Le chant Ca Tru, un Patrimoine culturel immatériel de l'humanité au Vietnam

Le Ca tru s’est imposé comme un genre musical pleinement développé au XVe siècle. En fonction de la localité et du moment, le chant Ca tru a nommé le chant A dao, le chant Cua dinh, le chant Cua quyen, le chant Co dau, le chant Nha to, le chant Nha tro et le chant Ca cong.

Le Ca tru dérive de chansons folkloriques, de la musique populaire, ainsi que de danses folkloriques. Par conséquent, le Ca tru est un art synthétique entre la poésie et la musique, parfois la danse.

Apparu initialement au début du XIe siècle, développé au XVe siècle, mais à la seconde moitié du XXe siècle, le Ca tru a été connu dans le monde pour la première fois par la voix de l'artiste Quach Thi Ho (1909 - 2001). Peu à peu, de nombreux musiciens étrangers ont présenté le Ca tru aux universités célèbres dans le monde. À travers de nombreuses vicissitudes historiques, le Ca tru a atteint un haut niveau esthétique et a confirmé leur position importante non seulement du Vietnam mais aussi de l’humanité.

Le Ca tru est pratiqué par les communautés Việt dans 14 provinces et villes suivantes: dans le Nord : Hanoi, Bac Ninh, Hai Duong, Hai Phong, Hung Yen, Nam Dinh, Thai Binh, Phu Tho et Vinh Phuc; dans le Centre-Nord: Thanh Hoa, Nghe An, Ha Tinh et Quang Binh; dans le Sud: Ho Chi Minh-Ville.

Auparavant, il y a des associations professionnelles Ca tru appelées giao phuong. Les vestiges liés au Ca tru sont préservés dans les provinces du Nord.

Caractéristiques artistiques de Ca tru

Le chant Ca tru a 5 principales catégories: hat cua dinh (chant de culte), hat cua quyen (chant dans le palais royal), hat tai gia, hat ca quan (chant de divertissement), hat thi (chant de compétition). Les artistes traditionnels de Ca tru étaient organisés en différentes associations professionnelles appelées giao phuong. Chaque association musicale était dirigée par un chef qui était appelé trum. Ces associations musicales n’existent plus aujourd’hui. Mais des amateurs de Ca tru participent bénévolement à une nouvelle organisation appelée Club de Ca tru, qui est une organisation à but non lucratif.

Un groupe de Ca trù est généralement composé de trois personnes: d’une chanteuse (appelé “dao” ou “ca nuong”) qui chante en jouant des cliquettes (phach, des objets en bambou ou en bois, il est frappé à l’aide de deux baguettes en bois dur), d’un instrumentiste masculin qui joue du đan đay (un luth ancien et long à trois cordes, son manche possède 10 frettes), et d’un joueur de «tambour d’éloge» appelé quan viên cam chau. Celui qui joue du tambour d’éloge est un connaisseur du Ca tru. Les rythmes marquent la fin et le début des différentes sections et phrases musicales. Le joueur de tambour utilise également des motifs particuliers pour montrer son appréciation de la musique et de son exécution.

Les formes musicales ou mélodies de Ca tru sont appelées The cach. Chacune comporte deux éléments: la musique et la poésie. Selon les documents Han-Nom, le Ca tru a 99 The cach et est divisé en trois groupes: le chant de dévotion composé de 66 mélodies, le chant de divertissement de 19 The cach, le chant interprété lors des concours de chant de 14 The cach.

La poésie joue un rôle important dans le Ca tru qui est une forme de poésie chantée. Les mots, les paroles du chant Ca tru sont savants, peu de mots, beaucoup de sens.

La danse du Ca tru est souvent exécutée dans le hat cua đinh (chant dans la maison communale du village). Il y a la danse bo bo exécutée par les chanteuses de Ca tru qui chantent et dansent en simulant des activités quotidiennes; la danse tu linh, qui fait référence à la danse de quatre créatures surnaturelles, quatre animaux légendaires, le dragon, le kylin, la tortue et le phœnix; la danse bai bông (disposition des fleurs)…

Valeurs marquantes du Ca tru

Le Conseil consultatif du patrimoine de l'UNESCO a évalué le chant Ca tru suivant:

- Le Ca tru a traversé un processus de développement au moins du XVe siècle jusqu’à maintenant, qui est exécuté dans l’espace de diversité culturelle attaché aux différentes périodes historiques. Il représente la conscience en matière du caractère, la succession dans l’art, la créativité, le Ca trù est transmise entre les générations via les associations professionnelles appelées giao phuong. Ces associations professionnelles ont maintenu les activités de la communauté stricte formant la caractéristique de Ca tru. Malgré de nombreuses vicissitudes historiques et sociales, le Ca tru a encore la vitalité particulière en raison de sa valeur artistique à la culture du Vietnam.

L’originalité de Ca tru est l’espace d’art, l’instrument et la poésie particulière. Selon les artistes populaires, le Ca tru a de nombreuse formes musicales ou mélodies différentes, chacune appelée The cach. Le technique de chant est délicate, minutieuse comme la chanteuse. L’instrument simple au contraire du timbre a couronné la beauté de chaque composant.

Le consensus, la compréhension complète des communautés en matière de Ca tru, le plan d’action, la responsabilité, l’engagement, le soutien et l’assistance des organismes d’état pour la protection de patrimoine ont contribué à assurer la vitalité de Ca tru. Le gouvernement a décidé de soumettre le dossier à l’UNESCO, après 4 ans d’attente, le Ca tru du Vietnam a été inscrit le 1er octobre 2009 à Abou Dhabi, les Émirats Arabes Unis sur la liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente.

Ca tru dans la vie actuelle

Selon la statistique des chercheurs, jusqu’en 2010, il y a 63 clubs de Ca tru avec 769 personnes (comporte 513 chanteuses, 256 instrumentistes masculins et joueurs de tambour d’éloge) à 14 provinces et villes du pays. Ces clubs se produit fréquemment et organisent de nombreux cours pour transmettre le Ca tru. Cependant rares sont les personnes qui sont capable de pratiquer plus de 10 chants. Certains clubs typiques tels que

- Hanoi: Le club de Ca tru de Lo Khe, de Thang Long, de village Chanh, de Bich Cau.

- Ninh Binh: Le club de Ca tru du temple Nguyen Cong Tru, de Co Vien Lau.

- Ha Tinh: Le club de Ca tru de Nguyen Cong Tru, de Co Dam.

Actuellement, l’Institut national de Musique du Vietnam préserve 7 danses et 42 chants. Il y a 26 écritures Han-Nom et environs 25 livres sur Ca tru.