2017-07

JUILLET 2017

La quantité et la qualité des recherches psychiques menées ces cent dernières années par des scientifiques qualifiés, selon des protocoles scientifiques draconiens, ne sont pas suffisamment reconnues. On pense trop facilement que les données qui se rapportent aux communications posthumes seraient des divagations de médiums incultes, dupant des auditeurs accablés de chagrin dont les facultés de discernement seraient anéanties. Cette opinion est erronée et ne colle pas aux faits. La situation réelle est bien différente.

Le Dr. Gary Schwartz et le Dr Julie Beischel du Windbridge Institute et leurs colaborateurs, testent des médiums et leurs consultants - tous ont été soumis à une sélection rigoureuse. Le protocole en triple et en quintuple aveugle, actuellement utilisé, permet d'éliminer tous risques de fraude, d'illusion, de lecture à froid, d'erreur ou de mauvaise perception.

Le protocole en quintuple aveugle est extrêmement complexe mais je vais tenter d'expliquer le protocole en triple aveugle.

Prenons cet example. Vous allez consulter un medium qu vous livre des informations que vous trouvez appropriées. Il est facile d'émettre les doutes suivants :

1 : le medium a pu obtenir ces informations par lecture à froid. Il a pu utiliser vos micro mouvements corporels pour s'orienter, pour deviner s'il était sur la bonne voie ou pas.

2 : vous avez un tel besoin de croire que le medium est entré en relation avec la personne décédée que vous validez des indices même faibles.

3 : les informations sont si générales qu'elles pourraient s'appliquer à n'importe qui.

Les consultations en aveugle permettent d'éviter ces aléas :

- La personne qui consulte est un 'proxy', un intermédiaire qui ne sait rien, ni du consultant, ni de la personne décédée, juste son prénom et sa date de naissance -

- Le medium lui-même ne sait rien ni du consultant, ni de la personne décédée;

Déjà avec ces deux niveaux on peut déduire que le medium n'obtient ces informations que de la personne décédée.

Le 3ième niveau permet de dissiper l'objection 'les informations sont si générales qu'elles pourraient s'appliquer à n'importe qui'.

Le protocole mis en place au Winbridge Institute est absolument 'béton'.

Les consultations se font au téléphone, impliquent plusieurs mediums, plusieurs consultants, plusieurs proxy et plusieurs lectures. Personne ne sait rien sur personne. Après un long processus très compliqué, chaque consultant se voit remettre quatre scripts : un le concerne et les trois autres concernent des proxy dont il ne sait rien, et qui ne savent rien sur lui. Mais il ne sait pas quel script le concerne, et ça c'est le triple aveugle. Les scripts sont des résumés des échanges que le medium a eu avec chaque personne décédée. Il doit choisir quel script correspond à 'sa' personne décédée, et les résultats sont tout à fait significatifs. Les médiums ont un taux de réussite compris entre 70 et 90% - preuve convaincante de la survie de la conscience.

Les expériences en quintuple aveugle introduisent deux niveaux supplémentaires de distance entre le médium et le consultant. Le taux de réussite est identique.

Ces expériences prouvent que les médiums testés peuvent transmettre des informations spécifiques et exactes concernant des personnes décédées et ce en l'absence de toute autre explication par voie 'normale'.

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Certains brillants cerveaux, les multibilliardaires de la Silicon Valley, tels Sergey Brin, co-fondateur de Google, ou Peter Thiel, fondateur de PayPal, sont des 'Immortalistes'. L'appellation est trompeuse; en fait, ils pensent que nous pourrons un jour 'faire disparaitre la mort', et Dmitry Itskov, prévoit la vie éternelle pour 2045. Les Überrich du numérique investissent dans les biotechnologies pour éradiquer la mort.

Vaincre la mort - Atteindre l'immortalité - voilà un projet très égoïste et totalement ignorant.

Comment de si brillants individus - à l'aune des critères de réussite matérielle - peuvent-ils ignorer les recherches scientifiques en cours sur l'après-vie, dont les résultats montrent très clairement qu'il n'est pas nécessaire d'avoir un corps physique pour être en vie.

Si le millième des sommes qu'ils investissent dans les nouvelles biotechnologies, était investi dans la recherche sur l'après-vie, cela permettrait de financer bien des programmes scientifiques de recherches sur les NDE, les OBE, la TCI, la télépathie, la médiumnité, le remote viewing, les phénomènes psy, les états de conscience élargie... en bref, la nature de la conscience.

Bien sûr, cette vision repose sur une approche de la personne autre qu'uniquement matérialiste : elle permet d'affirmer que nous sommes plus que notre corps physique.

Mais alors de quoi ces geeks ont-ils si peur? Tous les communicants nous transmettent que les dimensions de la vie après la vie ne sont pas l'annihilation de l'être, bien au contraire.

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Certaines communications post-mortem semblent peindre des 'images d'Épinal', décrire des situations qui nous paraissent un peu naives. Mais quand le communicant fait part de ses remords suite à une prise de conscience jamais opérée de son vivant, ce qui émerge des circonstances dans l'au-delà est bien différent. Exit les joueurs de harpe et l'oisif repos éternel, l'au-delà ressemble plus au divan d'un psychanalyste (jungien, j'espère!)

Mrs Willett, peu de temps après sa mort, écrivît par l'intermédiaire de la médium Géraldine Cummins une lettre posthume à un de ses fils - G Cummins ne le connaissait pas.

Mon cher, cher Alexander,

J'ai le besoin urgent de t'écrire au sujet d'un problème privé qui nous concerne tous les deux. J'ai une confession humiliante à faire et je me départis de toute fierté... j'ai été témoin du film de ma mémoire, les archives de ma vie... comme tu sais, il y a des chambres souterraines de la psyché ... j'ai ... eu une révélation consternante de l'une d'elles. Je sens que je dois la partager avec toi ou alors je ne trouverai aucune paix de l'esprit... L'année de ta naissance... ma petite fille Daphné est morte.

Et alors... s'éleva l'espoir charmant d'un autre bébé-fille pour remplacer Daphné. Oh! Je fus si cruellement déçue quand j'appris que cet heureux rêve n'était qu'une chimère trompeuse... j'ai rejeté mon bébé-garçon, projeté mon amertume sur sa fragile innocence. Plus en pensée qu'en acte. Mais à un si jeune âge, le bébé est inconsciemment hyper-sensible aux émotions de sa mère à son endroit ... cela créa chez toi une certaine timidité et prudence envers ta mère capricieuse.

Plus tard...j'ai éprouvé des remords et passais d'un extrême à l'autre et devins dévouée...mais trop tard. Mon petit garçon, qui commençait juste à marcher, était indépendant, il évita mes baisers, rejeta mon affection impulsive et violente. Au fond de lui, il s'en inquiétait. Et alors, cette mère primitive s'en trouva blessée et fachée et se détacha de lui, juste quand gentillesse et persistance l'auraient gagné à elle.

Et ainsi une barrière psychologique s'éleva entre nous...maintenant je vois que fondamentalement j'étais une mère possessive... toi, un petit garçon robuste, refusais d'être possèdé...bien souvent, j'ai pensé du mal de toi...car tu étais complètement indépendant de moi... j'ai même, je crois dans des messages posthumes, écrit des choses fausses sur toi mais tout découlait de ma vanité émotionnelle déconcertée car j'avais échoué à te posséder.

Dans cette vie-ci, nous revivons l'ambiance de l'époque de nos souvenirs en les étudiant. Je te supplie donc d'effacer de ton esprit les choses cruelles et fausses que je t'ai écrites dans un message posthume... de tout temps, la faute première est mienne. Si tu as senti une barrière entre nous, je l'ai créee, pas toi. Pour la paix de mon esprit, je t'implore de pardonner ma grave faute...chers fils, je vous envoie depuis ce monde-ci, tout mon amour en part égale.

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"Survivre à la mort" ne veut pas dire pour moi "se fondre de façon impersonnelle dans la pure conscience" ou "devenir un avec la conscience universelle". Du moins, pas immédiatement! S'il en était ainsi, nous perdrions toute individualité.

Non, la question porte sur la survie individuelle - une existence post-mortem où les caractères singuliers, les souvenirs, la mémoire, les émotions, l'amour que l'on a ressenti, perdurent, au moins un certain temps; les communicants depuis l'autre dimension nous affirment tous que nous serons réunis aux êtres aimés, que ceux-ci nous attendent et nous accueilleront le moment venu. L'amour nous unit, nous intrique - nous sommes une seule âme, notre essence est insécable. C'est cette certitude qui rend la perte de l'être aimé supportable puis acceptable.

Aucun dogme, ni religieux, ni scientifique matérialiste - qui assène que toute matière existante et tous phénomènes, y compris la conscience, sont réductibles aux seuls processus physiques - ne permet de répondre à ce questionnement universel sur l'état de la conscience ou de l'esprit après la mort physique. Ce questionnement revêt maintenant un caractère d'urgence. Si nous pouvions développer une vue unifiante de ce qu'est l'après-vie, de sa réalité basée sur des faits, nous adopterions tous une attitude plus compassionnelle, un mode de vie plus éthique où la seule recherche du profit au détriment d'autrui, les haines et les massacres ne seraient plus possibles.

Nous situer dans notre éternité, savoir au plus profond de notre être que nous sommes une conscience éternelle, faisant une expérience temporelle transitoire dans cette dimension matérielle, donne tout son sens à ce passage physique et à ses épreuves - qui ne durent que le temps d'un battement de cil à l'échelle de notre éternité.

Si nous vivions ce passage en connaissance de son intention profonde, nos peurs, nos contrariétés, nos inimitiés, notre peine, s'en trouveraient remises en perspective. Et si le départ de l'être aimé, par la douleur extrême et la souffrance causées, nous pousse à chercher du sens et nous ouvre à cette connaissance, alors la tragédie devient initiatique.

Et peut-être même, n'est-ce qu'une partie de notre conscience de veille qui fait actuellement cette expérience physique ? La séparation de l'être aimé n'est peut-être qu'une illusion causé par la focalisation - le faisceau rétréci de notre conscience de veille - sur cette dimension physique. Les expériencers de NDE, de sorties hors du corps, et autres expériences de conscience élargie, nous apportent bien la preuve que notre perception de veille n'est pas la seule possible et que la réalité que nous appréhendons avec nos cinq sens et nos instruments scientifiques, n'est pas la seule existante. Les voyages shamaniques et les états de rêves lucides pointent vers l'existence de dimensions non-matérielles du réel.

Nous sommes des êtres multi-dimensionnels dans un multivers, pas après, pas plus tard, mais dès à présent.

La nature de la conscience est insondable dans son immensité, cessons de l'étriquer et de la réduire à sa projection 3D dans notre dimension matérielle actuelle.

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Je relis en ce moment "Les Rêves et la Mort" de Marie-Louise von Franz; publié en 1984, c'est un livre précurseur toujours actuel, dont le seul objet est de répondre à cette question : Que disent les rêves sur la mort et le processus de la mort - que dit l'inconscient d'un être humain confronté à sa mort prochaine?

Je rappelle que l'inconscient jungien est créatif, il est source de renouveau de l'être, il est un interface entre le réel et le psychologique, un moyen de connaissance de ce qui est, et sa voie royale d'expression est le langage du rêve.

Marie-Louise von Franz était une brillante analyste jungienne et collaboratrice directe de Jung. Il s'intéressait vivement à ces rêves de fin de vie dont il disait qu'il n'était pas possible de les 'psychologiser'. Ils seraient des rêves métaphysiques à comprendre objectivement.

Les rêves donc parlent de la mort sans détour, l'inconscient peut prédire la mort et l'inconscient croit en une vie future; sans ambiguïté aucune, les rêves utilisent le langage symbolique pour annoncer la mort du corps physique et affirmer la continuation de la vie au-delà.

''L'analyse d'hommes et de femmes d'un certain âge fait apparaître dans leurs rêves une grande richesse de symboles, car ces personnes se préparent intérieurement à la mort qui approche. De fait, et C.G. Jung a insisté sur ce point, il est incontestable que la mort, en tant que fin abrupte du corps, n'a qu'une importance relative pour le psychisme inconscient. Tout se passe comme si la vie de l'âme, ou le processus d'individuation de chacun, se poursuivait normalement'', nous dit-elle.

Entrer en relation avec ses rêves permet de dépasser les oppositions croire/ne pas croire, de dépasser la fixité des dogmes; l'âme de la personne vit dans ce champ de force créatrice de l’inconscient en contact direct avec le réel. Le rêve, transformant les formes archétypales en expérience individuelle, se fait profonde initiation aux mystères de la vie, dans toutes ses dimensions. Contacter le rêve, comprendre son langage, offre le moyen le plus directe de se donner naissance hors de cette vie physique vers un état autre.

Marie Louise von Franz l'affirme : "Les rêves de personnes confrontées à la mort montrent tous que l'inconscient ne prépare pas la conscience à une fin totale, mais bien plutôt à une transformation et donc à un mode de continuation du processus vital que notre conscience ordinaire ne nous permet pas de saisir".