On sait que les dénominations de droite et de gauche viennent de la disposition des premières assemblées sous la Révolution. Le clivage s'est ancré jusque dans le concept de lutte des classes et les différents pouvoirs ont pris l'habitude d'en abuser en rejetant leurs oppositions dans des extrêmes.
Il ne faudrait pas pour autant réduire la politique à la géométrie !
Déjà au XIXe siècle, la droite se déclinait en légitimistes, orléanistes, et bonapartistes, sans qu'il soit évident de classer les différentes tendances sur une droite graduée. La distinction entre conservateurs et réactionnaires ne résout pas non plus le problème. Quant aux pondérations entre communismes et anarchisme, elles n'ont jamais été plus claires.
On a pu croire que l'utilisation de la violence pourrait être un critère d'ostracisation des extrêmes, mais l'abus de la désignation de terrorisme a fini par couper court à cette facilité, d'autant plus qu'il y a des violences sournoises et meurtrières qui masquent les situations asymétriques et l'attrait des leviers médiatiques.
La question se pose de savoir en quoi l'ultra-libéralisme échapperait à l'extrémisme. À qui exactement l'idéologie peut-elle donner les moyens qui lui permettraient d'interdire les monopoles ? Et à l'opposé, la ploutocratie est-elle moins radicale quand elle réussit à perpétuer sa domination sans recours systématique à la force brute?
Page créée le 20 mai 2024