Hémérocalles

Spécialiste des hémérocalles, Guénolé Savina, reconnu en France et aux Etats-Unis, est obtenteur, sélectionnant de bonnes plantes pour notre région océanique. Il travaille en collaboration avec les Pépinières Caillarec.

Collectionneur d’hémérocalles depuis une vingtaine d’années, Guénolé Savina est devenu créateur de sa propre ligne d’hybrides en se documentant notamment auprès de l’AHS (American Hemerocallis Society).

Originaires d’Asie (régions tropicale à subtropicale) on trouve des hémérocalles jusqu'en Sibérie. Elles poussent naturellement dans des prairies humides, près des cours d'eau ou dans la terre fraîche de la lisière des bois, essentiellement en Chine, en Mongolie, en Corée et au Japon. Il en existe une trentaine d'espèces.

Elles sont connues depuis des siècles. Les premières espèces étaient déjà cultivées, décrites et peintes sous Confucius.

En Europe, les premières cultures décrites datent du début du XVIème siècle.

Depuis plus d’un siècle, la culture de cette fleur est entrée dans une nouvelle ère et de nombreux passionnés ont façonné la génétique de ce genre.

Les tous premiers travaux d'hybridations commencent au début du XXème siècle. Il reste aujourd'hui très peu de traces des premiers cultivars et il faudra attendre la fin des années cinquante pour voir apparaître les premiers programmes suivis par quelques horticulteurs américains passionnés.

Le genre Hemerocallis, du grec "hemera", jour et "kallos", beauté, fut défini par Linné au XVIIIème siècle et classé dans la famille des lys (Liliaceae).

Les fleurs peuvent être miniatures (moins de 8 cm de diamètre), petites (de 9 à 15 cm) ou grandes (plus de 15 cm). Elles s'ouvrent sur trois jours en juin-juillet. Certaines variétés remontantes peuvent encore fleurir en septembre. les tiges florales sont initiées en novembre.

Leurs formes sont très variées : triangulaires, rondes, étoilées, arachnéiformes 'Spider', tubulées

Aujourd'hui il est reclassé dans la famille des Xanthorrhoeaceae. Depuis 2009 la classification phylogénétique APG III inclut dans cette famille Xanthorrhoeceae les genres précédemment placés dans Asphodelaceae et Hemerocallidaceae (Hemerocallis et Phormium entre autre). Les hémérocalles étant plus proches des Phormium que des lys.

Les couleurs des espèces sauvages se limitent au jaune, orange et quelques teintes marron-fauves. Si le jaune et l’orange sont les couleurs d’hémérocalles que l’on trouve dans la nature il existe aujourd’hui 90 000 cultivars faisant de cette plante l’une de celles qui a le plus de variantes !!!... On lui connait toutes les couleurs sauf le vrai bleu.

Certaines sont persistantes, d'autres semi-persistantes et d'autres totalement caduques.

L’hybridation se fait manuellement. Après une semaine des capsules se forment. Il faudra environ six semaines pour qu'elles soient mûres. Les graines qu’elles contiennent de la taille d’une lentille, noires et brillantes, seront à la base de l'obtention de nouvelles variétés. Par semis on obtient de nouvelles plantes qui fleuriront au bout de 12 à 18 mois environ. Il sera alors nécessaire de sélectionner les hybrides ayant les caractères attendus, coloris, liseré, cœur, grandeur, remontance.

Ensuite il faudra vérifier que ceux-ci sont bien stables avant toute commercialisation. Un seule graine sur 10 000 donne une plante commercialisable.

Les hybrides actuels sont innombrables :

Culture : La culture est très simple, l'hémérocalle pousse presque partout, sans exigence sur la nature du sol.

C’est une plante de plein soleil, nécessitant un amendement tous les ans, en matière organique, pour la floraison suivante. Elle a besoin de beaucoup d’eau en phase de pousse, au printemps et en automne si elle est remontante, mais supporte bien les étés secs.

Le système racinaire est important pour le bon développement de la plante : c’est une réserve de nourriture qui permet à la plante de redémarrer avec vigueur à chaque printemps.

Multiplication : La division se fait à la fin de l’été ou fin mars à la reprise de la végétation. Elle est recommandée pour que la plante garde sa floribondité. A pratiquer tous les 3 à 5 ans.

On peut les multiplier par semis de graines fraîches à 20 °C. Pour cela récolter les graines dès l'ouverture de la capsule. Si nécessaire conserver les graines au réfrigérateur.

Les hémérocalles peuvent être cultivées en pot pour un cycle de trois ans. Dans ce cas, il conviendra de leur apporter un peu d'engrais

Maladies : Les hémérocalles sont très résistantes, seulement sujettes à la rouille mais cela ne fait pas mourir la plante. Elles peuvent parfois être attaquées par les cécidomyies, petit moucheron qui pond dans la fleur provoquant une difformité du bouton floral. Il faut alors ôter ces boutons difformes, les détruire obligatoirement car l'asticot devient pupe et un nouveau moucheron revient l’année suivante. Pour les détruire on peut les noyer ou les brûles.

Associations : Les hémérocalles seront davantage mises en valeur en compagnie d’autres vivaces (heuchères, chrysanthèmes, astilbes, géraniums vivaces, agapanthes, hydrangeas, azalées etc…), ou associées à des arbustes et arbres du jardin. Il est en effet préférable de les associer avec d’autres plantes plutôt que les regrouper toutes ensemble !!!...

Cette plante très intéressante, offre des fleurs durant plusieurs semaines de mai aux gelées si on fait un choix judicieux des variétés. Les nouvelles variétés fleurissent pendant un mois et demi. Elles ont des tiges florales plus fournies. Certaines peuvent produire 15 à 20 fleurs en même temps tous les jours.Les hémérocalles sont également des plantes condimentaires dont on utilise le bouton, la fleur, les feuilles et les racines. On peut butter le jeune feuillage au printemps pour le blanchir avant consommation.Pour en savoir plus : http://www.hemerocalle.fr/