Croire en l’au-delà

Comment la croyance en l’Autre monde peut améliorer ce monde-ci ?

Par le Professeur Stafford Betty

Paru sur le site Wakeupworld

Traduction FCM

Dans cet article, nous examinerons trois sujets : (1) les diverses informations non religieuses, ou profanes sur l'au-delà, (2) comment nous pouvons évoluer dans cet au-delà, et (3) ce que nous apporte, à nous vivant dans des corps physiques, une croyance confiante en la réalité de cet au-delà.

Comment savons-nous ce que nous savons ?

Je suppose que la plupart d'entre vous, comme moi d’ailleurs, ne pouvons pas nous fier aux anciennes Écritures pour nous parler du monde à venir, d'une part, à cause des considérables divergences de vue entre les religions et d'autre part, à cause de leur caractère mythique ou imaginaire, ne reposant pas sur les preuves dont nous disposons à présent. Les sciences physiques ont évolué, ainsi que les sciences psychiques.

Actuellement, nos informations proviennent au minimum de l’étude de huit catégories d'expérience très différentes : visions du lit de mort, expériences de mort imminente (NDE), apparitions ou fantômes, phénomènes de poltergeist, communications spirituelles médiumniques, possessions par un esprit, souvenirs de vie antérieure par de jeunes enfants, communications spirituelles par le biais d'instruments (transcommunication instrumentale ou TCI) et lucidité terminale de mourants au cerveau irréversiblement endommagé. Chacune de ces sources est indépendante des autres et plaide de manière cumulative et corroborative en faveur de la survie contre l'extinction.

Citons des exemples, nombre de personnes mourantes disent voir des apparitions, généralement d'êtres chers décédés, à leur chevet. Personne d'autre ne peut les voir, mais les mourants en parlent comme d’une évidence. Leurs constantes vitales sont faibles mais mesurables, et ils sont clairement conscients du monde qui les entoure. En même temps, ils sont apparemment conscients aussi du monde dans lequel ils sont sur le point de pénétrer. Ils semblent avoir un pied dans ce monde et un pied dans l'autre. Par contre, les personnes qui font l’expérience d’une mort imminente n'ont plus aucun signe vital, et la plupart disent qu’elles se trouvaient hors de leur corps. Si l’expérience est intense, elles quitteront ce monde-ci pour pénétrer dans un autre monde avant de revenir ici. Elles sont cliniquement mortes, mais les visionnaires du lit de mort sont cliniquement vivants. Ce sont des types de phénomènes différents, mais ils pointent chacun à leur manière vers la réalité d'un au-delà.

Une sélection d’une douzaine des meilleurs cas parmi ces deux types d'expériences fait fortement pencher la balance en faveur d’une vie après la mort. Chaque type de preuve est renforcée par les autres et augmente ainsi sa crédibilité ; il en va de même pour chacune des six autres catégories de preuves. Dans mon livre When did you ever become less by dying?, j’ai rassemblé les cas les plus solides dans chacun des huit types. Je sais, par mes nombreux échanges avec des centaines de lecteurs (y compris mes étudiants) que si nous lisons ce livre avec un esprit ouvert nous serons convaincus, sans plus aucun doute raisonnable, que la vie après la mort est une réalité. Evaluez la force d'un seul cas, puis rappelez-vous qu'il en existe des centaines d'autres similaires dans cette même catégorie. Et rappelez-vous qu'il y a sept autres catégories ! Le ricaneur est mathématiquement défait.

La nature de l'au-delà

Dans mon livre Heaven and Hell Unveiled, j'expose en 19 chapitres la nature probable de l'au-delà sur la base de toutes ces preuves. Je l’avais résumé ailleurs en 50 généralisations (les ‘nifty fifty’). Je ne traiterai ici qu’un seul de ses aspects que je trouve particulièrement attrayant. Il s’agit de la nature progressive de l'au-delà et du rôle que joue le libre arbitre. L'au-delà n'est pas un lieu de repos mais d'action et, espérons-le, d’épanouissement.

Beaucoup d'âmes voient avec lucidité les possibilités de croissance qui s’offrent à elles. Etta Thomas en est un exemple. Par le biais de la très douée médium Gladys Osborne Leonard, le Révérant Drayton Thomas a communiqué avec les morts pendant plus de vingt ans. Son père, John, un pasteur méthodiste, et sa sœur, Etta, étaient les principaux communicants. John est décédé en 1903, Etta en 1920. Les deux se sont révélés des sujets particulièrement doués. Etta se décrit comme un ‘chantier en cours’. Elle est reconnaissante des changements opérés en elle et en veut plus : ‘’… Les quatre années écoulées depuis mon décès se sont déroulées très rapidement et avec bonheur. Je perçois mieux les choses merveilleuses qui m'entourent, des choses que je percevais mal au début. Par exemple, mes champs de vision et d'audition, ainsi que ma compréhension, sont en constante augmentation’’.

D'autres esprits se dirigent vers un avenir à presque couper le souffle. L'esprit de Frances Banks, méditante décédée il y a 50 ans, se décrit comme faisant partie d'une famille d'âmes qui évolue vers ‘le Centre éternel de lumière et d'énergie créatrice que les hommes appellent Dieu’. Par la suite, elle ajoute: ‘’J’ai l'impression de démarrer sur un Chemin de Lumière qui mène… à des Royaumes d'une beauté et d'une merveille inimaginables et dont je n'ai pas encore la moindre lueur de compréhension’’.

Un autre esprit, celui d’un jeune homme décédé en essayant de sauver un enfant dans un accident, décrit ‘de grands Êtres de Lumière qui accomplissent la Volonté du Créateur Divin et qui apportent et transmettent le ‘Pouvoir, la Beauté et la Lumière’. Eux-mêmes sont en progression. Il ajoute qu'il n'a aucune idée du nombre de ‘galeries successives de sainteté que chaque âme doit escalader avant qu'elle puisse être satisfaite, et le voir [Dieu] tel qu'il est’.

L’esprit nommé Aphraar rencontre une femme qu'il connaissait sur terre, elle se consacrait aux enfants des bidonvilles de Londres et écrivait de la poésie. ‘’Dieu merci, je peux encore écrire’’, s'exclame-t-elle. Elle récite un poème de ferveur spirituelle long d'une page. Elle nous explique pourquoi elle doit se satisfaire de sa position actuelle dans un ciel inférieur :

Oh! la vision nous écraserait

Si elle nous apparaissait soudainement

Nous patientons donc en nous y préparant,

Dans l’antichambre du ciel.

Aphraar lui demande s'il y a d'autres étapes préparatoires avant d'arriver au domicile final. ‘’Oh oui! Il y en a d'autres, je n'ai aucune idée du nombre. La question qui me vient parfois à l'esprit est la suivante : atteindrons-nous jamais la fin ? Y a-t-il une fin ? Puisque Dieu est infini, nous est-il possible d'atteindre une limite ? Pensez à quelle distance nous nous tenions de la sainteté quand nous avons commencé notre pèlerinage sur terre, et quelle insignifiante distance nous avons depuis parcourue, vous comprendrez alors qu'il doit y avoir encore d'innombrables étapes avant que nous puissions espérer nous tenir dans la splendeur lumineuse de sa présence. Avec les forces neuves et la connaissance plus approfondie que ma nouvelle vie m'a apportées, je pense parfois, déployant une conception élargie de sa pureté et de ma propre indignité, qu'il serait presque nécessaire que le souvenir de notre vie terrestre s’efface pour pouvoir supporter de regarder Son visage’’.

Le père de Drayton Thomas partage la vision de cette femme. Le but de Dieu, dit-il, est d’offrir à chaque âme des occasions infinies de se perfectionner :

‘’… Il est impossible d’atteindre un stade où l'on puisse dire ‘Il n'y a plus rien à désirer, je peux continuer exactement tel que je suis’ car lorsque nous maîtrisons ce que nous pensons être le point culminant et absolu de la connaissance dans quelque domaine que ce soit, dans le même instant s’ouvre à nous un monde de nouvelles connaissances. Vous le voyez partout autour de vous. Les possibilités ici sont infiniment plus grandes ! Sur terre, il y a beaucoup de gens qui stagnent : je ne m'attends pas à ce qu'ils voient ce que je veux dire. Mais d'autres comprendront, ceux pour qui la lumière faite sur un sujet leur donne l’occasion d’investir un autre champ d'exploration. Nous n’atteignons jamais un point où il n'y aurait plus rien à apprendre ; cette jubilation produite par la quête pour comprendre, explorer et réaliser, persiste. Je ne perds pas mon entrain pour toujours plus de connaissances et de compréhension, celui-ci augmente’’.

Ces cas et bien d'autres nous font découvrir un futur vaste et sans fin pour toute âme désireuse d'apprendre plus, d'aimer plus et de croître. Nous entrevoyons des joies indescriptibles et le degré de joie est proportionnel à la noblesse de caractère - une âme qui se réjouit de la vérité, de la bonté et de la beauté.

Je ne veux pas donner l'impression que nous sommes tous destinés à une fin heureuse. Loin de là. Substance (pas croyance) dicte notre place dans l'au-delà lorsque nous transitionnons, et c’est notre point de départ pour commencer à grandir si nous en avons le désir.

Qu'en est-il des personnes sans substance qui jouent leur paye au casino, ou qui commettent l’adultère avec le conjoint de leur meilleur ami ou ne visitent jamais leurs parents qui se meurent ? Qu'en est-il des égoïstes ordinaires qui pourraient nous ressembler ? Un esprit se présentant comme un homme politique qui ‘a tiré le meilleur parti des gens et a donné le moins possible en retour’ décrivait à Drayton Thomas son premier environnement après sa transition. Il le comparait à certaines villes glauques et sans intérêt des Midlands ou du nord de l'Angleterre avec leurs étendues de champs stériles entourant des petites rangées de maisons identiques :

‘Mes compagnons étaient des gens sans intérêt et sans intelligence. Beaucoup d'entre eux avaient été riches sur terre, mais ce n'est pas cela qui compte ici’.

Cet homme finit par aspirer à une condition meilleure : ‘En passant dans la sphère suivante, mon environnement s’améliora un peu, car il existait de plus nombreuses opportunités de développement intellectuel et spirituel. J'y ai trouvé des amphis et des écoles où l'étude était encouragée, et des accompagnateurs, sans nous contraindre, venaient nous parler des régions supérieures encore plus belles. Cependant, alors qu'ils parlaient de ces royaumes et suscitaient en nous le désir de les atteindre, il nous fallait d’abord reconnaître et résoudre les bêtises, les folies, les erreurs et le mal commis, consciemment ou inconsciemment, pendant notre vie sur terre. Et cela s’accomplit par un travail acharné en faveur d’autrui, dans une totale abnégation ; construire des maisons et fabriquer les objets les moins beaux mais nécessaires, aider les nouveaux arrivants et, généralement, s’oublier tout en redécouvrant ses besoins les plus essentiels’.

Nous devons cependant reconnaître que nombre d’esprits ne sont pas plus intéressés par l'avancement spirituel qu'ils ne l'étaient sur Terre. ‘Il y a des gens paresseux et ternes ici aussi, comme chez vous’, nous rappelle un esprit. ‘La plupart des âmes sont presque aussi aveugles qu'elles l'étaient sur terre’. Mais il y a beaucoup d'enseignants ‘qui sont prêts à aider quiconque souhaite leur aide pour s’engager dans l’étude réelle et profonde des mystères de la vie’.

Qu'en est-il des ‘conversions’ sur le lit de mort ? Les esprits nous disent qu’elles ne valent rien car elles n'ont aucune incidence sur le caractère. L'esprit de David Patterson-Hatch, un juge vivant au début du XXe siècle à Los Angeles, met en garde ceux qui envisageraient cette tactique pour aller au ciel : ‘Méfiez-vous du repentir sur le lit de mort et de son déballage de souvenirs morbides. Il vaut mieux entrer dans l'éternité avec son fardeau karmique courageusement portés sur les épaules, plutôt que de se faufiler avec lâcheté par la porte arrière de l'enfer’. Un autre esprit, utilisant le nom Silver Birch, fait écho à Hatch : ‘Il n'y a pas de grâce au rabais, il n'y a pas de pardon facile. La justice divine gouverne l'univers entier. Un nain spirituel ne peut pas prétendre être un géant spirituel. Il n'y a pas de repentance sur le lit de mort’.

Nous savons ce qui suit grâce aux récits de nombres d'esprits :

Premièrement, nous sommes nos propres juges et la mémoire de tous nos actes est extrêmement précise et ne peut être oblitérée.

Deuxièmement, bien que certaines des grandes religions du monde aient raison de dire que nous serons jugés, elles ont tort sur les détails - sérieusement tort. Il n'est nulle part fait mention d'un Dieu qui serait assis sur un trône, sceptre en main. Il n'est nulle part fait mention d’un être extérieur qui se ferait juge. Dieu est peut-être le juge ultime, mais s’il en est ainsi, comme le dit la tante de Drayton Thomas, il le fait ‘via notre moi supérieur’.

Troisièmement, le jugement sert un seul but : la reconstruction de l'âme. Le processus sera souvent douloureux, l'objectif n’étant jamais la punition mais la transformation.

Quatrièmement, l'idée d’un enfer éternel est universellement rejetée. A tous les niveaux, de l'angélique au démoniaque, la volonté est toujours libre, et donc le changement possible. Personne n'est condamné à rester en ‘enfer’ pour toujours, mais on peut le choisir.

Les conséquences de la croyance en un après-monde tel qu’il est décrit ici

Tout au long de l'histoire humaine la croyance en une vie après la mort a eu un profond impacte sur les civilisations. Elle a inspiré bon nombre, sinon la plupart, des grandes œuvres d’art, les pyramides, le Parthénon, la cathédrale de Chartres, la messe en si mineur de Bach, la Bhagavad Gita, la Bible - la liste est longue. Trop souvent, elle nous parvient de nos jours sous une forme imparfaite et même dangereuse. Continuer à être sous l’influence de ces théologies éculées, telle la damnation éternelle pour certains ou un destin divinement béni pour d'autres, est indigne de nous, d'autant plus que des enseignants et des guides nous informent à présent de ce qui en est réellement. Si seulement nous les écoutions, voici à quoi ressemblerait notre monde :

• Nous aurions la conviction que la vie ‘a un but’ ou ‘possède une valeur’. Notre confiance en une Source de proportions immenses, maîtresse d’un processus d’édification de l’âme, donnerait à notre vie un sens qui autrement lui échappe.

• Nous saurions avec confiance que la vie ne se termine pas à la mort, que les personnes enlevées avant l’heure ne sont lésées de rien et que les ascendants et les descendants seront réunis.

• L'angoisse de ceux qui pleurent la mort d'un enfant s’en trouverait allégée, car ils sauraient que leur proche est entre de bonnes mains.

• Les ternes conceptions de l'au-delà qui le décrivent comme statique, voire ennuyeux et oisif, ou encore filandreux, sans rien de concret, de coloré ou de beau à apprécier, n’auraient plus cours. Le ciel serait à nouveau conçu comme un environnement stimulant, épanouissant et dynamique.

• La mélancolie causée par la peur de l'extinction personnelle et ressentie par de nombreuses personnes, en particulier les personnes âgées, s’effacerait.

• La certitude que les bonnes actions rencontrent un destin heureux au contraire des actes égoïstes ou criminels, s’ancrerait. Cette ‘loi du karma’ a à travers les siècles fourni la colle qui aide les sociétés à rester plus ou moins respectueuses des lois.

• Cela découragerait les personnes proches de leur mort à prendre des mesures désespérées pour prolonger leur vie de quelques semaines - un choix coûteux qui découle de la peur que cette vie est la seule vie qui existe et qui plus est, selon la plupart des experts, les coûts sont difficilement supportables.

• La consommation des ressources mondiales serait maîtrisée car les gens verraient que consommer n’est pas leur seule possibilité de bonheur.

• Le racisme et le sexisme ne séduiraient plus une fois que les sociétés auraient compris que les âmes n'ont ni couleur ni sexe.

• Une plus grande focalisation sur l'âme découragerait la fixation actuelle sur le corps et ouvrirait l'espace psychologique à une réflexion plus profonde et à des activités plus équilibrées.

• Notre monde deviendrait plus intéressant une fois accepté que des esprits que nous ne pouvons pas voir nous rendent visite ; cela verticaliserait notre monde.

• Les religions fondamentalistes perdraient beaucoup de leur pouvoir d’attraction à mesure que des accomplissements plus conséquents et plus inclusifs, basés sur les idées transmises par nos amis spirituels, gagneraient du terrain. Tout comme il n’existe qu’une science et non une multitude, de même il n’y aurait qu’une seule ‘religion’, bien qu’avec de nombreuses facettes reflètant les différentes cultures du monde. Il y aurait encore des guerres, mais elles ne seraient pas aussi facilement entremêlées avec la religion.

Les êtres humains, à leur meilleur, sont plus que des consommateurs irréfléchis. Ils s'interrogent sur le sens de la vie, ce sont des philosophes, ce sont des êtres moraux. Les conclusions auxquelles ils parviennent ont des conséquences d'une grande portée, comme le montrent clairement les points ci-dessus. Ces conclusions se prêtent toujours à une remise en question. Considérer les deux aspects d'une grande question comme celle posée ici - survivons-nous à la mort ? - les introduit à leurs propres profondeurs créatives, leur apprend à raisonner et à défendre un point de vue, et leur donne un avant-goût, peut-être le premier, de la joie de vivre dans l'esprit. En un mot, cela les humanise.

À mon avis, les arguments en faveur de la survie ont été prouvés au-delà de tout doute raisonnable. Sa vérité ne s’articule pas sur des vœux pieux, comme les matérialistes aiment à le prétendre. Elle s’articule sur des preuves. Elle ne dépend pas de l’enseignement d’une religion en particulier, comme certains croyants l’affirment. Elle dépend des preuves. Elle n’exige pas que l’on ignore les preuves scientifiques. Elle demande de prendre en compte la totalité des sciences, y compris la nouvelle science de la conscience.