Réalité et vérité

J'écoute une émission de radio sur la cyberdépendance, et on y oppose la vraie vie à la vie virtuelle, entretenant donc la confusion habituelle entre réalité et vérité.

Cette confusion me semble un élément constitutif de l'idéologie : l'absolutisme tel qu'il cherche à interdire a priori toute réflexion sous l'accusation de relativisme.

La banalité de la confusion, sans intention particulière, ni profit direct, est significative de l'absence de réflexion, et donc de la dépendance sous laquelle on se trouve, de l'aliénation à la pensée unique, qui est donc une non-pensée : une pensée qui a toujours-déjà abouti, avant de se déployer et de se confronter à d'autres pensées.

Ce totalitarisme se rencontre de nos jours dans l'idéologie libérale-capitaliste-démocrate, qui se justifie d'« évidences » et exige au contraire de ses détracteurs des raisonnements. On pense à la phrase de Churchill sur la démocratie représentative : le pire des systèmes, à l'exception de tous les autres.

Je note que j'emploie un artifice linguistique que je réprouve souvent par ailleurs, pour dénigrer la démocratie dont parle Churchill : je l'affuble d'un qualificatif, comme on dit relativisme culturel ou darwinisme social.

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