Chez Sartre, le sens qu'on accorde à la réalité vient du projet que l'on se donne. Ce projet est-il dans le futur ? Pas vraiment... Dans l'imaginaire, il opposait « prévoir le futur avec du passé » à « prévoir le réel avec de l'irréel ».
Le projet selon Sartre est certainement un dépassement, hors de soi, un jet à distance, mais c'est un jet dans le réel, qui entraîne avec nous l'en-soi dans lequel nous sommes englués.
C'est une translation de toutes les dimensions, y compris le temps ; ce n'est donc pas un jet dans le temps, dans le futur pas plus que dans le passé.
Le réel semble avoir un statut intermédiaire : il est déjà perçu hors de l'existant pur, indifférencié, mais n'a pas encore acquis l'objectivité du phénomène.