Haro sur le populisme

Le populisme, voilà l'ennemi !

Voilà bien une idée populaire, susceptible de vous attirer des suffrages ! Le populiste, c'est l'autre. Une idée simple, une idée populiste.

Mais tout d'abord, le populisme est-il bien une maladie de la démocratie ? Une dérive de la démocratie ? Cette opinion est une des formes de la haine de la démocratie, dénoncée par Jacques Rancière. En fait, ce n'est qu'une conséquence naturelle du suffrage universel. Celui-ci met l'élection en avant : le politicien professionnel est tout d'abord quelqu'un qui sait se faire élire, puisque c'est là une condition pour gouverner. Si vous croyez à un programme de gouvernement, vous lui devez de vous faire élire, et donc de faire ce qu'il faut pour cela : le populisme, c'est l'honnêteté ! Mentir, c'est parler vrai.

Le populisme joue sur la simplicité : moins de détails, moins de risques de déplaire. Se concentrer sur des schémas simples. Utiliser l'amalgamme : les extrêmes se rejoignent, extrême gauche et extrême droite se valent puisqu'ils sont populistes.

Bien sûr, une telle simplification a le défaut de modifier la géométrie de la représentation : le centre se retrouve à une extrémité, puisque les populismes sont regroupés à l'autre. Cette représentation a ses mérites : les masses d'un coté, les élites (très minoritaires) de l'autre.

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