BlackLivesMatter

Un flic a tué un noir aux États-unis. Encore. Joyeusement, sans complexes, avec ses potes. Il n'a peut-être pas prémédité son meurtre, mais il n'a pris aucune précaution pour éviter les conséquences probables de sa violence intentionnelle. Pas de gants ni de points Godwin : ce type est un nazi ordinaire, un Vassily Blohin américain. Il faudrait un contexte assez particulier pour aller faire des distinctions fines. Un genre de contexte qui n'a plus de mise depuis qu'Hannah Arendt a désigné sous le label de « totalitaires » à la fois le nazisme et le stalinisme, choix qu'il n'y a pas de raison de remettre en question. En fait, la tendance serait plutôt de suivre en allant plus loin qu'elle son concept de la « banalité du mal », et donc d'élargir sa dénomination très technique du totalitarisme. Mais c'est sur cette voie qu'on collectionne bientôt les points Godwin.

Maintenant, la question suivante est qu'en banalisant le mal, nous devons nous poser la question du « monstre », celui qu'on montre du doigt, qu'on objective, en le jetant loin de soi, celui qui n'est pas pour soi, mais en soi. Sommes-nous vraiment condamnés à l'accepter comme ennemi ? Ne nous trompons-nous pas d'ennemi ?

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