À partir de Mandeville

La théorie libérale est fondée sur une vision assez pessimiste de l'homme, et prétend transformer ses défauts (jalousie, âpreté au gain, insatisfaction) en qualités pour tous. Je crois que c'est là son seul aspect défendable (défendable ne signifie pas correct). Bien meilleur que de compter sur le fait que les acteurs se comporteraient de façon vertueuse : ça, c'est dangereux !

Maintenant, ça ne lui donne bien sûr pas raison. Elle est naïve par ailleurs, en pensant qu'il y a une morale universelle pour tous, ne serait-ce que fondée sur la raison, et donc que les acteurs sont interchangables et prédictibles.

Ça n'est pas vrai non plus. Le croire (la démocratie électorale...) est également dangereux.

Si j'entrevois un avenir pour l'humanité malgré tout, c'est parce que je pense que le progrès qui nous est nécessaire n'est pas nécessairement lié à une augmentation quantitative quelconque, et donc pas à la consommation. Je crois que la valeur est liée à la liberté, et que chacun donne de la valeur à des choses différentes. Le problème est donc le système monétaire qui tend à comparer ces valeurs, à les transformer en quelque chose de quantifiable : la confiance, la dette, le crédit...

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