L’« écologie punitive » est un « élément de langage » (lui-même un élément de langage, bien entendu). C'est-à-dire une association de mots, une image, creuse qu'on reconnait à force de l'entendre répétée.
Le fait que l'EdL n'ait pas de signification précise est un avantage, en ce que cela permet des interprétations différentes, voire même opposées, et donc touche un public large.
Le mode de propagation des éléments de langage les désigne comme des « memes » au sens que Richard Dawkins donne à ce concept. Une part du flou vient de la confusion entre le vecteur et son contenu : répétez une phrase quatre fois, et elle devient une réalité (citation apocryphe de Ronald Reagan).
Tous les memes ne sont pas pour autant des éléments de langage ! On peut opposer la communication par raisonnements, ouverts, reproductibles, criticables, à celle qui repose sur des éléments de langage, des étiquettes, capsules opaques facilement, passivement identifiables. On reconnaîtra ces derniers dans les discours : woke, racailles, Kärcher, repentance, identité...
Des avocats et leurs clients, des lobbyistes et les politiciens dont ils achètent le support, ajustent leurs éléments de langage, en anticipant d'avoir à se défendre, et pour garantir l'opacité de leurs témoignages à venir.
juin 2024