Generaal Belliard

Bron : Jules Garsou

Dr. Philosophie en letteren 

Samenvatting van de briefwisseling door de Generaal Belliard. 

Bevestigd door de archieven van het Quai des Orsay Paris 

Les Débuts du Règne de Léopold I er et la Campagne des Dix Jours

BELLIARD RECOIT LÉOPOLD A CALAIS 

ET L'ACCOMPAGNE JUSQU'A LA FRONTIÈRE BELGE 

Belliard avait été chargé par Louis-Philippe de recevoir Léopold débarquant à Calais et de le complimenter au nom de la France. Il s'acquitta de sa mission avec tant de tact, qu'il gagna, dès l'abord, l'estime et l'affection de notre futur souverain. Par une lettre du 17 juillet à Sébastiani, il donna des détails de la réception, qui fut parfaite. Après avoir accompagné le Prince de Calais à Dunkerque, il regagna Paris. 

Léopold avait débarqué le 16, à 5 heures de l'après-midi. L'artillerie des forts le salua. 

Toutes les troupes de la garnison l'attendaient, ainsi : que les autorités et une foule immense. 

Belliard le complimenta au nom de Louis-Philippe ; le maire et le commandant de la place en firent autant. 

Chaque maison - dit Belliard - avait son drapeau tricolore. 

Arrivé à l'hotel qu'on lui avait préparé, le Prince reçut successivement les différents corps civils et militaires. Il passa la revue de sa garde d'honneur et ensuite pria qu'on la retirât. 

Il parut « satisfait de la manière dont on l'avait reçu et surtout de l'accueil de la population et de la garnison. 

Le lendemain, au milieu d'un grand enthousiasme sur tout le parcours, il partit en voiture pour se rendre à Bruges, passant par Gravelines et Dunkerque. Son affabilité touchait les populations. 

« J'ai accompagné le Prince - poursuit le général - jusqu'à la frontière belge sur la plage ou l'attendaient le Ministre de l'Intérieur de la, Belgique, un nombreux état-major de Bruxelles et de différentes villes du royaume ainsi que des détachements de gardes civiques à cheval. 

La j'ai pris congé du Prince. S.A.R. m'a chargé de témoigner au Roi toute sa reconnaissance des soins qu'il avait pris de m'envoyer pour le complimenter et de l'accueil qu'il avait reçu en France ou il avait voulu passer en se rendant en Belgique. 

En partant de Calais, le Prince m'a fait monter dans sa voiture, et j'ai fait jusqu'à la frontière fout le voyage avec S. M. 

Je vais me mettre en route pour rentrer à Paris. Je suis chargé d'une lettre du Prince pour le Roi . 

Dès la première rencontre, le Roi et le général s'étaient compris. Ils se quittèrent charmés l'un de l'autre. Léopold qui, comme nous l'avons vu, avait deux fois exprimé le désir de voir Belliard représenter la France auprès de lui, réitéra son veux, qui fut exaucé pour le plus grand intérêt du Roi et de ses sujets. 

NOUVELLES DE BRUXELLES 

C'est à Paris que le général trouva le rapport de Sol du 18 juillet au soir. 

Le Gouvernement belge avait reçu la nouvelle de la réception à Calais et savait que Léopold avait été très flatté de l'accueil. 

Le Hen avait transmis le désir de la France de voir devancée d'un jour la cérémonie de l'inauguration. Le Cabinet tenait beaucoup à ce que le Roi pût annoncer. 

Aux chambres, le 20 juillet, la conclusion de l'indépendance de la Belgique. 

lmpossible, avait fait observer le Régent ; toutes les dispositions étaient prises pour le jeudi 21. Bruxelles, en ce moment, était très animé. La kermesse annuelle s'ouvrait le 18 pour durer quatre jours encore. Aussi la foule était venue des environs et de l’étranger, sollicitée par les attractions extraordinaires et le beau temps. 

On annonçait de tous les points du royaume le plus grand calme. 

Des craintes s'étaient éveillées pour le passage à Gand du Roi, mais Sol les disait dissipées, grâce à l'influence du clergé ». L'évêque avait interrompu sa tournée de confirmation, pour venir saluer le souverain. ~~ Bien que ce soit un protestant - avait-il ajouté - . J’irai à, sa rencontre, et je serai à cheval à ses côtés à son entrée à Gand... Le jeune clergé toutefois, en grande partie fort ignorant et très fanatique », manifestait une grande répugnance pour le prince hérétique à ses yeux. 

White affectait de se donner comme ayant une grande influence sur le nouveau Roi. 

Il ne sait rien de la formation du ministère, ou plutôt il ne veut rien dire. Il ne pense pas que M. Lebeau rentre dans ce moment aux affaires, ayant déclaré vouloir se retirer au moins jusqu'à la réunion des Chambres. M. White pense que le Roi consultera le Régent pour le ministère à composer... » 

LA JOURNÉE DU 21 JUILLET DÉCRITE PAR SOL 

La relation, par Sol, de la mémorable journée du 21 juillet, fait ressortir la métamorphose totale de la physionomie de Bruxelles depuis que l'on y eut la certitude absolue de l'arrivée du Roi. L'animation fut grande, l'affluence des provinciaux et des étrangers rendit les hotels insuffisants. La décoration de la ville, superbe, correspondait à la joie générale. 

Le Régent dit à Sol l'impression que son discours produisit sur le Roi, auquel il le soumit préalablement. Léopold en fut très satisfait. « Arrivé au passage ou il est question de l’appui que la France a promis à la Belgique, le Roi l'a interrompu en disant qu'il n'aurait pas accepté la couronne s'il avait douté des dispositions bienveillantes de la France à son égard et il lui a donné à entendre que si ses voeux viennent à s'accomplir, les liens qui unissent les deux pays se resserreront encore davantage ». 

Le Roi rendit justice au caractère des Belges, calomniés à ce point à l'étranger, disait-il, que sa propre mère, « en apprenant sa résolution de monter sur le trône de Belgique a fait tous ses efforts pour Tere détourner, parce qu'elle avait la persuasion que les Belges étaient presque des anthropophages (sic) ». 

Le Régent fit remarquer à Sol que, par les XVIII articles, la Belgique avait, en définitive, obtenu tout ce qu'elle demandait 

« Notre indépendance... est reconnue par toutes les nations. La dette, nous ne la paierons pas. Le Luxembourq est en notre possession. La citadelle d'Anvers sera évacuée. 

BELLIARD REGAGNE BRUXELLES 

Les personnalités les plus diverses, à commencer par le Roi, désiraient vivement le retour de Belliard à Bruxelles. 

Le général quitta Paris le 22 juillet à huit heures du matin, comme il ressort d'un billet de quatre lignes, adressé le même jour à Sol, à six heures. 

PREMIÈRES NOUVELLES A SÉBASTIANI 

Dès le 23, le général, reprenant ses fonctions, adressait une dépêche à Sébastiani. Il lui dépeignait la satisfaction qu'il avait constatée chez les habitants des régions qu'il avait traversées, la joie et la confiance des Bruxellois. 

Un nouveau ministère se constituait. Le Hon en attendait la formation pour porter à Paris la notification de l'avénement de Léopold Ier. 

Belliard indiquait la composition probable du Cabinet, soulignait l'excellence du choix du comte d'Arschot comme Grand Maréchal du Palais, et notait l'envoi de Van de Weyer à Londres. 

L’intention du Roi, en renvoyant Le Hon à Paris, était le charger de négocier un traité de commerce franco-belge. 

LA RÉCEPTION DE BELLIARD PAR LE ROI 

Le 24, Belliard fut reçu par Léopold Ier qui lui dit son plaisir de l'accueil des Belges, qui avait si heureusement complété les manifestations de sympathie des Français du Nord. « Ces qui fut si bien commence chez vous.... m'a suivi partout ». 

A Sol, Belliard écrivait le 19 juillet : Je vous envoie quatre cahiers de notes que vous porterez de suite chez le roi... Si vous êtes reçu par le roi, vous lui direz que je suis à sa disposition pour tous les renseignements qu'il pourra désirer sur la Belgique... » 

Il ajoutait le 20 non sans humour, que Léopold serait bien accueilli dans non nouveau royaume, que tout le monde lui ferait la cour « pour avoir des places. » Il avait « fait tout le voyage de Calais à Dunkerque dans la voiture du roi et seul avec lui. » Il en avait été « très content ». Il pensait que Léopold avait éprouvé le mémé sentiment. « J'ai donné à Sa Majesté bien de bons renseignements pour sa gouverne. » 

La grande kermesse de Bruxelles a lieu le jour de la procesion du Sacrement du Miracle et dure quatre jours.