneman sur les systèmes I et II. Nos décisions, nos choix, seraient instinctifs, ou du moins prédéterminés, et la raison ne serait invoquée que dans un contexte social, pour justifier, et pour argumenter.
English keywords: freedom, consciousness, readon, artificial, AI, architectonic, organic
mars 2025