Quelques aspects de la végétation guyanaise

Technicien au bureau d’études du SEVE (Service des Espaces VErts de la ville de Nantes), retraité et amateur de botanique, J.P. Brizard connait bien la Guyane pour y avoir séjourné plusieurs fois depuis les années 2000…

Ensuite le propos s’appuie sur la typologie des habitats naturels guyanais : CORINE biotopes, programme de COoRdination de l’INformation sur l’Environnement. Suivants des critères définis sont ainsi classés les principaux milieux guyanais.

La Fôret représente 90% des milieux guyanais. C’est la plus grande forêt française. C’est une forêt humide. Ce milieu ne sera pas développé

Les habitats littoraux sont constitués de plages de sable et de dunes marines fixées par des végétaux comme l’Ipomée

(Ipomea pes-caprae), liane rampante

L’intervention commence par une présentation des facteurs déterminants des écosystèmes tropicaux :

- Un climat original, avec de mars à avril le « petit été de mars », saison sèche, puis c’est la petite saison des pluies qui débute en avril pour se terminer en juillet et enfin d’août à octobre c’est la grande saison sèche. Le climat est de type équatorial. Il fait chaud mais de façon très supportable grâce à l’alizé qui souffle en permanence sur la côte.

- Des sols spécifiques notamment des ferrallitiques plus ou moins lessivés. Ce sont des sols argileux rouges, riches en oxydes de fer.

et des plantes traçantes rampantes qui fixent bien le sol (vigne par exemple…). Sur l'arrière plage, on trouve des plantes protégées comme le cactus cierge (Cereus hexagonus)

des Cnidoscolus, appelée aussi chaya, de la famille des Euphorbiaceae, ses poils urticants n'ont rien à envier à ceux de notre ortie.

Les côtes rocheuses, falaises maritimes, grottes sont soumises aux embruns. On peut y découvrir : agaves, Philodendron acutatum,

le Couroupita guyanensis appelé Arbre à boulets de canon, dont les fleurs apparaissent directement sur le tronc, c’est la cauliflorie

ou encore des Frucraea foetida appelés Choca vert, de la famille des Agaves.

Les mangroves avec toutes sortes de palétuviers : Avicennia germinans ou palétuvier blanc. Ses racines développent des pneumatophores, ce sont des ramifications qui pointent hors du sol. C’est une plante pionnière, elle se ressème en premier.

Rhizophora mangle, ou palétuvier rouge Toutes les plantes qui constituent les mangroves ont le même âge puisqu’elles sont semées ou bouturées en même temps. Au cours d’une tempête tout peut disparaître, par contre sur d’autres zones, en arrière mangrove, certains végétaux sont plus fixés.

Dans les landes et savanes sur sables gris ou blanc, les podzols. La savane haute herbacée se situe en zone sèche alors que la savane basse est en zone humide.

On trouve là une grande variété de plantes réparties en fourrés, pelouses et prairies.

En lisière de forêt : le Phenakospermum guyanense de la famille des Strelitziaceae

A l’approche des zones humides : la violette arbustive (Rynchanthera grandiflora) En zone inondable : Byrsonima verbascifolia ou Oreille d’âne,

ainsi que des Cypereceae

Orchidées terrestres (Cyrtopodium parviflorum) pouvant atteindre jusqu’à 1 m de hauteur

des Heliconias (Heliconia psittacorum)

ou encore des bulbeuses sur les zones brûlées (Hippeastrum puniceum)

Milieux rocheux continentaux :

constitués d'affleurements granitiques érodés appelés inselbergs qui sortent de la forêt. Leur couleur noire est due à une cyanobactérie qui dégrade la roche facilitant l’installation, dans un premier temps, de lichens.

Le sol est peu épais. On y trouve des Clusia et des fourrés de Myrtacées dans les zones où l’humus s’accumule.

ainsi que des orchidées terrestres développant d’importants pseudobulbes (Cyrtopodium andersonii).

Les tourbières et marais de la bande côtière,

parallèlement à la mer, dans les eaux douces ou saumâtres sont recouverts de fougères

Thelypteris,

de nénuphars exotiques (Cabomba aquatica)

ou encore de Montrichardia.

Il reste encore beaucoup de plantes à découvrir en Guyane. L’« Herbier Guyanais », intéressant à visiter, joue un rôle central dans l’acquisition et la diffusion des connaissances sur la flore de la Guyane française. C’est une délégation du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris.