Hasard et causalité

Le livre de Jacques Monod est le hasard et la nécessité, et il présente les effets conjugués des deux termes dans l'évolution.

Dans Thinking Fast and Slow, Daniel Kahneman nous dit que le monde est plus aléatoire que nous ne voulons le croire, et que c'est nous qui lui imposons des structures causales artificielles, et le plus souvent sans fondement rationnel.

Mais ces deux termes (je confonds ici nécessité, causalité et déterminisme) sont-ils indépendants, pour qu'on puisse ainsi distinguer leurs actions respectives ?

Paradoxalement, Boltzmann, et Feynmann après lui, montrent que la source ultime de tout déterminisme est la loi des grands nombres, c'est-à-dire le hasard. Et bien entendu, Darwin, auquel Monod faisait référence, nous propose lui aussi avec la sélection naturelle, un mécanisme de production d'ordre sur la base de mutations aléatoires.

Le paradoxe se prolonge avec la production de hasard sur une base déterministe, par des algorithmes utilisés en cryptographie.

Les deux concepts n'apparaissent donc pas comme une dichotomie fondamentale, mais plutôt comme des couches qu'on peut alterner, comme ces protocoles de communication, connectionless et connection-oriented.