Flore de la Réunion par Jean Louis Papin

L'ile de la réunion est située dans l'océan indien au large de Madagascar. Elle est constituée de deux massifs volcaniques excavés par trois grands cirques.

La Réunion porte bien son nom, une population venue d’Europe, d’Afrique, d’Inde et de Chine. Grâce à un dialecte commun, le créole, les réunionnais s’attachent à préserver une culture, des traditions et un art de vivre. Comme sur le plan ethnique, la société réunionnaise constitue un modèle de tolérance religieuse. Un christianisme à la créole, un hindouisme importé, un islam modéré et le bouddhisme chinois vivent en harmonie. Une gastronomie à l’image de son métissage offre une cuisine colorée épicée et parfumée. Le mélange des genres a permis de créer, en architecture religieuse et civile, un patrimoine historique exceptionnel. L’histoire de la Réunion est marquée par la colonisation, l’exploitation du café sur le pourtour du littoral, l’esclavage institutionnalisé et l’introduction des épices. Aujourd’hui, l’activité économique est tournée vers l’exploitation de la canne à sucre.

Nature La Réunion présente un paysage d’une diversité étonnante, une végétation dense, variée, riche en senteurs, des reliefs démesurés, et un volcan en activité plein de mystères, une côte sauvage où alternent plages de galets, plages de sable blanc et des rochers volcaniques. La flore s’étage en différents types de végétation, du littoral jusqu’aux sommets de l’ile. A cette répartition en zones concentriques s’ajoute le contraste entre l’Est au vent et l’Ouest sous le vent. C’est dans les hauts que se dévoilent les trésors de l’ile. La forêt en couvre près des deux cinquièmes. Elle occupait plus du double avant l’arrivée de l’homme. C’est une nature souvent méconnue comprenant un espace boisé avec les tamarins des hauts, les acacias des hauts et la forêt des bois de couleurs des hauts, composée d’une cinquantaine de variétés d’arbres. Plus bas, jusqu'à 300 m d’altitude, prospèrent les bois de couleurs et les cryptomerias, conifères à vocation industrielle. Les habitants ont un amour immodéré pour les plantes ornementales. On trouve des arbres côtiers comme les banians, immenses arbres, les palmiers dont la délicatesse du cœur de palmiste est très recherchée pour la préparation de la luxueuse salade de millionnaire. A l’Est et au Sud-est de l’ile, le vacois pousse sur le littoral ; il est utilisé pour la vannerie. Le baobab est présent dans les villes, arbre sacré, arbre à palabre dont le fruit est appelé pain de singe. Tout est bon et utile dans le baobab, même son feuillage est consommé. C'est la chauve souris qui le pollinise. Le jardin et son agencement sophistiqué fait la fierté de son propriétaire. Ainsi se côtoient les géraniums, les bégonias, les roses de porcelaine, les allamandas jaunes, les hibiscus, les bougainvilliers multicolores, et les poinsettias aux bractées rouge vif. Parmi les arbres fleurissent les flamboyants, les tulipiers du Gabon, les jacarandas, les grévileas et les frangipaniers.

Les marchés Le marché est riche de fruits et légumes colorés et délicatement parfumés. Sur les étals se côtoient mangues, letchis, fruits de la passion, bananes, ananas, anones, fruits à pain, jacques et patates douces.

Epices et plantes à parfum La Réunion a largement perdu sa vocation de terre d’acclimatation d’épices exotiques qui avait fait sa réputation au XVIIIème siècle. Le poivrier y pousse encore, mais le giroflier, la cannelle et la muscade subsistent essentiellement comme témoins historiques, dans les jardins botaniques. Des petites exploitations de plantes à parfum permettent à l’ile de maintenir une production d’essences, comme le géranium, cultivé dans les hauts de l’Ouest. La vanille, orchidée importée d’Amérique centrale à la Réunion dès 1819 et toujours cultivée sur l’île, demeura d’abord une plante ornementale. En 1841, un jeune esclave nommé Edmond Albius découvrit, en s’amusant, la pollinisation manuelle des fleurs de vanille. Depuis, chaque matin, lors de la floraison annuelle, les marieuses fécondent les fleurs pour obtenir des gousses.

Les réunionnais s’attachent à préserver leurs richesses, autant le patrimoine historique que naturel exceptionnel. Ce qui explique que l’ile séduise aussi bien le touriste que le naturaliste.