La démocratie électorale telle que la connait l'occident est un bien inexportable. Ou du moins, ce que valorisent en elle les peuples qui ne l'ont pas, ce sont d'un coté la sécurité, la fin de la violence et de la peur, de l'arbitraire du pouvoir ; de l'autre le bien-être matériel, plus mythique que réel.
Les élections, elles, ne font pas illusion, et n'ont guère de pouvoir d'attraction.
Pourquoi nous obstinons-nous dans notre erreur ? À cause d'une confusion historique entre liberté et libre-arbitre. Nous accordons une importance démesurée à la décision. Or, ce qui fait qu'une décision est démocratique ou non n'a a priori rien à voir avec le fait qu'elle reflète statistiquement l'opinion d'une majorité, mais beaucoup plus avec la façon dont ses conséquences sont perçues.
Or cette perception ne s'anticipe pas. Par contre, la qualité qui garantit le plus sûrement que cette perception ne sera pas indignée est la continuité : le fait que les effets restent proportionnés à leurs causes, ce qui précisément assure le sentiment de sécurité mentionné plus haut.
English keywords: democracy, safety, continuity