Les Iris (Présentation d'Alain Chapelle)

Plantation

Elle peut se faire tout le temps mais le mieux est de juillet à septembre pour avoir une floraison dès le printemps suivant, au soleil.

Ne pas apporter d’engrais riches en azote

Pour éviter l’excès d’humidité planter sur légère pente ou petite butte.

Soins

Couper les tiges après la floraison. Ne jamais couper le feuillage

Diviser les touffes tous les 5 ans : arracher les rhizomes et les changer d’endroit car l’iris se multipliant beaucoup épuise le sol.

Maladies

Le feuillage peut être atteint d’hétérosporiose, sans danger pour la plante, qui peut être traité avec un fongicide pour rosiers

Les rhizomes peuvent être atteints de pourriture provoquée par une bactérie. Il faut arracher le plant, enlever toute la partie atteinte, laisser sécher et replanter dans de bonnes conditions. On peut aussi désinfecter le rhizome avec un peu de chaux vive ou une solution d'eau de Javel.

Prédateurs

Les taupins (larves de tipules) qui attaquent les racines

Les limaces et escargots qui mangent les feuilles et petits bulbilles sur les rhizomes.

Plus de conseils sur la fiche de plantation et de culture.

L’Iris

Iris est une déesse, messagère des dieux associée à l'arc-en-ciel. Elle était représentée sous la figure d'une jeune fille, avec des ailes brillantes de toutes les couleurs. Les poètes prétendaient que l'Arc-en-Ciel était la trace de son pied lors de sa descente de l'Olympe vers la terre pour porter un message, d'autres pensaient aussi que l'Arc-en-Ciel était son écharpe.

L’Iris est la fleur Arc-en-Ciel car c’est la fleur qui offre le plus de possibilités en formes, en couleurs et en parfums.

Tous les Iris sont composés de 3 pétales, 3 sépales et 3 styles qui sont les organes sexuels de la plante comprenant les étamines portant le pollen et le pistil composé d’un stigmate servant de réceptacle au pollen et surmontant les ovaires.

Certains iris possèdent une barbe sur laquelle se posent les bourdons pollinisateurs.

Quelques espèces d’Iris

Iris à bulbes

- Iris Reticulata les premiers à fleurir

- Iris Xiphium originaires du pourtour méditerranéen dont l’I. Latifolia et l’iris des Pyrénées (ancêtres de l’iris de Hollande).

Ces bulbes sont à planter en automne à 10 cm de profondeur

Iris à rhizomes

Apogon = sans barbe

Iris d’eau (I. Laevigata un joli bleu venant d’Asie - I. Pseudacorus de nos marais plutôt jaune - I. Versicolor venant d’Amérique du Nord, bleu violet )

Iris des zones humides

I. Ensata encore appelé I. Kaempferi du Japon qui pousse même les pieds dans l’eau

(conférence du 19 octobre 2014)

La terre

L’iris des jardins pousse dans toute terre qu’elle soit sableuse, limoneuse ou argileuse.

- Une terre argileuse présentant des grains très fins peut être trop compacte. Il peut être intéressant de lui apporter du sable et du compost et faire des apports précoces de fumure.

- Une terre limoneuse présente des grains plus gros. Ils sont encore plus gros pour une terre sableuse. Lorsqu’elle est trop sableuse elle est séchante et lessivante. Il faut alors fractionner les apports d’engrais.

- La Terre idéale est un mélange de 40%de sable, 30% de limon et 20% d’argile dans lequel on ajoutera du compost pour les Iris de zones humides

Le pH c’est-à-dire le degré d’acidité de la terre, est le facteur le plus important.

Il doit être neutre pour favoriser l’assimilation des nutriments.

Pour remonter le pH de 1 point il faut apporter 300 g de chaux vive pure par m², sachant qu’on ne peut pas en mettre plus de 100 g à chaque fois afin d’éviter les blocages d’oligoéléments et que 30g seront perdus tous les ans par lessivage.

En pratique mettre 100 g de chaux vive à 90% de préférence en poudre, ou 200 g de carbonate de chaux à 45% ou 300 g de lithothamne à 35% et ce, tous les ans.

Il faudra donc plus de 4 ans pour remonter le pH d’un point.

Quelques iris acceptent un sol acide : I. sibiricaI. spuriaI. ensataI. pseudacorus (iris des marais) – I. de Hollande.

Mais les iris de jardin (iris hybrides) sont des plantes neutrophiles d’où la nécessité d’apports de chaux, magnésienne de préférence.

I. Sibirica

I. Spuria

Iris des terres sèches

I. Foetidissima à petites fleurs bleutées et graines rouges, les seuls avec I. Pseudacorus à fleurir à l’ombre

I. Unguicularis d’Alger fleurit en hiver)

I. Arilbred du Moyen Orient

I. Tectorum originaire de Chine et Japon pousse sur le toit des chaumières souvent croisé avec des iris nains

Pogoniris = avec barbe

Lutescens nain du sud de France

Germanica

Florentina (utilisé en cosmétique – poudre de riz)

Pallida

Variegata

Plicata

Iris Hybrides ou Iris des jardins tétraploïdes

Histoire de l’hybridation

Au 19ème siècle : les amateurs d’iris récoltaient les graines fécondées par les bourdons et les semaient (De Bure, Jacques, puis Lemon en France).

Au début du 20ème siècle : ils ont commencé à hybrider en choisissant les parents (Vilmorin et Ferdinand Cayeux, en France et Foster en Angleterre).

En 1920 aux USA naissance de l’AIS (American Iris Society).

En 1959 la SFIB (Sté Française des Iris et Bulbeuses) est créée.

Jusqu’en 1939, 95 % des créations mondiales étaient françaises. Après la guerre, les américains prennent le monopole (Schreiner et Black & Johnson (Mid-America))

Aujourd’hui la création est toujours dominée par les hybrideurs américains ( Keppel, Ghio, Sutton, Aitken), et Australiens (surtout Barry Blyth).

Créations de nouvelles variétés

But : amélioration

Tiges (solidité, ramifications, étagement)

Plante (multiplication, résistance aux maladies)

Fleur (Forme, largeur des épaules, ondulations, tenue, texture, frisure)

Couleurs (nouvelles couleurs ou associations de couleurs, barbes de couleurs parfois surmontées d’un éperon ou d’une cuillère c’est-à-dire en forme de petit pétale,

broken, striure, spot)

La technique

Choisir les bons parents (chaque Iris peut être père et mère)

Prendre le pollen sur les étamines du père et le déposer sur le pistil de la mère.

(Le fruit obtenu est une gousse contenant environ 50 graines qui pourront donner des fleurs toutes différentes trois ans après le semis)

Savoir juger la plante obtenue pour ne garder que celles qui présentent un intérêt

Les deux Iris blanc/pourpre, ci-dessous, illustrent presque un siècle d'évolution, sachant que Wabash (1936) est 2 ou 3 fois plus petit que Caresse d'un Soir (2010).

On constate une nette augmentation de la largeur des sépales et des ondulations.

Pumila (iris nains) aux petites fleurs violettes

Classification des iris

Elle se fait suivant les hauteurs qui déterminent la période de floraison

H < de 40 cm : Floraison mi-fin avril

Iris Nains Miniatures < 25 cm

Iris Lilliputs de 25 à 40 cm

H de 40 à 70 cm : Floraison fin avril à mai

Iris Grands Miniatures : fleurs de <10 cm

Iris Intermédiaires : fleurs de 10 à 13 cm (floraison entre les nains et les grands Iris)

Iris De Bordure : fleurs de 10 à 15 cm (floraison avec les grands Iris)

H > de 70 cm : Floraison de début mai pour les précoces à début juin pour les tardifs – Pour les remontants (seulement 10% des variétés) fin d’été et automne

Grands Iris Standards

Différentes catégories

Self ou unicolore (blanc, blanc teinté, jaune, orange, brun rouge, pourpre, rose, bleu, noir)

Variegata : jaune/brun rouge

Bitone : 2 tons d’une même couleur

Amoéna : pétales blancs/sépales de couleur

Plicata : une couleur claire bordée d’une couleur plus foncée

Luminata : lumière sous la barbe Bicolore : 2 couleurs différentes

Broken : des striures aléatoires (provoquées par un virus), chaque fleur est différente Strié : stries foncées sur fond clair

Space Age : barbe prolongée d’un éperon ou d’une cuillère Remontant : pouvant refleurir une deuxième fois à l’automne

Réponses à quelques questions souvent posées

Les Iris dégénèrent t’ils ?

- Heureusement non s’ils sont issus d’un rhizome, c’est ce qu’on appelle la multiplication végétative ;

- La reproduction sexuée donne des graines ; les fleurs correspondront au patrimoine génétique des parents et dans la même gousse vous pouvez avoir toutes les couleurs. Il faut couper les fleurs fanées pour ne pas avoir de graines qui en germant donneraient une fleur différente.

- Ils ont été plantés trop près d’autres variétés qui les ont étouffées ou à l’emplacement d’autres iris c’est-à-dire dans une terre épuisée par cette monoculture ou dans laquelle il restait de petits rhizomes.

Les fleurs changent-elles de couleur selon le sol ?

- Non, par contre un apport de potasse peut renforcer les couleurs des premières fleurs.

- De même un sol riche (sauf en azote) donnera de plus grandes fleurs en plus grand nombre.

Pourquoi mes Iris ne fleurissent pas ?

(Cf. : conseils de plantation)

Rhizomes trop enfoncés ;

Pas assez de soleil ;

Le sol trop acide ;

Ils ont besoin d’être divisés et replantés dans une terre nouvelle (tous les 5 ans).

Conclusion : Que sera l’Iris dans les années à venir ?

En 1900 on pensait avoir atteint les limites de l’évolution mais il y a encore des pistes à explorer ? Par exemple trouver :

- du bleu sans violet - un rouge plus rouge malgré l’absence de la pélargonidine, le pigment rouge.

- de nouvelles associations de couleurs

- des iris très striés

- de nouvelles formes plus PETITES mais plus NOMBREUSES ou au contraire des fleurs plus grandes mais avec une substance plus épaisse durant plus longtemps

- les SPACE AGE : la cuillère au bout de la barbe formant une 4ème pièce florale.

- Plus des variétés de remontants et de meilleure qualité.

Pour compléter cette présentation vous pouvez voir près de 2000 photos d’Iris sur le site : www.jardindiris-bubry.com

Voici deux variétés, parmi d'autres, obtenues au Jardin d'Iris par Alain Chapelle et Yolande Airaud.