Oscar Wilde a dit de l'histoire que nous n'avons qu'une seule responsabilité envers elle : celle de la réécrire. Ce que nous faisons d'ailleurs continuellement. C'est bien l'une des raisons pour lesquelles nous n'en apprenons rien : l'histoire, on ne l'apprend pas, on l'enseigne !
Le temps ne se déroule pas du passé vers l'avenir, mais du présent vers l'inconnu. Expliquer le présent par le passé, c'est expliquer du connu par de l'inconnu. Les lois de la physique se déroulent à l'identique dans les deux directions du temps et dans toutes celles de l'espace-temps. Ce n'est pas la causalité qui dérive du temps, c'est le temps qui se définit en en cherchant des causes. Et le XIXe siècle nous a donné avec Darwin et Bolzmann deux modèles qui expliquent comment la causalité n'implique pas le déterminisme.
Foucault, dans les mots et les choses, montrait que notre compréhension des passés se heurtait à une barrière, vers la fin du XVIIIe siècle, qui a vu un faisceau de révolutions concomitantes (il mentionnait « les œuvres de Ricardo pour l'économie, de Cuvier pour la biologie, de Bopp pour la philologie »).