Le Sacrifice Expiatoire
Tout un chapitre, que dis-je ? tout un volume, pourrait être écrit sur les conceptions grossières de la religion... souvent des survivances de ce que la terre appelle le paganisme.
Du point de vue du monde spirituel, il n'y a pas de différence entre les rites des tribus premières et les mises à l'épreuve des religions orthodoxes du monde 'civilisé'. Les idoles grossièrement taillées des peuples premiers sont porteuses d'autant de sens que certaines croyances fantasques des chrétiens.
L'homme blanc a pour habitude de railler son frère noir sous prétexte qu'il est tellement plus en avance que lui en matière de religion ; l'autre n'est qu'un païen qui doit être converti à la vraie religion – telle qu'elle est prêchée par les représentants missionnés de la 'vraie' religion. Le chrétien est un exemple déplorable pour son frère noir, de plus d'une manière et pas seulement à cause des disputes entre les différentes sectes religieuses.
L’Église à laquelle j'appartenais possède les rites les plus élaborés. C'est en fait, une organisation large et bien ordonnée, sans doute aucun, quant à la question du 'salut' de l'homme. Chacune des contingences qui peuvent surgir dans la vie, dans les habitudes et dans les pensées de ses adhérents, est couverte par ses lois et ses commandements. Ses membres sont tenus, comme je l'étais, par ses lois et 'commandements' et l'interprétation personnelle est proscrite.
Par contraste, il existe nombre de religions terrestres qui pratiquent une sévère austérité dans leurs services, n'y admettant que les descriptions les plus épurées et libres de tout soupçon de rituel. Elles sont nombreuses, chacune en désaccord avec l'autre dans leur croyance et chacune se targuant d'être 'LA vraie religion'.
De temps en temps, le monde terrestre est témoin de tentatives de rapprochement appelée 'Unité chrétienne', où les membres de plusieurs confessions religieuses se réunissent pour discuter de leurs croyances et trouver un 'plus petit dénominateur commun' sur lequel s'entendre et créer l'unité. Ces tentatives n'aboutiront à rien tant que les Églises se fondent sur des doctrines fallacieuses.
Entre ces deux extrêmes, rituel élaboré et austère simplicité, on trouve toutes sortes de religions et de pratiques religieuses, de croyances et de dogmes. Cette foison de sectes, chacune avec ses nombreux adeptes, forme globalement des centaines de sectes séparées et chacune prétend se fonder sur une injonction émanant directement de Jésus, ou sur un texte du Nouveau Testament.
Chacun de ces groupes religieux prétend ardemment être une vraie Église – sinon LA vraie Église – fort de son enracinement scriptural. Et pour chacun le Nouveau Testament est brandi comme le véritable Verbe inspiré de Dieu. Donc du véritable Verbe inspiré de Dieu a surgi tout ce tourment religieux, et cette controverse, et ce contentieux !
L'un des principaux articles de foi parmi les premiers hommes affirmait le besoin absolu d'offrande de sacrifices aux dieux. Surtout des sacrifices de sang, humain ou animal. Le sacrifice sanglant était le seul acceptable par les dieux et le seul capable d'apaiser leur colère. Comment cela pouvait plaire, concilier ou aider est un 'mystère' religieux. Cette croyance primitive et barbare dans le sacrifice sanglant est passée dans la religion chrétienne qui enseigne au monde que Dieu a sacrifié son Fils unique sur la croix pour le salut de l'humanité.
Peut-il exister une croyance de nature plus brutale et grossière ? Peut-il exister une croyance qui travestirait la nature et l'essence du Père du ciel et de la terre de façon plus grotesque ? Peut-il exister une croyance plus barbare et horrible ?
Inutile de se demander pourquoi les gens disent qu'ils ne savent pas comment aimer Dieu quand on leur dit que Dieu, le Père, n'a pas seulement ordonné un sacrifice sanglant, mais que la victime sacrificielle devait être Son seul fils. 'Peut-il être un Dieu d'amour ?' se demande toute personne normalement constituée.
S'essayer à une réponse nous conduirait dans un dédale de complications théologiques qui ont peu de relation avec la vérité. Soutenir cette doctrine – que Dieu ordonne le sacrifice de son fils – c'est imputer au Père les plus horribles et diaboliques qualités. Les ecclésiastiques vous diront que ce sacrifice était nécessaire pour la rémission des péchés du monde. Dieu l'a commandé. C'est du paganisme à l'état pur, sans une once de vérité.
Chacun de nous est responsable de ses propres péchés. Nous payons nous-même le prix de nos transgressions des lois spirituelles ; personne ne peut le faire pour nous. C'est ainsi que la vraie justice est dispensée dans le monde spirituel, la même pour tous, impartiale, infaillible, et exacte.
La 'rédemption' n'est pas à vendre. Le serait-elle – par quelques étranges mutations des lois spirituelles – ce serait un article sans valeur car aucun individu dans le monde spirituel ou sur la terre ne peut prétendre être un 'rédempteur'. L'homme est son propre 'rédempteur'. Même les âmes les plus illustres, résidentes des plus hautes dimensions de lumière, n'ont pas ce pouvoir. Nous ne pouvons faire porter à d'autres le poids de nos actions. Mais nous recevrons toute l'aide nécessaire pour alléger ce fardeau et les moyens nous en seront communiqués dès notre moindre souhait en ce sens. C'est tout ce que nous pouvons faire.
Le Père ne demande aucune pacification. Il n'en a pas besoin. Il n'a pas non plus besoin qu'on se Le concilie par des offrandes sacrificielles, même non sanglantes. Dans le monde spirituel nous ne pensons pas en terme de 'corps et sang'. L'Orthodoxie se repaît de ses termes et pointe la fameuse réunion entre Jésus et ses amis peu de temps avant sa transition vers le monde spirituel. A cette dernière réunion, il aurait dit en prenant le pain et le vin dans ses mains 'ceci est mon corps... ceci est mon sang'. Il aurait demandé à ses amis de refaire ce geste en souvenir de lui. Ce simple souhait a généré une foison de dogmes, doctrines et pratiques rituelles non sanglantes, qui rejouent le sacrifice que Jésus a accompli par sa mort. Examinons le sujet du point de vue du monde spirituel.
L'Orthodoxie accorde une importance énorme au 'corps et au sang' de Jésus. Quel est son importance spirituelle ? Aucune. Le corps physique est un véhicule que le corps spirituel utilise le temps de son passage sur terre. Le sang qui coule dans ce corps est une de ses forces vitales mais le corps spirituel, qui l'habite, anime ce corps physique.
Le sang qui coule dans les veines du corps physique peut s'échapper en de telles quantités que le corps ne peut plus recevoir la vivification du corps spirituel. Quand vous passez dans le monde spirituel, vous n'avez plus d'usage pour le corps physique. Vous n'y pensez même plus.
Comparé à l'excellence superlative de votre corps spirituel, le corps terrestre était lourd, maladroit, et très fragile. Mais il a rempli son rôle. Avec notre nouveau corps nous ne pensons pas en terme de 'corps et sang'. Nous avons les deux, mais ils sont indestructibles et ne peuvent être blessés. Un 'sacrifice' de 'corps et de sang' - c'est à dire un service religieux où un morceau de pain est tenu pour être le corps de Jésus, et une coupe de vin pour être son sang – est un concept qui nous révolte, ici dans le monde spirituel.
Si on ressent la nécessité d'une réunion commémorative, on le peut tout à fait. Mais toute suggestion, ou pensée même, de 'corps et de sang' devraient en être expurgées. De plus, un tel service n'a pas de valeur spirituelle. Le monde spirituel se fiche des observances rituelles. Le théologien prétendra que ces services sont nécessaires à l'homme pour qu'il puisse recevoir la 'grâce de Dieu'. Balivernes !
Dieu ne dépend pas de ces tours de passe-passe religieux pour inonder l'homme de Sa force et de Sa puissance. La force et la puissance du Père sont disponibles sur l'instant et en tous lieux. Cette pluie ne requiert aucun artefact religieux, aucun édifice particulier, aucune formule, aucune condition fabriquée de toutes pièces par l'homme, aucune qualification.
On peut m'objecter que je rejette le culte collectif comme n'ayant aucune validité dans le projet spirituel ; que les services de l’Église sont inutiles. Je ne condamne pas les messes collectives mais j'affirme que la majorité est spirituellement sans valeur. Une messe dont la partie centrale repose sur une fausse doctrine n'est d'aucune valeur spirituelle. Bien sûr, le but d'une telle messe doit être pris en compte. Si le but est propitiatoire, c'est vain. Le Père n'a besoin d'aucune action propitiatoire. Si la messe est célébrée parce que Dieu ordonne qu'on lui rende un culte, ça n'a pas de sens. Dieu n'ordonne rien de tel, jamais. Si la messe est célébrée pour le 'rachat des péchés' de la congrégation, le service n'y fera rien...
(redites non traduites sur l'impossibilité du rachat des péchés, NdT)
Ces instruments religieux très particuliers connus sous le nom de 'sacrements', qui permettraient à la grâce de Dieu de descendre sur l'homme, sont fabriqués de toutes pièces pour maintenir les hommes sous le joug. Les mystères permettent à l’Église de garder son pouvoir et son autorité. Il ne faudrait pas que le peuple en sache autant que les ministres de l’Église. L'ignorance attise la crainte de Dieu, et ainsi subjugué le peuple fera ce qu'on lui dit. L'autorité de l’Église s'imposera et tout ira bien – ainsi pensent-ils. Tout ne va pas bien. Tout est très malade, avec les incalculables milliers de gens qui ont été induits en erreur, mal avisés et trompés par leurs soi-disant mentors religieux.
Des scribes malhonnêtes ou ignorants ont mis dans la bouche de Jésus des paroles, dont nous savons, dans le monde spirituel, qu'il ne les a jamais prononcées. Jésus est censé avoir parlé de son 'Église'. Mensonge éhonté. Jésus n'a jamais eu la moindre velléité de fonder une Église. Il ne s'intéressait qu'aux vérités spirituelles ; jamais il ne s'est préoccupé d'inventer des sacrements dont le salut de l'homme dépendrait... (redites non traduites sur l'impossibilité d'endosser la fonction de 'rédempteur')
Il énonçait la vérité, nue et sans fioritures. Il ne revendiqua rien d'autre ; il énonçait la vérité relative au but et à la destinée spirituels de l'homme.
De la pleine et entière vérité révélée par Jésus durant sa brève vie sur terre, à peine une petite fraction a été relevée ; relevée et apportée à la connaissance de la postérité. Beaucoup plus a d'abord été écrit puis effacé. L'enseignement était trop accessible pour plaire à certains esprits qui ne voyaient pas l'intérêt (leur intérêt) de permettre au gens d’acquérir trop de connaissances sur eux-mêmes, leurs destinée et dimension spirituelles.
Rien ne pouvait être fait de cette vérité telle que Jésus l'a énoncée : pas de mystères pour subjuguer, pour effrayer, pour menacer. Premièrement, Dieu doit être un Dieu de Peur. Si l'amour s’immisçait, c'était juste pour modérer la peur. Il fallait éviter sa colère, quand il n'était pas empli de colère, on pouvait entrevoir son amour.
D'un simple repas d'adieu pris en compagnie d'une douzaine d'amis, est sortie une forme de commémoration religieuse sans rapport avec l'événement. Jésus demandait à ses amis de ne pas l'oublier une fois qu'il les aurait physiquement quittés. Il leur demandait de se réunir de cette même façon et en utilisant leurs facultés psychiques : ils seraient à même de le voir et de communiquer collectivement avec lui comme ils en avaient l'habitude.
Chacun pouvait utiliser ses propres pouvoirs pour percevoir Jésus mais la communion était des plus plaisantes quand ils se réunissaient. Jésus pouvait alors leur en dire plus sur l'immensité du monde invisible et sur le monde spirituel dans lequel il résidait. Ses disciples se réjouissaient de sa compagnie bien que le monde extérieur n'en sache rien. L'affreuse tragédie de sa fin sur terre était rapidement éclipsée par sa présence parmi eux.
C'est une chose naturelle, ici dans le monde spirituel, de trouver que les merveilles de la vie nouvelle, ses beautés, son potentiel illimité, ses joies effacent du mental les soucis, désastres, horreurs qui ont pu accompagner la transition. Le processus d'élimination peut être rapide ou lent selon plusieurs paramètres, dont la mentalité de la personne concernée. C'est le choc de la transition et non son mode qui peut être le plus ressenti. Voici un point à souligner : le processus de transition vers le monde spirituel par la mort du corps physique est le même pour tous les êtres nés sur terre. Les causes physiques de la transition sont multiples mais le processus spirituel reste le même dans tous les cas. Jésus ne faisait pas exception à cette loi spirituelle naturelle.
Il n'y a donc pas eu de résurrection 'au troisième jour'. Il n'y a pas de résurrection. D'où une personne peut-elle 'se relever' et vers où ? Si un individu, après sa transition, juge utile de glisser dans un sommeil réparateur – ce qui arrive très souvent – il le fera. Il se réveillera après un temps, que ce soit plusieurs mois plus tard ou quelques heures en temps terrestre. Mais ce réveil n'est que normal, ce n'est pas plus une 'résurrection' que votre réveil chaque matin dans votre lit – et pour les mêmes raisons. Dans les deux cas, vous avez émergé d'un sommeil naturel. Nous n'avons pas de 'résurrection' ici dans le monde spirituel, à aucun moment.
La transition de Jésus a suivi exactement les lois qui gouvernent toute transition. Le processus ne souffre aucune altération ni variation, ni modification ni exception. La 'mort' de Jésus et son prompt retour dans son corps spirituel devant ses amis leur a démontré, de la plus simple et de la plus convaincante des façons, ce qu'il leur avait souvent dit durant sa vie terrestre. Il leur a prouvé sans aucun doute possible que l'homme survit à la tombe, que la 'mort' signifie la mort du corps physique uniquement ; que le corps spirituel et la personnalité qu'il abrite sont indestructibles et impérissables. Il leur a prouvé que la mort n'est pas la fin de tout ; que l'homme continue à vivre. Il leur a montré que, bien que l'homme puisse détruire la vie du corps physique et le mutiler, l'âme de l'homme ne peut être touchée. L'homme ne peut perdre son âme.
Jésus a clairement prouvé à ses amis restés sur terre que non seulement la vie continuait, ininterrompue par la mort, mais qu'il était possible et agréable et louable et profitable, pour les habitants des dimensions spirituelles, de revenir sur terre visiter leurs amis, leur parler, les aider, les conseiller si nécessaire, et continuer l'agréable relation que la transition aurait apparemment perturbée.
Jésus a démontré qu'il était juste et approprié pour les deux mondes de converser. Et il est venu au milieu de ses amis sur terre et leur a offert le réconfort de sa réelle présence. Il a fait exactement ce qu'il avait prêché précédemment 'Bénis soient les endeuillés car ils seront réconfortés'.
Ces compagnons n'ont pas eu a se tourner vers des textes lamentables ; ils n'ont pas eu à faire confiance à quelque 'foi' mystérieuse et inexplicable. Ils n'étaient pas abandonnés au seul 'espoir'. Il n'ont pas entendu 'c'est la volonté de Dieu'. Au lieu de cela, Jésus est venu et s'est tenu en leur présence comme l'un d'eux, comme il l'avait fait des milliers de fois du temps de son incarnation. Sa présence tangible et visible a fait ce qu'aucune citation ne peut faire ; ce qu'aucun exposé théologique abstrus ne peut réaliser. Elle a apporté réconfort et joie à une douzaine ou plus de cœurs attristés. Jésus est l'exemple suprême de communication entre nos deux mondes. Il montre que dans de bonnes conditions et dans un contexte d'évolution positive, il est indiscutablement juste que les deux mondes conversent de façon rationnelle par le truchement des facultés psychiques. Jésus, parmi d'autres, a montré à l'humanité le chemin à suivre, mais l'Orthodoxie ne l'entend pas ainsi : communiquer avec le monde spirituel est diabolique et conduit à la damnation. Le tout pue l'enfer, et si on échappe à la folie c'est pour mieux rôtir en enfer pour l'éternité. Il n'y a que les esprits malins pour revenir sur terre et ils le font pour abaisser à leur sordide niveau les fous et les égarés qui s'adonnent à ces pratiques pernicieuses. C'est de la nécromancie, l'appel des morts. Les bons esprits ne viendront pas. S'ils prétendent être bons, alors c'est le diable déguisé en ange de lumière... Que d'ineffables puériles inepties ! Et quelle colossale ignorance !
Il y en aura – peut-être beaucoup – qui affirmeront que je ne suis pas juste un démon, mais le prince des ténèbres en personne. Qu'ils le pensent si ça leur fait plaisir. Il y en a beaucoup d'autres, beaucoup, beaucoup plus grands que moi qui ont été tenus pour des démons, je suis donc en bonne compagnie !
SUITE : Chapitre 8 Que Ton Règne Vienne