Sir Oliver Lodge

Les deux grands hommes de sciences, Sir William Crookes FRS et Sir Oliver Lodge FRS, postulaient que la survie après la mort de notre corps physique devait être regardée comme une branche des sciences physiques - une chose naturelle et normale, qui nous arrive à tous.

Ceci est une Conférence de Sir Oliver Lodge FRS, (Fellow of the Royal Society - membre de la Société Royale d'études scientifiques) donnée en 1933.

Le mode d'existence future

Lorsque nous considérons la question de la Survie du point de vue physique, nous sommes confrontés au vieux problème de la relation esprit/corps. Le corps est certainement fait de matière, mais la matière est inerte, elle ne fait rien, elle est totalement sous contrôle de forces qui agissent sur elle, et qui existent dans l'espace vide entourant les atomes. Laissée à elle-même, la matière perdure dans l'état qui était le sien en dernier. Si elle tournait, elle continue cette action avec un mouvement d'angulation constant. Elle n'a aucun pouvoir de changer son état ou de s'arrêter. Si elle était dans un état de locomotion, cette motion se poursuit inchangée. C'est ce qu'on appelle la loi de l'inertie, à laquelle tous les atomes matériels obéissent, qu'ils fassent partie d'un moteur ou d'un mécanisme d'horlogerie ou d'un corps animé. Il n'y a pas d'exception. Toute matière est inerte.

Si un changement est observé dans le comportement atomique ou matériel, c'est un signe de l'activité d'une énergie différente de la matière, démontrant son existence en agissant sur la matière et en provoquant une accélération ou une décélération proportionnelle à la force exercée. C'est ce qu'on appelle la deuxième loi du mouvement. En outre, toute l'énergie que nous connaissons existe dans l'espace vide entre les atomes et exerce une force égale sur les atomes à l'extrémité de cet espace, de sorte que chaque action s'accompagne d'une réaction de force équivalente. C'est ce qu'on appelle la troisième loi du mouvement, que l'on pourrait appeler loi de l'énergie. L'énergie n'est manifeste que par son effet sur les corps matériels, mais son existence est dans l'espace. Aucun de nos organes sensoriels ne nous permet de percevoir l'énergie elle-même, nos sens ne nous parlent que de la matière. Nous pouvons voir les résultats de l'énergie agissant sur la matière, mais nous n'avons aucune appréhension directe de l'énergie. Ce que nous connaissons de l'Univers est dû à l'effet de l'énergie sur la matière, et c'est là l'origine de notre tendance au matérialisme philosophique; Nous doutons de l'existence réelle de choses qui ne sont pas perçues par nos sens, bien qu'il n'y ait aucune justification pour un tel doute.

L'univers physique ne se compose pas seulement de matière. Si c'était le cas, il serait absolument inerte, aucun changement ne pourrait se produire. L'expérience nous montre un changement permanent, une activité constante dont l'analyse situe la source toujours dans le champ ou l'espace entre les atomes. C'est là que l'énergie existe, c'est là qu'elle est stockée; et nous en venons à comprendre que tout changement ou toute activité s'accomplit du fait de l'interaction entre le vide et les particules matérielles. Le champ de force existe toujours dans ce que nous appelons vide ou Éther, ce que les Anciens appelaient "vide"; on ne le trouve jamais dans la matière. Pourtant, la matière rend la force manifeste. Ce n'est qu'en observant le comportement des corps matériels que nous pouvons prendre conscience de l'existence d'un champ de force ou d'une réserve d'énergie. L'énergie est en quantité constante, mais elle prend différentes formes. La forme qui nous est la plus familière est celle du mouvement, et c'est la seule forme associée à la matière. Toutes les autres formes sont cachées et ne nous impressionnent pas, sauf lorsqu'elles rencontrent des particules matérielles et révèlent ainsi leur existence. Par exemple, personne ne peut déceler un champ magnétique sans fer pour le tester. Personne ne détecte les ondes radio qui nous entourent à moins d'avoir l'appareil adéquate, tel un TSF ou un téléphone. Et, étrange à dire, mais nous ne pouvons être sensible à la lumière que lorsqu'elle frappe un objet matériel et est de ce fait déviée vers les yeux. Lorsque nous voyons un phare ou un faisceau de projecteur balayer l'espace, ce n'est pas le faisceau que nous observons, mais les particules de poussière éclairées par celui-ci. Nous ne pouvons voir que des objets matériels: nous n'avons aucun sens pour percevoir la radiation elle-même, ou l'électricité, mais seulement pour percevoir son activité lorsqu'elle affecte diverses matières. Ce ne sont que des exemples d'une loi assez générale.

Nous ne pouvons pas comprendre l'activité de l'Univers matériel sans prendre en compte l'énergie, et cette énergie existe dans l'espace entre les particules. La matière est discontinue, composée de particules isolées, qui ne sont reliées que par l'espace. Mais dans la mesure où cet espace est imprégné d'énergie, il doit être plus qu'un simple vide. Nos sens ne le détectent pas et pourtant il est plein d'énergie, et est l'origine de toute activité; nous nous accordons pour l'appeler l'Éther. Le champ magnétique existe en totalité dans l'Éther, la limaille de fer ne sert qu'à le montrer et le délimiter. Le champ électrique, gravitationnel, est dans la même situation. La cohésion aussi, et toute inter-action entre les particules matérielles, est l'affaire de l'Éther. Une particule de matière ne peut agir sur une autre d'aucune autre manière. Chaque sorte d'action physique est transmise par l'espace - c'est-à-dire par l'Éther- tout comme le sont, mais de façon moins évidente, l'attraction électrique et magnétique, la gravitation et la lumière. Les atomes et leurs constituants ne sont jamais en contact. On doit faire appel aux forces de l'Éther pour essayer de comprendre vraiment les activités les plus ordinaires de la vie quotidienne. Même une poussée simple s'exerce par l'intermédiaire d'une couche infinitésimale d'Éther. Chaque variété d'énergie potentielle existe dans l'Éther: la matière n'a d'énergie que cinétique; et récemment, une explication par l'Éther de ce type d'énergie semble émerger de la théorie de la relativité. La matière animée ne diffère aucunement d'autres types de matière, si ce n'est qu'elle est soumise à une animation.

Donc, quand nous disons que la vie n'existe que dans un organisme matériel, il nous faudrait dire que la vie se manifeste seulement en association avec un tel organisme et que, lorsqu'elle est dissocié de la matière, nous ne savons rien de son existence. Nous n'avons pas le droit de dire qu'elle est éteinte. Tout ce que nous savons, c'est qu'elle n'est plus manifeste. Mais il en est de même de chaque forme d'énergie, qui ne peut être connue de nous que par l'effet produit sur les corps matériels. Un corps animé de vie peut faire beaucoup de choses, il peut déclencher des mouvements spontanés, créer un organisme, agir sur l'univers physique et laisser derrière lui des édifices d'intérêt et de beauté, mais ce n'est pas le corps matériel qui fait ces choses; elles sont dûes à la vie ou à l'animation du corps.

Si donc, nous pouvons apporter des preuves que vie ou activité mentale existent dans l'espace, et ne se révèlent que sporadiquement dans une activité matérielle, l'état actuel de nos connaissances en physique rend notre acceptation de ce fait entièrement harmonieux. Nous ne faisons aucune violence à nos conceptions physiques si nous admettons le fait de la survie. La vie et l'esprit ne furent jamais des fonctions du corps matériel, ils ne font que se manifester par l'intermédiaire de l'organisme matériel. L'organisme n'est pas essentiel à leur existence, mais seulement à leur manifestation, c'est-à-dire à leur appréhension par nous. Si d'aventure, ils trouvent le moyen d'opérer sur un organisme physique d'une manière inédite ou inhabituelle, alors c'est donc qu'ils peuvent continuer à manifester leur existence; et c'est exactement ce qu'ils font. Pourquoi devrions-nous refuser d'accepter les preuves?

La télépathie montre que l'esprit peut agir sur l'esprit sans le truchement d'organes corporels, donc certaines personnes peuvent posséder la faculté d'appréhender le monde spirituel directement; et cela peut expliquer le génie et l'inspiration. F.W.H. Myers en a très bien parlé et je n'élaborerai pas plus.

Si vous avez la preuve de l'existence d'un monde spirituel, un monde d'entre-aide, de conseils et d'amitié, vous pouvez alors vous y référer malgré le déni des matérialistes, qui ne basent leur déni que sur l'absence de stimulus sensoriel de leur organisme matériel. Un tel monde peut exister tout autour de nous, et pourtant il ne peut être discerné que spirituellement. La capacité de discernement existe chez certaines personnes, et les preuves qu'elles apportent surpassent les dénégations de ceux dont les perceptions se limitent à leurs sens corporels. L'une des formes les plus élémentaires du discernement est (plutôt absurdement) appelée psychométrie. Un objet placé dans les mains d'un 'psychomètriste' peut transmettre plus d'informations que les sens ne peuvent capter : il peut raconter son histoire, ses associations, son propriétaire. Grâce à leur aptitude spécifique, ces personnes sensibles peuvent nous en dire plus que ne pourrait être obtenu par tests chimiques. Elles peuvent nous dire, par exemple, qu'un morceau de pierre a fait partie d'une pyramide, ou qu'une bague a été témoin d'une scène de crime, ou qu'une page d'écriture ou un dessin a été effectué par une personne qui leur est totalement inconnue, et elles peuvent même nous dire les circonstances de cette personne et ce qu'elle faisait.

L'existence d'un monde spirituel au sein des profondeurs de l'espace devient pour moi une réalité magistrale et fondamentale, voire physique. La manifestation de ce monde dans des organismes matériels sur quelques planètes est un épisode comparativement insignifiant et ponctuel, d'une grande importance sans doute dans l'histoire de l'évolution, mais notre existence réelle ne dépend pas d'un organisme matériel. Notre demeure spirituelle et authentique se trouve dans l'Éther de l'espace. Les chimistes et les biochimistes sont indûment tenus de se limiter à l'aspect purement matériel des choses. L'activité d'un chimiste est d'étudier la matière sous ses diverses formes; c'est son travail, et il ne faut pas s'attendre à plus. Un physicien prend en compte l'Éther, bien qu'il puisse, pour un temps, préférer l'appeler espace. Il ne se limite pas aux particules matérielles, mais étudie les champs de force qui les relient et les activent. Le psychologue va encore plus loin, il étudie l'action du mental. Je pourrais dire que le biologiste est un élève de la vie, mais pour l'heure, il ne lui revient que d'étudier les organismes animés et leur comportement, en limitant son attention à ce qui est manifesté par les processus matériels provoqués par la vie; il peut ne pas penser que la vie ait une existence en dehors de son objet de manifestation. Nous ne comprendrons jamais l'Univers en ne nous occupant que de la matière et en ignorant tout ce qui le rend dynamique et intéressant. Nous ne pouvons même pas comprendre la flexion d'un ressort en acier ou la chute d'un poids sans prendre implicitement en compte l'Éther. Nous faisons continuellement des expériences sur l'Éther et réalisons les conséquences de ses multiples propriétés. Si nous supposons qu'il s'agit d'un véhicule physique et de la vie et de l'esprit, nous ne sommes pas en contradiction.

Une conception additionnelle semi-physique de la survie devient maintenant possible; une conception bien pensée pour remplacer l'ancienne vision matérialiste selon laquelle l'homme n'avait qu'un corps matériel et que, lorsque ce corps mourrait et se décomposait, la vie, la personnalité et l'individu cessaient d'exister. Elle est aussi bien pensée pour remplacer la notion idéaliste et populaire que tout esprit qui survit à la mort du corps matériel doit survivre dans un état entièrement désincarné, sans plus de relation avec l'univers physique. Beaucoup supposent que l'esprit appartient alors à un autre ordre d'existence, ou de non-existence; il est sans doute délié de tout lien même avec l'Espace et le Temps, et s'est totalement éloigné de notre périmètre; de sorte que communication ou échanges ne sont plus possibles, jusqu'au jour où peut-être, le corps matériel aura été ressuscité et rendu à son ancienne fonction, sous une forme glorifiée, afin que l'esprit puisse reprendre son contrôle actif. Que cette idée superstitieuse ait été courante, est attestée par les expressions populaires, telles que: "Au matin de la Résurrection, tous leurs morts les tombes restitueront. Père, mère, soeur, frère, se rencontrent de nouveau".

Cette notion déprimante de l'existence à venir - si elle peut être appelée existence dans cet intervalle - n'est une vision ni scientifique ni psychologique; c'était la vision religieuse, ou du moins ecclésiastique, de l'époque médiévale; hymnes et liturgies en regorgent et elle est encore à ce jour la représentation principale de ce qui, pour des personnes strictement orthodoxes, est entendue par Survie.

Une théorie moderne qui prête à l'esprit émancipé une sorte d'organisme associé au monde physique, pourrait donc être cataloguée comme un retour à une forme modifiée de matérialisme. Pourtant, s'il est bien compris, le point de vue que je défends doit nous émanciper du fléau matérialiste; bien qu'il condamne sans restriction l'idée que la chair et le sang ou toute particule de matière terrestre soient revivifiés et héritent de la vie éternelle, l'ignorance populaire de ce que l'on entend par Éther - et le fait que l'Éther fasse partie de l'Univers physique et soit doté de propriétés définies qui peuvent être expérimentées et vérifiées - peut produire toutes sortes de difficultés à la comprenhension de l'hypothèse que j'essaie d'exposer. Par conséquent, elle sera probablement jugée insatisfaisante, tant par le matérialiste scientifique que par le théologien; et peut-être aussi par certains spiritualistes.

La nécessité qu'aurait un esprit émancipé d'une sorte d'organisme ou d'instrument ou d'habitation a été intuitivement ressentie par nombre d'auteurs inspirés. L'idée classique la plus ancienne était celle d'une condition plutôt mélancolique - inoccupé, mélancolique, sombre et triste - mais cette notion a été améliorée dès les temps classiques plus tardifs. Et enfin: "Non pas déshabillé, mais habillé", "Dieu lui donne un corps", sont des expressions très familières aux oreilles modernes. L'existence d'un corps spirituel est une idée, sous une forme ou une autre, au moins aussi ancienne que saint Paul. Elle a été défendue par certains des Pères de l'Église grecque; elle a vaguement traversé l'esprit de nombreux enquêteurs modernes; divers faits méconnus et paranormaux semblent lui apporter un fort soutien. Et récemment, une version éthérique d'un tel corps a été approuvée - et si elle n'est pas mise en oeuvre, du moins est-elle un pas dans la bonne direction - par certains des plus réfléchis et philosophiquement enclins communicateurs de "l'autre côté".

Ce qu'ils savent d'expérience, c'est que, bien que désincarnés, ils ne sont nullement 'décorporés'; ils ne se sentent pas plus 'décorporés' que nous. Ils nous disent qu'ils possèdent encore de substantiels instruments de manifestation qui leur servent à socialiser, et que c'est grâce à ces instruments pérennes qu'ils peuvent, occasionnellement et sous certaines conditions, intervenir indirectement, par le truchement de nos organismes, sur notre planète. Ils agissent avec plus de difficultés que par le passé, en partie parce qu'ils doivent utiliser un organisme intermédiaire; mais néanmoins, ils continuent d'exercer leur influence et peuvent donc parfois savoir ce que nous faisons; et ils prétendent réussir parfois à nous aider et à nous stimuler, non seulement mentalement mais physiquement.

Bien, même si les défunts ne comprennent pas complètement de quoi leur corps actuel se compose, ou comment ils le maitrisent afin d'obtenir les résultats qu'ils escomptent, ils ont juste le même problème que lorsqu'ils étaient ici, et comme nous-même l'avons. Car nous ne savons pas comment nous contrôlons notre corps de matière, ni de quelle nature est le lien entre l'esprit et la matière. Nous savons que nous avons des muscles et des nerfs et des centres du cerveau. Nous pouvons disséquer et décrire cet aspect du mécanisme. Mais comment un instrument physiologique - comment tout type de mécanisme - peut penser, ressentir, planifier et se souvenir et espérer et aimer, nous ne pouvons certainement pas l'expliquer. Et nous ne pourrons probablement jamais l'expliquer; car en fait, la chose à expliquer ne se produit pas, on imagine qu'elle se produit du fait d'une mauvaise compréhension. La vérité c'est que nous-mêmes faisons toutes les choses psychiques; nous utilisons nos corps uniquement comme instrument pour enregistrer et transmettre nos pensées et pour exercer une action sur la matière. Le corps par lui-même ne pense pas, ni ne veut, ni ne voit, ni ne ressent. C'est un instrument, un canal, un moyen.

Bien que des explications complètes sur nos systèmes de commande du corps ne se présentent pas - ni de ce côté-ci ni de l'autre - ceux de "l'autre côté" sont tout à fait disposés à accepter la possibilité selon laquelle leur corps, qui leur paraît si substantiel, de même que l'environnement dans lequel ils existent, soient associés à ce que nous nommons ici l'Éther, de la même façon qu'ils étaient associés sur terre à la Matière.

Que l'Éther soit une entité substantielle, beaucoup plus dense que n'importe quelle forme de matière, est petit à petit devenue claire aux physiciens. Tout d'abord, nous avons déclaré qu'il devait être plus dense que le plomb, l'or ou le platine, mais maintenant, nous constatons qu'il doit être considérablement plus dense. J'ai estimé sa densité à l'aune de la théorie électromagnétique, et elle se révèle énorme. Chaque millimètre cube contient autant de substance que, s'il s'agissait d'une matière, mille tonnes. Comme l'Éther n'est pas une matière au sens ordinaire du terme, nos unités ordinaires de mesure sont inappropriées; mais par analogie avec la matière, l'Éther est de l'ordre d'un milliard de fois plus dense que l'eau. Toutes ses propriétés sont d'une supranormale magnitude. Son taux vibratoire qui nous permet de voir un objet ordinaire est de cinq cents milliards par seconde: un chiffre si élévé qu'essayer de concevoir un tel nombre de vibrations par seconde nous donne le tournis. Celà correspond au nombre de secondes écoulées depuis vingt millions d'années. Pourtant, nous recevons ces vibrations en permanence; l'organe merveilleux qu'est notre l'oeil est construit pour les affronter de façon très simple. Et la plupart des gens sont ignorants - aussi ignorants que les animaux - de l'étrange environnement éthérique dans lequel nous vivons, et dont les vibrations nous transmettent tant d'informations et éveillent notre sens du beau.

Jusqu'à nouvel ordre, on peut difficilement s'empêcher de considérer la matière comme dense et l'Éther comme ténu, mais c'est une illusion poétique dûe au terme «éthéré». C'est une illusion fondée sur le témoignage de nos sens, qui doit souvent être corrigé par une perception plus profonde de la nature réelle des choses.

La matière nous attire si fortement, non du fait de sa qualité de voile ou de voie lactée dans la vaste continuité de l'Éther, mais bien parce que nos corps sont visiblement faits de matière et que nos organes des sens sont spécialement bien adaptés à l'existence en association avec la matière, et ne nous donnent d'informations sur rien d'autre. Même la lumière, que nous reconnaissons comme une vibration de l'Éther, ne révèle rien d'elle-même sans l'étudier; ce qu'elle nous révèle n'est pas sur elle-même, mais sur les objets matériels qui l'ont émise ou dispersée ou absorbée. Nous interprétons sans difficulté les signaux lumineux, et nous oublions la complexité des processus qui sous-tendent tous nos canaux d'information; nous ne découvrons leur véritable nature que lorsque nous analysons en profondeur et questionnons sérieusement ces phénomènes. Après des années de recherche, nous constatons que l'important dans l'univers physique est l'Éther, et que la matière est banale en comparaison. Nous pouvons néanmoins admettre que la matière apparaissant sous des formes si splendides et si belles, soit digne d'étude par des générations de scientifiques; et il ne faut pas s'étonner qu'ils soient si enthousiasmés par ses propriétés qu'ils en viennent à l'imaginer comme la seule réalité existante. Et c'est pourtant une erreur; elle est le résultat d'un mécanisme actionné et exercé par le pouvoir mental et spirituel, qui est dominant et suprême.