La flore de la Pointe Saint Gildas

''La Flore de la Pointe Saint-Gildas '' par Guillaume Cochard,

Conservateur de la Réserve Naturelle Régionale Pointe Saint Gildas et responsable du service environnement de la ville de Préfailles

La réserve naturelle régionale « Pointe Saint Gildas » d’une surface de 11,5 hectares est située sur la commune de Préfailles. Cette pointe constitue un belvédère sur l’estuaire de la Loire, la baie de Saint-Nazaire et l’île de Noirmoutier. Les sentiers qui longent le littoral permettent d’accéder aux plages et aux blockhaus, vestiges du conflit mondial du siècle dernier. Ils permettent aussi d’accéder au sémaphore situé au centre de la Pointe, offrant une vue panoramique sur la baie de Bourgneuf et l’estuaire. Très fréquentée pour ses attraits paysagers, cette pointe est un lieu de promenade durant toute l’année.

Afin de préserver cet espace, propriétaires et acteurs locaux ont engagé un projet commun autour d’une démarche de labellisation du site en « Réserve Naturelle régionale » (RNR). La commune de Préfailles en est le gestionnaire, travaillant en partenariat avec la Région Pays de Loire et le département de Loire Atlantique. Un plan de gestion, exigé par la labellisation, permet de préserver les atouts environnementaux du lieu par de l’entretien régulier, et une action de sensibilisation auprès du public.

Il s’agit de restaurer les espaces accueillant une pelouse à « Isoète épineux », maintenir les landes à « Bruyère ciliée » et les landes sèches littorales, entretenir les parcelles de « pelouse aérohaline » et protéger les dunes grises. La Pointe Saint Gildas, de plus en plus fréquentée, devient par voie de conséquence très fragile. Des actions de communication, de sensibilisation et de découvertes des richesses naturelles de la Réserve, sont donc mises en place toute l’année.

La richesse biologique de la réserve est liée à la diversité des milieux la composant. Elle abrite un patchwork d’habitats parfois rares au niveau régional : il s’agit par exemple de la pelouse aérohaline (s’épanouissant sous les embruns) et aussi une pelouse à Isoètes épineux. C’est sur les falaises que l’on trouve la pelouse aérohaline, ensuite en s’éloignant de la côte, les conditions climatiques étant moins difficiles et les sols plus profonds, Bruyère cendrée et Bruyère ciliée s’y s’établissent.

Un peu plus loin, les Ajoncs d’Europe protègent d’autres espèces comme les prunelliers et les ronces, favorables à la nidification de bons nombres d’oiseaux, 341 espèces végétales ont été recensées. Parmi elles, 85 sont patrimoniales. D’autre part, deux espèces végétales sont protégées au niveau national : l’Isoète épineux et le Sérapias à petites fleurs. La petite Centaurée, la Romulée à petites fleurs, l’Alysson champêtre et le Gaillet commun négligé sont, quant à eux, recensés au niveau régional.

La faune abritée sur la Pointe Saint Gildas est très diversifiée et recense 461 espèces animales dont 26 d’intérêt patrimonial. On compte plus de 106 espèces d’insectes comme le coléoptère Clonopsis gallica et 114 espèces d’araignées. De nombreux oiseaux fragiles se reproduisent comme la Fauvette pitchou et le Pipit maritime. Le site est également très intéressant pour les oiseaux migrateurs comme la Pie Grièche à tête rousse et le Tarier des prés.

En conclusion, gardons à l’esprit que sur une telle Réserve, tout est lié, le site est complexe et la présence d’une espèce particulière aura le pouvoir de maintenir le paysage de la Pointe tant aimée du public. En protégeant une espèce, c’est le paysage qui est protégé mais en protégeant le paysage et en respectant le lieu, ce sont toutes les espèces qui sont protégées.

Compte-rendu conférence : Brigitte Le Monnier