zéro ou deux

On sait que le zéro a été inventé relativement tard, et plusieurs fois indépendamment dans l'histoire de l'humanité (Babylone, Chine, Pérou, Inde).

Du coup, les premières numérologies, telles que la pythagoricienne, ne le connaissaient pas.

Le symbolisme traditionnel des premiers entiers retient donc :

  1. l'unité, la totalité, l'indivis
  2. la dualité, l'antithèse, la distinction
  3. la synthèse, l'unité retrouvée et transcendante.

Pourtant, on retient de Parménide :

Non, jamais, tu ne plieras de force les non-êtres à être ;

De cette route de recherche écarte plutôt ta pensée.

C'est là le fondement de l'idée de « néant » qui a tant intéressé Sartre, et qui se distingue donc du dualisme comme le zéro se distingue du deux : il n'y a pas d'être du néant.

Il n'y a pas a priori de symétrie entre ce qui satisfait une proposition et ce qui ne la satisfait pas.

En définissant le « mâle », on ne définit pas ipso facto la « femelle ».

Le néant n'est pas consubstantiel de l'être. Il est une « fissure » de l'être. Il s'exprime au sein de l'être.

Le sujet le place dans l'être, et tout sens se fonde d'abord sur une discrimination qui a sa source dans un acte libre.

Dans l'en-soi, l'essence précède l'existence,

Dans le pour-soi, l'existence précède l'essence.