Santé des végétaux et enjeux liés à la mondialisation des échanges

Rappel historique :

Le premier service chargé de la protection des végétaux est créé en 1911 suite à l’apparition du Phylloxéra dans les vignes en 1863. Il répondait au besoin d’échanger des informations sur ces ravageurs et d’organiser des luttes coordonnées et efficaces.

Les successions d’invasions de ravageurs, la seconde guerre mondiale, le machinisme agricole et le développement de la chimie, vont conduire à la création des Services Extérieurs de la Protections des Végétaux en 1941.

En 1992, apparaît la notion « d’organismes nuisibles ».

Les enjeux :

- sécuriser la production alimentaire

- garantir les intérêts environnementaux

- préserver la santé publique

Exemples d’organismes nuisibles essentiellement liés à des enjeux environnementaux

Le ragondin (Myocastor coypus)

C’est un gros rongeur originaire d’Amérique du Sud, introduit dès la fin du XIXème siècle pour sa fourrure. Bien adapté à la vie aquatique, c’est un herbivore aux mœurs essentiellement nocturnes et qui vit généralement en groupes. Il consomme près de 40 % de son poids en végétaux chaque jour. Chaque année la femelle donne naissance, en moyenne, à 2,70 portées de 2 à 9 jeunes sexuellement matures à 6 mois. Par conséquent, un couple engendre 90 descendants en deux ans. Sans prédateur naturel, il engendre de nombreux problèmes.

Selon la nature de son habitat, il creuse un terrier dans la berge ou constitue un nid dans la végétation aquatique. Le terrier représente environ 9 m de galeries avec des ramifications, ce qui engendre des effondrements (berges, digues, piliers de ponts…)

Les déblais de terriers (de 1 à 4 m3/an) provoquent un envasement et donc une modification des milieux humides, portant préjudice à la reproduction de nombreux oiseaux. De plus, par ses déplacements aquatiques et la constitution de sa litière, il participe à la dissémination de nombreuses plantes hydrophytes, parfois envahissantes (Jussie).

Le ragondin est classé espèce non indigène nuisible. En Loire atlantique, la lutte contre le ragondin est obligatoire par arrêté préfectoral.

La FDGDON* met en œuvre des suivis densitaires de populations Des réseaux communaux de piégeurs bénévoles et de chasseurs sont encadrés et animés régulièrement par la FDGDON 44**. En 2012, ce sont près de 62 000 ragondins et rats musqués qui ont été prélevés par les différents acteurs et méthodes de luttes collectives.

Le Frelon asiatique (Vespa velutina nigrithorax)

Sa taille est d’environ 2,5 à 3 cm. Il est noir avec une large bande jaune-orangé sur le 4ème segment de l’abdomen et un fin liseré jaune sur le premier segment. Les pattes sont de deux couleurs, la partie supérieure est noire ou brun-foncé, la partie inférieure est jaune.

Il est classé en danger sanitaire de 2ème catégorie pour l’Abeille domestique.

L’impact sur la biodiversité est encore assez mal connu. Des études sont en cours. Ses attaques sur la faune pollinisatrice aura forcément des conséquences

Progression de l’espèce en Loire-Atlantique :

7 nids recensés en 2009 - 129 en 2011- 689 en 2012

Une ligne téléphonique et une adresse mail spéciale « frelon asiatique » ont été instaurées à la FDGDON 44** pour tous les signalements de nids ou demandes de renseignements sur l’espèce.

Adresse mail: frelonasiatique@fdgdon44.fr

Numéro de téléphone: 02 40 36 87 79

Permanence téléphonique 7 jours / 7 du 1er juillet au 15 octobre.

Le Capricorne asiatique (Anoplophora glabripennis)

C’est un longicorne d’origine asiatique. Il fût introduit accidentellement en Loire Atlantique à Saint Anne sur Brivet, en 2004, à partir de palettes de pavés de granite en provenance de Chine.

C’est un insecte de l’ordre des hyménoptères, originaire d’Asie. Il a été signalé officiellement en France (Lot-et-Garonne) en 2005. Sa présence est due à une introduction accidentelle lors d’importation de poteries chinoises par un horticulteur en 2004.

Sa taille est de 30 mm hors antennes, les antennes sont aussi longues le corps chez la femelle et 1,5 fois plus longues chez le mâle. Il est noir brillant avec de petites tâches, le plus souvent d’un blanc vif de formes et de dispositions variables. Les larves creusent des galeries dans les troncs.Il figure sur la liste des organismes nuisibles dont l’introduction et la dissémination sont interdites en Europe. A Saint Anne sur Brivet la FDGDON 44 est intervenue conformément à la réglementation en vigueur. (destruction des adultes, l’incinération des arbres infestés, l’instauration de périmètre de surveillance autour des foyers).

Exemples d ’organismes nuisibles essentiellement liés aux risques sanitaires et de santé publique

La chenille processionnaire du Pin

Cet insecte appartient à l’ordre des Lépidoptères et à la famille des Notodontités.

Ce papillon répandu dans notre région, notamment sur la façade Atlantique, pond des œufs, vers le milieu de l’été, principalement sur les pins noirs d’Autriche, laricio, maritimes et sylvestres.

Ils sont déposés sous forme de manchons de 2-3cm de longueur autour de deux ou plusieurs aiguilles de pin. Le cycle d’incubation dure entre 30 et 50 jours. Alors naissent des chenilles de la fin juillet jusqu’au mois de septembre.

Elles sont pourvues de microscopiques poils, très urticants, qu’elles libèrent dans l’air. Très présents lors des processions, ceux-ci demeurent virulents même plusieurs mois après la disparition des chenilles, notamment dans les nids anciens.

Très allergènes, les poils sont responsables, chez l’homme comme chez les animaux, de réactions plus ou moins violentes.

Les remontés des observateurs bénévoles permettent d’éditer les cartes départementales de risques et de vigilances sanitaires liés aux urtications, disponibles sur le site de l’ARS***.

En parallèle, la FDGDON 44 dispose sur différents sites, des pièges à phéromones, afin d’observer les fluctuations de vols des papillons mâles en période de reproduction. Ceci permet de connaitre les pics de pontes et d’éclosions des œufs et donc la période durant laquelle le risque d’urtication est le plus fort.

L’Ambroisie à feuilles d’Armoise (Ambroisia artemisiifolia L.)

Le pollen de l’Ambroisie à feuilles d’Armoise est très allergène. La réaction allergique se traduit par un rhume identique au rhume des foins mais qui survient de la mi-août à la mi-octobre.

Pour la Loire Atlantique, la FDGDON 44 réunit chaque années 138 observateurs bénévoles, pour une formation ou une remise à niveau sur la reconnaissance de l’espèce, les risques, les méthodes de luttes ou de gestion de cette plante.

Un exemple d’organisme nuisible dont les enjeux sont essentiellement agricoles

La Chrysomèle des racines du maïs

C’est une espèce invasive originaire du continent américain, fortement implantée en région Rhône-Alpes. La dispersion s’est opérée par les échanges commerciaux de semences de blé et de tournesol.

C’est une plante herbacée appartenant à la famille des astéracées.

Elle mesure généralement de 20 à 40cm, très rarement 2 m

C’est un insecte originaire d’Amérique central, sa taille est de 5 mm de long, il est jaunâtre avec 3 stries noires sur les élytres, ses antennes sont aussi longues que le corps. Ses larves mesurent de 10 à 18 mm Il a colonisé l’Amérique du Nord dès le 20ème siècle et est arrivé en Europe par la Serbie en 1992. Sa colonisation est principalement due aux échanges commerciaux de semences de maïs. En France, le premier foyer fût détecté en 2002 en île de France. La Chrysomèle des racines du maïs est un organisme de quarantaine.

En Loire Atlantique le suivi est réalisé par la FDGDON 44, à l’aide pièges à phéromones autour des aéroports de Nantes Atlantique et Montoir de Bretagne ainsi que les axes routiers Nantes-Angers, Nantes-Vannes, Nantes-Rennes.

*FDGDON : Fédération Départementale des Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles

**FDGDON 44 : pour la Loire-Atlantique

*** ARS : Agence Régionale de Santé