2020/06

Les vivants ferment les yeux des morts mais les morts ouvrent les yeux des vivants. Proverbe bulgare.

Au contraire des pseudo-sceptiques matérialistes qui ont réglé la question - rien après ! - sans l’examiner, et des fondamentalistes religieux de toutes dénominations qui se satisfont des réponses trouvées dans leur Livre, les chercheurs curieux et d’esprit ouvert supportent le doute - un doute constructif qui leur permet d’avancer et de découvrir, preuves à l’appui, que la conscience survit à la mort du corps physique.

L’esprit conservant ses souvenirs, émotions, facultés intellectuelles, structure psychologique, migre vers son prochain niveau d’existence. Cet événement ne dépend d’aucune conviction religieuse ou athée. Mais cet après est-il un plat unique ou un menu à la carte ? Du sur-mesure ou du prêt-à-porter ?

Sur la question des états de conscience après la mort du corps physique, notre degré de conscience détermine l’environnement dans lequel nous évolurons - cet énoncé fait plutôt consensus parmi les chercheurs. L’idée spiritualiste d’un ‘summerland’ et les niveaux de focus de Robert Monroe partagent cette même conception.

De même, les messages provenant d’autres dimensions transmettent que la conscience avec laquelle nous nous éveillerons de l’autre côté est égale à la conscience spirituelle développée dans le monde physique. Je peux facilement croire que nombre d’âmes ne savent pas qu’elles sont ‘mortes’. Ouverture ou fermeture d'esprit déterminent notre expérience. Les personnes qui n’ont poursuivi aucune recherche spirituelle de leur vivant sur terre, qui ne se sont jamais posé de question sur la nature de l’esprit et du réel, qui ne s’intéressent pas à leur vie onirique, qui ne dialoguent pas avec les différents aspects de leur psyché, qui ont des certitudes matérialistes athées ou des convictions religieuses dogmatiques, conservent pendant encore quelque temps (quoique cela veuille dire dans cette autre dimension) ce même fonctionnement et se retrouvent dans l’environnement correspondant.

Allan Kardec comparait la condition terrestre à du somnambulisme ; en effet le somnambule, se trouvant dans un état mixte de sommeil et de veille, n’a pas conscience de son état. Kardec enseignait que le degré de conscience de l’âme détermine la facilité avec laquelle l’esprit quitte l’enveloppe corporelle ; la force d’affinité entre le corps physique et le corps spirituel est proportionnelle au degré d’attachement de l’esprit au matériel.

Silver Birch enseigne que ‘plus votre conscience est élevée, moins vous aurez à vous ajustez’. ‘Gardez à l’esprit que notre monde est un monde mental, un monde de l’esprit où la conscience est reine. Ce que l’esprit dicte se manifeste’ transmet-il. Si de notre vivant sur terre nos actes sont en adéquation avec notre niveau de conscience, l’ajustement à cette autre niveau de réalité se fera rapidement.

Alice Bailey, sous influence d’un maître tibétain, estimait que la plupart des gens, du fait de leur attachement au plan terrestre, feraient après leur transition l’expérience d’une semi-inconscience de type confusion émotionnelle et mentale. Dans le cas d’une personne spirituellement peu avancée, le corps éthérique pourrait s’attarder longtemps à proximité de son enveloppe corporelle car l’attraction de l’âme, au contraire de la matière, est peu puissante. Par contre, dans le cas d’une personne avancée et dont la pensée est détachée du plan physique, la dissolution du corps vital, reproduction exacte de notre corps visible, serait extrêmement rapide.

Edgar Cayce affirmait que nombre d’individus peuvent rester morts des années sans se rendre compte de leur état. Ils n’en deviennent que très graduellement conscients en fonction de la force de leur ‘appétit et de leur désir pour un corps physique’.

Le docteur Carl A. Wickland (1861-1945) psychiatre et auteur de ‘Trente ans parmi les morts’ était un chercheur assidu qui a consigné durant 40 ans les informations transmises depuis l’autre dimension à sa femme, médium. ‘L’individu d’esprit ouvert et impartial n’aura pas à subir un sommeil post-mortem prolongé car, alors que le moment de sa transition approche, il discernera la présence de proches venus du monde invisible l’attendre et l’aider à s’adapter à sa nouvelle vie’ écrit-il. ‘Le monde spirituel et le monde physique interagissent constamment’. D’autres pourront émerger du profond sommeil de la mort totalement inconscients de leur état et errer inconscients pendant des années : La mort ne fait pas un saint d'un pêcheur, ni un sage d'un fou. La mentalité d'un décédé est la même qu'avant son trépas’ écrit-il.

Dans son livre publié en 2013 To Die For, le physicien James Beichler estime que lorsque le mental/intellect rationnel est plus développé que le niveau de conscience, l’individu qui transitionne vers l’autre plus vaste dimension pourrait rencontrer un problème ‘d’embarquement’ - [pour faire simple, le mental rationnel interprète le monde sensoriel de la matière à travers le filtre de l’accumulation d’expériences et de conditionnements culturels. La conscience perçoit par intuition, sentiments innés et compréhension directe le cadre à cinq dimensions de la réalité].

Il soutient qu’une personne éveillée devrait se fondre avec plus de facilité dans son nouvel état d’être. ‘Dans le cas où le mental - imprégné de raisonnement rationnel - excède la conscience spirituelle, le mental peut se retrouver ‘coincer’ dans sa réalité quadridimensionnelle et ne même pas réaliser que le corps est mort’ écrit-il. Ce ‘mental handicapé’ toujours en attente de stimuli des cinq sens peut faire l’expérience d’un black-out ou d’un néant total causé par ce manque de conscience.

À propos de la life review, il remarque que tous n’en font pas l’expérience. Il en déduit qu’une conscience éveillée, de même niveau de développement que le mental rationnel, n’aurait pas besoin d’une life review car l’introspection aurait été pratiquée, et la vigilance maintenue, tout au long de la vie terrestre. À l’autre extrémité, se trouvent, d’une part, ceux pour qui la life review ne serait d’aucun bénéfice car l’évolution de leur conscience n’est pas une de leurs préoccupations, et d’autre part, ceux qui sont incapables d’accepter une life review du fait de leur dénégation de la survie après la mort physique. Beichler écrit : ‘Le mental de la personne s’attache à ce qu’il reconnaît lorsque la personne pénètre dans son nouvel environnement, cependant elle peut rejeter l’expérience en totalité selon ses priorités et sa structure mentales au moment de sa mort’.

Ce monde de l’au-delà est un monde perméable aux pensées - plus on comprend la nature du monde spirituel et plus la transition et le premier contact seront facilités. À tout le moins, nous saurons reconnaître que nous avons quitté notre corps physique.