Les Proteas

Annie Biron

Pascal Renaud nous fait pénétrer dans l'univers des Proteas avec cette citation de Gilles Clément "le Jardin Planétaire est le lieu de l'accumulation de toute une diversité soumise à l'évolution". Nous devons donc analyser nos jardins de façon à pouvoir adapter nos plantations.

Un voyage au "Cap" en Afrique du Sud permet de constater que 9/10 dixième des plantes fleuries du monde poussent dans cette région. Un parallèle entre cette région et la nôtre met en évidence que l'échelle des températures est identique, alors pourquoi ne pas essayer d'avoir les mêmes plantes ?

Il existe environ 6200 plantes endémiques de la région du Cap parmi lesquelles des plantes capables de s'installer chez nous : les Pélargoniums, les Gazanias qui résistent à un froid peu intense, les Ericas, les Ostéospernums, les Agapanthes. Pourquoi pas les Protéas de la famille des Proteaceae ?

Il existe 2000 espèces de Proteaceae, 80 genres, ce sont des arbres et arbustes parfois des plantes herbacées, au feuillage persistant et poussant en zones arides et régions tempérées du Cap. 90 % des Protéas sont répartis dans la région traversée par la "Garden Road" (route des jardins). On y trouve une forêt dense en végétation et un climat identique à celui de l'Angleterre ; on en trouve aussi le long de la "Flower Road" (route des fleurs) qui va jusqu'en Namibie. Les Protéas poussent au sud du Cap, dans un habitat naturel plutôt montagnard. C'est une région tempérée en hiver (environ 10°). L'analyse des pluies et températures montre que, dans notre région, nous ne sommes pas si éloignés de certaines conditions existant au Cap. Conditions de culture des Protéas :

La qualité de l’inflorescence est majestueuse et cette plante a une très grande résistance aux incendies très fréquents en Afrique du Sud.

Leur hauteur peut atteindre 1 m à 1,50 m et leur largeur 1 m à 1,50 m.

Exposition : au soleil, en sol acide et pauvre, avec une certaine fraîcheur au pied. Rusticité pouvant aller jusqu'à -6°.

Entretien :

Protéger en hiver par un voile d'hivernage.

Arroser à l'eau de pluie pour éviter le calcaire.

Ne pas utiliser d'engrais (ou seulement de l’azote), pas de phosphore ni potassium.

Les installer dans un sol en pleine terre de bruyère, drainante.

Abriter des vents violents.

Rabattre la touffe pour régénérer le port.

Tailler les tiges défleuries au plus bas.

Multiplication

Par bouture ou semis mais il faut attendre 4 à 5 ans avant de les voir fleurir!!!

Maladie : pourriture des racines due à un manque de drainage

Quelques variétés :

Les hybrides : 'Susara', 'White Ice', 'Clark’s Red', 'Pink Crown'

Les Eximia : 'Sylvia'

Les Cynaroïdes : 'Mini King', 'Madiba' (nom donné en hommage à N. Mandella )

'Little Prince' (le plus résistant au froid -7/-10 °C),

On peut en trouver aux Pépinières « Stervinou » dans le Finistère (Kerguelen 29290 Guipronvel).

Retour d’expérience :

A Pornic, dans une propriété privée située en bord de mer, 30 Protéas ont été plantées dans un massif en pente. La floraison s'étale sur toute l'année. A noter des difficultés pour les pieds exposés aux vents.

La formation des bourgeons se fait en septembre octobre pour une floraison en juin.

Quelques Proteacae à tester :

Ce sont des plantes déjà bien connues, qui peuvent facilement s'acclimater en région nantaise.

Banksia coccinea (originaire d’Australie) - Grevilléa - Leucadendron

Leucospermum cordifolium

Telopea 'Shady Lady Red'.