Résoudre la crise écologique exige des investissements, des financements.
On parle de trois formes de financement :
L'impôt
L'emprunt (et donc la dette)
La création monétaire
Ces trois dimensions ne sont pas orthogonales. Dans l'économie contemporaine, la création monétaire est indexée sur le crédit (l'emprunt), et donc sur la confiance que les acteurs ont dans le fait qu'ils pourront rembourser le crédit qu'on leur accorde. Sur la valeur qu'ils donnent aux investissements qu'ils financeront avec ce crédit.
L'impôt est une contribution à un intérêt commun.
Une question est la distinction entre les intérêts communs et privés : tous les intérêts privés, qui se financent par l'emprunt, reposent sur l'intérêt général. En fait, l'intérêt général fait partie des intérêts privés. C'en est même une partie proportionnelle, la partie immergée de l'iceberg.
Une autre est la concurrence entre les emprunts, par le biais des taux d'intérêt, qui arbitrent le choix des projets qui seront financés, sans tenir compte, donc, d'aucun intérêt général.
Il reste que la création monétaire et l'impôt financent en fin de compte le reliquat des projets privés, et donc les fameuses « externalités ». Ils se substituent à l'investissement privé pour financer la part commune des intérêts privés.
L'idée qu'il faudrait rembourser la dette (plus payer des intérêts) provient d'une théorie primitive d'une économie à somme nulle : ce que l'un gagne, il faut qu'un autre le perde. Pourtant, dans une économie globale, les choses ne fonctionnent pas ainsi. La masse monétaire fluctue (la richesse, mais aussi les connaissances, et même la population), et pas nécessairement seulement à la hausse, comme pourrait le faire croire le mécanisme du crédit bancaire. La confiance peut refluer, et dans une économie engageant des acteurs responsables, donc non biaisée par une concurrence infernale, il n'y a pas de raison de faire payer les débitteurs.