Comment une Expérience de Mort Imminente vous Transforme ?
Par EBEN ALEXANDER - article trouvé sur le site ETERNEA
Caroline Cook a 16 ans lors de sa tentative de suicide. Accablée par le divorce de ses parents et la maladie mentale de sa mère, elle avale des somnifères.
Elle reste trois jours à l’hôpital dans le coma et se réveille avec en mémoire une expérience dont le souvenir ne s’est jamais effacé.
Elle a maintenant 63 ans et nous dit : ‘’Je me suis tout à coup retrouvée dans une forêt magnifique et dense, je regardais les pâturages couverts de fleurs et à l’horizon les pics enneigés, tout cela sous un ciel d’un bleu lumineux. Les couleurs étaient vibrantes, et pourtant tout baignait dans une lumière blanche, même le ciel. Je me suis sentie joyeuse et même heureuse’’. Un vieil homme en robe blanche et portant barbe blanche lui apparût ; lui aussi baignait dans cette lumière blanche. ‘’Tu ne peux pas rester ici’’, lui dit-il, ‘’ton heure n’est pas venue. Retourne et finis de vivre ta vie’’.
L’expérience d’Alison Leigh Sugg est à la fois similaire et très différente.
En 1999, elle fait une hémorragie pendant l’accouchement de son deuxième bébé. Elle saigne abondamment et perd connaissance. Son cœur ralentit et s’arrête.
L’urgentiste est le Dr Margaret Christensen. Alison est mourante sur la table d’opération mais avant de pouvoir intervenir, il faut attendre que son coeur reparte grâce une quantité suffisante de sang transfusé. Ne pouvant commencer l’intervention, le Dr Christensen guide son équipe dans une courte prière : ‘’Aidez-nous à soigner le corps d’Alison, guidez son esprit pour qu’il revienne dans son corps’’.
Alison est inconsciente mais sent son énergie vitale quitter son corps simultanément par deux zones : par son nez, sa bouche et sa gorge ainsi que par le point entre ses sourcils.
Cette énergie lui semble alors comme flottant en un point au dessus de son corps jusqu’à ce qu’elle regarde ce corps avec indifférence et compassion.
Une autre énergie semble alors tournoyer près d’elle en une spirale de lumière qui la propulse au loin et vers le haut. Elle dérive dans une noirceur d’encre quand ce qu’elle décrit comme ‘un merveilleux être de lumière et de son’ apparaît devant elle, irradiant d’amour.
Elle n’a pas les mots pour décrire son expérience. L’être communique avec elle en projetant une pensée : ‘’Tu as le choix ‘’. Tout en sachant que ce serait une erreur de se détourner de cette puissante sensation de sérénité, Alison sait qu’elle doit décider. Elle doit retourner dans son corps. Ses enfants ont besoin d’elle.
Ces deux femmes m’ont confié leurs très intimes expériences suite à la lecture de mon livre ‘Proof Of Heaven’, dans lequel je décris ma propre expérience de mort imminente.
Ce qui m’est arrivé est différent mais le souvenir en est tout aussi vivace. Une migraine épouvantable m’avait réveillé à 4.30 h dans la nuit. Ma femme me fit un massage pour soulager la douleur mais celle-ci se propagea dans mon dos. En moins de 15 minutes, la douleur crucifiante fut telle que je pouvais à peine marcher.
Je fus admis à l’hôpital où je travaillais en tant que neurochirurgien. Les médecins diagnostiquèrent un certain type de méningite et en peu de temps les zones du cerveau qui contrôlent les pensées et les émotions, dévorées par les bactéries, furent rendues inopérantes. On me plaça sous assistance respiratoire et alors une lumière descendit lentement sur moi, émettant de merveilleux filaments de clarté argentée et dorée.
C’était une entité sphérique, elle diffusait une musique divine et je l’ai appelée ‘Mélodie Toupie’. La lumière s’est ouverte comme une déchirure et je me suis senti traverser cette fente vers une vallée luxuriante et fertile où des cascades se jetaient dans des bassins cristallins. Les nuages ressemblaient à des marshmallows roses et blancs. Le ciel était d’un bleu-noir profond, il y avait des arbres, des prairies, des animaux et des gens. De l’eau aussi, coulant en rivière ou en pluie; une brume s’élevait de la surface de ces nappes et des poissons y nageaient.
Les sceptiques diront que tous ces récits divergeants prouvent que nous sommes tous égarés. Mais en tant que scientifique, neurochirurgien et universitaire ayant enseigné les neurosciences à Harvard Medical School, je suis curieux de savoir comment nous pouvons percevoir ces versions de l’au-delà - tellement vivaces et si difficiles à décrire. Les preuves de l’existence des expériences de mort imminente sont écrasantes. Mais les preuves du ‘comment elles se produisent’ sont pour ainsi dire inexistantes.
Comment notre mental pouvait-il être conscient alors que nos corps étaient effectivement morts et que, du moins en ce qui me concerne, le cerveau avait cessé de fonctionner ? Et où donc est stockée cette lumineuse et indélébile mémoire ?
Explorer ces questions demande courage et soif de connaissance. Au cours de ces neufs ans, depuis que je suis sorti du coma, mon mantra est ‘crois en tout, au moins pour le moment’.
Mon conseil pour vous, cher lecteur, est de faire de même : retener votre incrédulité pour le moment et ouvrer votre esprit aussi largement que possible.
Je suis resté dans le coma une semaine, terrassé par une méningo-encéphalite (infection cébrale) d’une telle sévérité que mes chances de survie étaient estimées à 2%. Au bout d’une semaine, les médecins ont solennellement averti ma famille qu’il fallait me laisser mourir. En entendant ça, mon fils de 10 ans a couru dans ma chambre, à soulever mes paupières et m’a supplié. ‘Papa’, pleurait-il encore et encore, ‘tu vas te remettre’.
À travers les vastes étendues des domaines spirituels, j’ai senti sa présence très clairement... et ai commencé à me réveiller.
Dans les semaines qui ont suivi ma sortie du coma, j’étais constamment animé d’une énergie dévorante, une hyper-sensation de vie - une sensation physique ‘crépitante’.
Juste deux jours après mon réveil, mon fils aîné, qui passait ses examens en neurosciences à l’université, vint me voir et fut frappé par mon intense énergie : ‘Tu es si clair, si concentré, tellement plus présent qu’avant’, me dit-il, ‘c’est comme si une lumière brillait en toi’.
D’étranges phénomènes se produisaient autour de moi. Les éclairages de rue clignotaient quand je passais. Mon laptop plantait souvent. J’ai épuisé trois montres-bracelets avant d’en trouver une qui veuille marcher. Et j’avais d’énormes difficultés à dormir, mais ceci se révéla une bénédiction car ça me donna le temps de lire, d’étudier et de réfléchir à ce qui m’était arrivé.
Le changement de perception a apporté son lot de difficultés. Les études montrent que 80% des mariages se défont après la NDE d’un des partenaires. Il devint clair à ma femme et à moi-même que notre vie commune touchait à sa fin.
Notre mariage était déjà en difficulté avant mon coma et ma transformation significative nous a mené à une séparation amicale.
Ma nouvelle énergie paraissait parfois hors de contrôle mais elle ne m’a jamais blessé. Pendant que j’écrivais Proof Of Heaven, une très grosse branche du chêne devant la fenêtre de mon bureau se détacha et atterrit parallèlement au mur extérieur. Pas plus vite l’avions-nous, mon fils et moi, débiter en bûches, perplexes quant à ce qui pourrait causer à un arbre sain de perdre une branche, qu’une autre énorme branche se cassa net - et cette fois elle tomba le long de l’autre mur de la maison, à un angle de 90°.
Ceci m’inquièta tant que j’appelais un arboriculteur...pour m’entendre dire que cette arbre était en excellente santé, sans signe de pourrissement ni d’insectes. Aucune bonne raison pour que ces branches soient tombées. C’était comme si une main géante les avait brisées. Mais une chose est sûre : si l’une d’elles était tombée sur la maison, celle-ci aurait été ébranlée jusqu’aux fondations. Pas étonnant qu’un ami m’ait dit vers cette époque : ‘Tu es dans un maelström d’énergie’.
Mes sensations comme ma mémoire étaient hypertrophiées - du moins ma mémoire concernant mon expérience de mort imminente.
C’est très commun : plus de la moitié des personnes qui ont eu une NDE sont stupéfaites de leurs perceptions hyper-intensifées. Tout se passe comme si la réalité était devenue plus réelle, et cependant rien n’est vraiment aussi réel que la mémoire de l’après-vie.
Dans le but d’arriver à contrôler cette tornade d’énergie, je me suis mis à explorer d’autres voies que juste médicales pour comprendre le cerveau.
Dans les années 80, j’avais découvert que le Dalaï Lama travaillait de concert avec des médecins occidentaux pour combiner tout ce que la science, le mysticisme et la religion pouvaient enseigner sur le mental. Il appelle cela ‘neuroscience contemplative’.
En ce qui me concerne, la pratique bouddhiste la plus efficace est une forme de méditation appelée ‘mindfulness’ (pleine conscience).
Je la réalise en plaçant toute mon attention sur l’activité en cours quelle qu’elle soit, marcher, m’asseoir tranquillement ou juste boire une tasse de café. La pleine conscience demande d’accorder une attention constante à la respiration et au corps, et de désinvestir son attention des pensées négatives ou pénibles.
Tandis que mon attention se focalise uniquement sur le moment présent, mon mental se libère de toutes les autres distractions.
Rétrospectivement, je me rends compte que je le faisais de façon instinctive quand j’opérais. Je voyais la salle d’opération comme un sanctuaire où je devais me concentrer exclusivement sur ma tâche. Dans cet état le temps semblait se contracter, et une procédure qui durait des heures semblait se conclure en quelques minutes.
En écartant le cerveau, on peut explorer le monde de la conscience universelle.
Nombreux sont les plus grands génies qui l’avaient compris et l’avait mis en œuvre à leur façon singulière.
Albert Einstein dérivait dans un petit voilier, fixant le ciel tandis que son imagination errait et que de nouvelles possibilités d’explication du réel se présentaient à lui.
Thomas Edison a appris à travailler des jours d’affilé en dormant très peu. Il s’asseyait avec des poids en mains et quand il commençait à s’assoupir, les poids tombaient...ce qui le réveillait. Alors, entre sommeil et veille, certaines de ses plus géniales idées lui venaient et il se tenait prêt à les écrire.
Robert Louis Stevenson se servait d’une autre technique, s’approchant de l’état hypnagogique pour recueillir l’inspiration pour ses nouvelles.
Tous ces hommes étaient activement en quête d’inspiration par le moyen d’une rêverie diurne de forme libre, un niveau de perception appelé hypnagogie, à la frontière du sommeil.
Les méditants, les prophètes et les mystiques le font depuis la nuit des temps. Cet état de réceptivité peut très bien être le fondement ultime de toutes les religions.
Suite à la lecture de mon livre, le Dalaï Lama m’invita à le rejoindre pour discuter des vues scientifiques contemporaines sur la réincarnation.
Il énonça trois sortes de phénomènes. Les premiers sont les plus évidents : les événements que nous percevons avec nos cinq sens ordinaires.
Les seconds sont plus subtils : les phénomènes cachés qui passent sans être observés mais qui peuvent être déduits par d’autres éléments.
Les troisièmes sont les plus captivants - des phénomènes cachés, qui ne peuvent être expérimentés que de façon individuelle, tels les rêves, les souhaits secrets, ou les expériences de mort imminente.
Ils peuvent être racontés mais risquent de ne pas être crus.
À moins d’en avoir soi-même fait l’expérience, on ne peut savoir avec certitude si c’est vraiment arrivé, et donc ce ne peut être étudié par les méthodes scientifiques conventionnelles.
Cependant les expériences vécues sont vitales à notre compréhension. Nous devons faire confiance aux expériences de tiers et ce tout en cultivant les nôtres, pour pouvoir les comparer. Et c’est précisément ce qui m’intéresse au plus haut point en tant que scientifique. Les mystères se trouvent à chaque coin de rue - nous devons juste apprendre à y faire attention.