Question de Tchernychevski puis de Lénine (mais même Latour nous la pose).
Selon le mythe de la démocratie, nous avons le pouvoir, mais pour ce qui est de nous, la frustration l'emporte devant le « Cause toujours tu m'intéresses ».
La rationalité version Kahneman nous enjoint de chercher à convaincre, dans l'optique démocratique, mais ce n'est bien sûr pas ce que font les réels détenteurs du pouvoir : ils cherchent seulement à mobiliser, et pour cela à manipuler.
En fait, en France du moins, ils ont cessé de mobiliser pour leurs intérêts, ils se contentent de chercher à mobiliser contre leurs adversaires, en instrumentalisant la peur de l'extrême droite. Mais à ce qu'il semble, en Israël et pour l'instant encore aux États-unis, les pouvoirs (qui ont déjà franchi le pas de se revendiquer d'extrême droite) réussissent encore à mobiliser pour leur cause, bien sûr parce que cela cadre avec le fait d'attaquer l'ennemi désigné.
Et bien sûr, mobiliser n'est pas motiver, ou du moins ce n'est que motiver a minima, de façon opaque, à l'aide d'éléments de langage.
Mais nous, donc, que faire ?
Doit-on les suivre dans la spirale violente ? Doit-on attendre que le système s'effondre de lui-même ?
Doit-on chercher à optimiser son efficacité (stratégie léniniste, ou blanquiste comme on disait du temps de Rosa Luxemburg), ou au contraire jouer la robustesse (le mot d'Olivier Hamant) ?
English keywords: democracy, power, motivate
July 2025