Trois fleurs symboles de la Grande Guerre
En Grande Bretagne, le coquelicot, appelé Poppy, dont le rouge rappelle le sang versé par les combattants, qui repoussait dans les champs de Flandres dévastés par la guerre, est devenu le symbole des soldats tombés au combat. C’est la fleur symbole des anciens combattants du Royaume-Uni et des pays du Commonwealth.
En France la fleur symbole est le bleuet. Ce nom désignait les soldats de la classe 15 (nés en 1895) fraichement arrivés sur le champ de bataille du Chemin des Dames, en raison de l’uniforme bleu horizon dont ils étaient vêtus.
En Allemagne c'est le myosotis blanc. Leurs fleurs séchées accompagnant les lettres des soldats disent "Vergiss mein nicht" puisque son nom populaire en Allemagne est aussi Ne m'oublie pas.
A Londres, pour commémorer le centième anniversaire du début des hostilités de la guerre 1914-1918, dans les douves de la Tour de Londres ont été plantes 888246 tiges de métal surmontées d’un coquelicot rouge vif en céramique, correspondant au nombre de soldats du Commonwealth tués lors du conflit. Le premier coquelicot a été planté le 5 août, date d'entrée en guerre de la Grande Bretagne. Le dernier l’a été le 11 novembre, jour du souvenir de la fin de la Guerre pour les Anglais.
Cette floraison marquée de sang et d’espoir, inspira le médecin militaire canadien John Mc Crae qui écrivit un poème intitulé In Flanders Fields
In Flanders Fields
par le lieutenant-colonel John Mc Crae
In Flanders fields the poppies grow
Between the crosses row on row,
That mark our place; and in the sky
The larks, still bravely singing, fly
Scarce heard amid the guns below.
We are the dead. Short days ago
We lived, felt dawn, saw sunset glow,
Loved and were loved and now we lie
In Flanders fields.
Take up our quarrel with the foe:
To you from failing hands we throw
The torch; be yours to hold it high.
If ye break faith with us who die
We shall not sleep, though poppies grow
In Flanders fields.
Au Champ d'honneur
Adaptation française du major Jean Pariseau
Au champ d'honneur, les coquelicots
Sont parsemés de lot en lot
Auprès des croix; et dans l'espace
Les alouettes devenues lasses
Mêlent leurs chants au sifflement
Des obusiers.
Nous sommes morts
Nous qui songions la veille encor'
À nos parents, à nos amis,
C'est nous qui reposons ici
Au champ d'honneur.
À vous jeunes désabusés
À vous de porter l'oriflamme
Et de garder au fond de l'âme
Le goût de vivre en liberté.
Acceptez le défi, sinon
Les coquelicots se faneront
Au champ d'honneur.